Enquête assurance-vie
Assurance-vie : du conseil mais pas de transparence sur les frais
En 2011, une étude du CREDOC met en lumière le fait que 80 % de la population « s’y reconnait mal » dans le domaine des placements financiers. 36 % des consommateurs reconnaissent qu’ils ne comprennent pas tous les enjeux de leurs placements mais qu’ils font confiance à leur banquier. Début 2010, après les livrets défiscalisés (détenus par 85 % des ménages), les contrats d’assurance-vie et de capitalisation représentaient le placement financier le plus répandu chez les ménages. Le terme d’assurance-vie englobe les contrats d’assurance en cas de vie et de capitalisation ainsi que les contrats d’assurance en cas de décès.
Il nous semblait intéressant de mettre en place une enquête permettant de faire un état des lieux de l’information apportée au consommateur avant l’ouverture d’un contrat en assurance-vie. Ce sont les contrats d’assurance en cas de vie qui ont fait l’objet de notre enquête.
L’enquête
Elle a été menée du 17 au 31 mars 2012. Les enquêteurs de notre association se sont rendus dans les agences des principaux établissements distribuant de l’assurance-vie en Sarthe : 6 banques (Crédit Agricole, Crédit Mutuel, Banque Postale, HSBC,
Société Générale et Banque Populaire) et 5 assurances (Aviva, Allianz, Générali, Groupama et Axa).
Protocole de l’enquête
Nos enquêteurs devaient se présenter dans des agences pour se renseigner sur l’assurance-vie.
Ils prétendaient avoir reçu :
15 000 € en héritage et posséder un livret A rempli à hauteur de
10 000 € ainsi qu’un PEL avec 5000 €.
Les résultats
Dans la totalité des cas, les enquêteurs ont trouvé les explications du conseiller sur l’assurance-vie claires et facilement compréhensibles.
Dans plus de 95 % des cas, un dépliant publicitaire leur a été remis.
Seules la Banque Postale et la Banque Populaire se sont renseignées totalement sur la situation de l’enquêteur (personnelle, bancaire, besoins et connaissance de l’assurance-vie). Seules ces mêmes établissements ont recommandé de prendre un type de produit autre qu’une assurance-vie et qu’un livret A. et proposé un PEL.
Dans 73 % des cas, le conseiller a parlé spontanément d’immobiliser les fonds pendant une durée de 8 ans, pour bénéficier des avantages fiscaux liés à l’assurance-vie.
Il a bien expliqué qu’en cas de retrait des fonds avant cette période, les avantages fiscaux étaient perdus.
N’ont pas informé correctement les enquêteurs : Allianz, Groupama et HSBC.
Dans tous les cas, les conseillers ont bien expliqué la différence entre un contrat d’assurance-vie en euros et un contrat en unités de comptes (en actions), le contrat en euros étant plus sûr mais moins rentable.
Dans 64 % des cas, le conseillers ont demandé si les clients acceptaient de prendre des risques et si oui à quelle hauteur. Par contre, ils ont été moins clairs sur les types d’entreprises ou les secteurs dans lesquels seraient placés l’argent pour les contrats en unités de compte ou multi-supports.
Ils ont tous parlé des frais (d’entrée, de gestion annuelle, sur versements).
Mais dans 55 % des cas, il a fallu que l’enquêteur pose la question.
Conclusion
Globalement, les conseillers ont joué le rôle qu’on attendaient d’eux, mais ils ont été beaucoup plus discrets sur les frais engendrés par ces placements. L’âge des enquêteurs a influencé les conseillers quand aux produits proposés.
Jean-Yves Hervez, Président de l’UFC-Que Choisir de la Sarthe