Minicrédits : l’UFC-Que Choisir s’attaque aux nouveaux usuriers
Dans le prolongement de son alerte sur le retour en force du crédit irresponsable, l’UFC-Que Choisir s’est penchée sur la déferlante incontrôlée des minicrédits sur internet (1). Compte tenu de l’opacité des tarifs, qui dissimule des taux d’intérêts réels jusqu’à cent fois supérieurs au taux d’usure, l’association dépose trois plaintes pour pratiques commerciales trompeuses. Dans l’attente d’un assainissement du secteur par la loi européenne, elle appelle les consommateurs à la plus grande prudence avant d’y souscrire.
Minicrédits, vrai danger
Les minicrédits sont des prêts instantanés de petites sommes (jusqu’à 1000 euros) à court terme (moins de trois mois). Ils sont présentés par des banques (Floa Bank, Cashper) ou d’autres sociétés financières (Bling, Finfrog, Lydia) comme des alternatives « responsables » au crédit classique et aux frais d’incidents bancaires liés au découvert.
Ces prêts sont présentés comme sans danger. Ils fonctionnent comme une avance sur salaire. En général, l’échéance de remboursement est prélevée lorsque l’emprunteur perçoit ses revenus. Pourtant, s’ils sont mal distribués, ils l’exposent comme n’importe quel crédit au malendettement ainsi qu’à des impayés susceptibles de fragiliser encore davantage son budget.
Des techniques commerciales « pousse-au-crime »
La règlementation n’encadre pas les minicrédits comme des crédits conso à part entière, ce qui laisse libre cours aux dérives. Les entreprises du secteur les présentent comme étant anodins, voire bénéfiques. Par exemple, Floa Bank « maquille » son « Coup de pouce » à la manière d’un jeu de grattage (2) quand Bling prétend que le crédit est « une bonne habitude à prendre » pour « préserver sa santé financière ».
Pire encore, hormis Cashper, aucune de ces sociétés ne prend la peine d’avertir les internautes quant au risque de non-remboursement d’un crédit. Un tel écueil est d’autant plus grave qu’elles ciblent tout particulièrement les plus précaires (CDD, jeunes, fichés à la Banque de France (3), etc.).
Bling, Cashper, Floa Bank : les nouveaux usuriers
A rebours des promesses philanthropiques des professionnels, les tarifs pratiqués sont aussi exorbitants que pervers. Le tableau ci-dessous présente cinq offres de prêt d’un montant de 100 euros pour une durée allant d’un à trois mois.
Après avoir effectué sa demande de crédit, le consommateur est placé devant un dilemme pernicieux. S’il patiente quatorze jours pour en obtenir le versement, l’avance est gratuite (Bling et Cashper) ou soumise à des frais limités, bien que loin d’être neutres en proportion de la somme empruntée (Finfrog, Floa Bank, Lydia). Mais si, comme la plupart des clients (4), il en demande le versement immédiat car son besoin de liquidités est urgent, alors la note flambe en général instantanément (jusqu’à 30 euros de frais).
Une fois pris en compte l’ensemble de ces frais, l’UFC-Que Choisir considère que Bling, Cashper et Floa Bank se sont rendus coupables de pratiques commerciales trompeuses. En effet, ils dissimulent aux emprunteurs le taux d’intérêt annualisé des crédits qu’ils proposent pour obtenir l’avance dans le délai annoncé (frais obligatoires compris). Dans ces conditions, si Finfrog flirte avec le taux maximum autorisé des crédits conso, Bling, Cashper et Floa Bank le dépassent allègrement (de quatre à plus de cent fois). A cet égard, la palme de l’indécence revient à Cashper avec un taux de 2234 % !
Mobilisée au côté des consommateurs durant la crise économique, notamment pour prévenir les risques qu’ils encourent en raison du retour en force du crédit irresponsable, l’UFC-Que Choisir dépose plainte pour pratiques commerciales trompeuses à l’encontre de Bling, Cashper et Floa Bank auprès du Procureur de la République de Paris.
Parallèlement, dans le cadre de la révision de la directive crédit à la consommation, l’association demande aux législateurs européens de mettre un terme aux passe-droits faits aux minicrédits en les soumettant à la règlementation qui s’applique aux crédits classiques.
UFC-Que Choisir
(1) Enquête dans le numéro 602 de la revue Que Choisir de mai disponible en kiosque depuis le 21 avril 2021.
(2) Après avoir cliqué sur le bouton « Je me lance », lorsque le consommateur est éligible à un crédit, il est accueilli avec « félicitations ». Il peut alors cliquer sur un bouton pour « recevoir [son] argent », site internet moncoupdepouce.com de Floa Bank, consulté le 12/04/2021.
(3) Par exemple, « Les personnes ne disposant que de faibles revenus vont donc pouvoir effectuer une demande de minicrédit et c’est également le cas pour les personnes fichées à la Banque de France », extrait du site internet de Cashper, consulté le 02/04/2021.
(4) Par exemple, 80 % des clients sollicitent la « Formule express » selon Bling.
Abonnement forcé : action de Groupe contre Canal+
Alors que Canal+ a reconnu ses pratiques de vente forcée d’abonnement, l’UFC-Que Choisir lance aujourd’hui une action de groupe devant le Tribunal judiciaire de Nanterre pour que les 430 000 abonnés victimes soient pleinement informés de ces pratiques et leur simplifier le remboursement des sommes illégalement facturées par la chaine.
Fin 2017, le Groupe CANAL + impose à une partie de ses abonnés « fidèles » une nouvelle formule moyennant une augmentation du prix de l’abonnement de 2 à 5 euros par mois. Seule solution offerte aux consommateurs concernés : se manifester sur leur espace client et refuser cette nouvelle offre.
Alertés par des consommateurs, l’UFC-Que Choisir avait alors dénoncé ces hausses de prix « sauvages ».
Une enquête pénale a été ouverte et le délit de vente sans commande préalable a été retenu contre le groupe Canal+ qui a reconnu sa culpabilité pour les faits de vente forcée et payé une amende(1).
Mais les abonnés sont les laissés pour compte. La majorité des 430 000 clients concernés n’ont jamais eu conscience de ce passage en force de la chaine. L’appel à témoignage organisé par notre association est édifiant : les abonnés du Groupe Canal+ ne savaient pas que cette pratique est illégale ni qu’ils disposaient d’un droit d’être remboursés à tout moment.
Contactée par l’association, la chaine a refusé de prendre l’initiative de rembourser l’ensemble de ses abonnés. L’UFC-Que Choisir n’a d’autre solution que de saisir la justice. Les pratiques consistant à imposer aux consommateurs des services ou produits contre leur gré, qui deviennent courantes, doivent être stoppées et les victimes systématiquement remboursées.
L’UFC-Que Choisir dépose aujourd’hui une action de groupe à l’encontre du Groupe CANAL+ devant le Tribunal Judiciaire de Nanterre, afin de permettre à tous les clients victimes des pratiques de vente forcée de la chaîne, d’obtenir le remboursement de cette hausse de tarif non valablement consentie.
Les consommateurs victimes des pratiques du Groupe CANAL+, peuvent être tenu informés de l’évolution de ce dossier en cliquant sur ce lien.
UFC-Que Choisir
(1) Communiqué de Presse du parquet de Nanterre du 9 juillet 2020.
Déchets ménagers – Bonnet d’âne de la France pour le recyclage
Dans le cadre d’une action menée par Consumers International, l’UFC-Que Choisir alerte aujourd’hui sur la recyclabilité bien trop faible des produits de grande consommation. Accompagnés de 8 associations de consommateurs à travers le monde (1), nous avons décortiqué, pesé et trié les emballages d’une sélection de produits disponibles largement dans le monde (2) pour évaluer s’ils sont recyclables et effectivement recyclés, et quelle information est fournie aux consommateurs. Le constat est sans appel : les metteurs sur le marché sont bien peu scrupuleux sur la recyclabilité et la France se singularise par des taux de recyclage significativement inférieurs à ses voisins européens. L’UFC-Que Choisir demande donc aux pouvoirs publics d’accentuer la pression sur les producteurs pour réduire à la source les déchets.
Des metteurs sur le marché peu scrupuleux
Sourds à l’exigence de consommation responsable des consommateurs, les fabricants n’hésitent pas à mettre sur le marché des emballages impossibles à recycler. Principal frein, les emballages multi-matériaux qui viennent perturber le processus de traitement, comme les films plastiques métallisés des sachets de nourriture pour chat Whiskas et des barres Kit Kat. Ces emballages ne sont pas recyclés dans 6 des 9 pays étudiés, dont la France. Mais le casse-tête du recyclage et des cocktails de matériaux ne s’arrête pas là. Les chips Pringles vendues dans un tube en carton doublé d’aluminium, au fond métallique et scellé par un bouchon en plastique, sont un cas emblématique d’une conception oublieuse de la fin de vie du produit : le tube Pringles n’est recyclable dans aucun des 9 pays étudiés.
L’incurie des metteurs sur le marché va plus loin encore. Notre étude montre que, sur l’ensemble des marchés, les fabricants restent friands de plastique pour emballer leurs produits, au mépris d’alternatives plus vertueuses. En France, chacun des 11 produits du panier comporte au moins une pièce en plastique : sachet de M & Ms, emballage des barres Toblerone, couvercles du Nutella, flacon de savon Dove, etc. Le plastique sous toutes ses formes est omniprésent, malgré la litanie de ses effets néfastes, depuis sa production jusqu’à sa fin de vie, sur notre santé et l’environnement (perturbateurs endocriniens, consommation de ressources fossiles, pollutions, etc.).
En France, seulement 26,4 % du plastique est recyclé
L’omniprésence du plastique est d’autant plus problématique qu’il est, en France, très mal recyclé. Si l’extension des consignes de tri (3) devrait permettre d’améliorer la collecte, celle-ci se heurte, en aval, aux trop faibles capacités de recyclage des filières. Tout plastique, même lorsqu’il est recyclable en théorie, n’est dès lors pas systématiquement recyclé. C’est bien souvent le sort des plastiques fins qui emballent les sucreries et barres chocolatées. Le taux de recyclage du plastique en France, mauvais élève de l’Europe, reste ainsi à la traîne. Alors que le Portugal recycle 42 % de ses emballages plastiques et le Royaume-Uni 44 %, la France arrive en avant-dernière place du classement avec seulement 26,4 % (4). Dès lors, l’objectif de 100 % de recyclage du plastique à l’horizon 2025 fixé par la loi Anti-Gaspillage pour une Économie circulaire (AGEC), ambitieux sur le papier, relève du vœu pieux en l’absence d’une réelle volonté de l’atteindre.
Conséquence de metteurs sur le marché peu scrupuleux et de filières de recyclage déficientes, l’action initiée par Consumers International met en évidence qu’en moyenne 35 % du poids total de chaque emballage de produit testé ne sera pas recyclé. Une contre-performance qui atteint 39 % en France.
Une information aux consommateurs défaillante
Les emballages étudiés présentent une multiplicité de logos qui ne font qu’accroître la confusion. Si 7 d’entre eux précisent sur l’emballage les consignes de tri à adopter, pour les 4 autres, les consommateurs sont laissés à leur appréciation. M & Ms et Pringles se contentent d’un laconique « Tidy Man », qui n’a pour but que de rappeler que les déchets ne doivent pas être jetés sur la voie publique. Pire, pour le ketchup Heinz et la nourriture pour chat Whiskas, les fabricants ont fait le choix du silence le plus total. Les consommateurs les plus motivés n’auront d’autres choix que d’aller… sur le site internet de ces marques pour connaître le geste de tri.
Le Point vert, qui figure sur 4 produits : M & Ms, Toblerone, Heinz et Whiskas, ajoute encore à la cacophonie. Celui-ci ne renseigne en rien sur la recyclabilité du produit, il indique seulement que le fabricant a payé une éco-contribution. Exigée de longue date, l’UFC-Que Choisir a enfin obtenu sa disparition à partir de janvier 2021, prévue par la loi AGEC. Il reste dommageable que le large délai accordé pour écouler les stocks permette à cet affichage de perdurer jusqu’en octobre 2022.
Face à ces constats désolants, on ne peut que se réjouir de la généralisation sur tous les emballages d’ici le 1er janvier 2022, du seul affichage qui vaille, celui du « Triman » accompagné de l’info-tri qui précise le geste de tri.
Refusant que la charge de la réduction des déchets ne repose que sur les consommateurs-contribuables, l’UFC-Que Choisir appelle les pouvoirs publics à œuvrer pour réduire à la source les déchets, par :
-
Le durcissement des mesures d’incitation financière pour les metteurs sur le marché prévues par la loi AGEC (renforcement de l’éco-modulation et système de prime/pénalité selon un montant minimal dissuasif) ;
-
L’interdiction, pour les metteurs sur le marché, de recourir à des matériaux qui ne disposent pas d’une filière de recyclage mature dès lors qu’il existe une alternative.
Et les consommateurs à tenir compte du critère de recyclabilité dans leurs choix de consommation.
UFC-Que Choisir
(1) Les membres impliqués sont : CHOICE (Australie), PROTEST (Brésil), UFC-Que Choisir (France), HK Consumer Council (Hong-Kong), CAG (Inde), FOMCA (Malaisie), Consumer NZ (Nouvelle-Zélande), DECO PROTESTE (Portugal), Which ? (Royaume-Uni).
(2) Les associations participantes ont étudié les produits suivants : Nescafé sélection (200 g), M & M’s Peanut (165 g), Coca-Cola (6 x 330 mL), Toblerone (3 x 50 g), Pringles (175 g), Nutella (400 g), Heinz tomato ketchup (220 mL/250 g), San Pellegrino (1 L), Dove Nutrition intense (750 mL), KitKat barres chocolatées (6 x 41,5 g), Whiskas 1 an + (12 x 100 g). Les 11 produits choisis sont les disponibles dans les neuf pays de l’étude dans des contenances identiques ou similaires et sont donc comparables d’un pays à l’autre.
(3) D’ici 2022, tous les Français pourront déposer l’ensemble de leurs emballages dans la poubelle jaune.
(4) Source : Plastics Europe, données pour 2018.
Carte interactive UFC-Que Choisir sur l’eau du robinet : la qualité de l’eau coule de source pour 97 % des consommateurs dans la Sarthe !
La 4e édition de la carte interactive de l’eau du robinet montre que si la plupart des consommateurs de la Sarthe reçoivent une eau conforme en tous points aux critères réglementaires, 3 % d’entre eux en revanche reçoivent une eau polluée par les pesticides. Elle met également en lumière les carences de la réglementation en matière de pesticides et de perturbateurs endocriniens. Au vu de ces résultats, l’UFC-Que Choisir de la Sarthe demande une interdiction des pesticides suspectés d’être des perturbateurs endocriniens. L’Association invite les consommateurs sarthois à vérifier gratuitement la qualité de l’eau du robinet de leur commune.
Une eau conforme à la réglementation pour 97 % des consommateurs du département
L’étude par l’UFC-Que Choisir des analyses de la qualité de l’eau du robinet de la totalité des communes de France métropolitaine[1], sur la base des relevés des Agences Régionales de Santé, montre que 97 % des consommateurs sarthois ont accès à une eau conforme à la totalité des critères sanitaires. Cette conformité est attribuable à la couteuse amélioration des procédés de potabilisation de l’eau, intégralement payée par les consommateurs et non par les responsables de la pollution.
En revanche, de l’ordre de 15 000 consommateurs, essentiellement dans des petites communes de zones rurales, reçoivent une eau non conforme.
Les pesticides constituent la principale cause de non-conformité. Ils sont présents dans l’eau de 5 réseaux et concernent 20 communes du département. Ils contaminent l’eau desservie à des consommateurs principalement ruraux.
Il est à signaler , qu’au moins 1 % des sarthois, sont touchés par une pollution due à des canalisations en PVC défectueuse. (Chlorure de vinyle monomère)
Des pesticides perturbateurs endocriniens suspectés retrouvés dans plus d’une analyse sur quatre pourtant réputées conformes
A la différence des autres polluants dont on peut accepter la présence tant qu’elle est inférieure aux limites sanitaires, les perturbateurs endocriniens (p.e.) peuvent avoir de graves conséquences sur la santé à très faibles doses et devraient de ce fait être strictement interdits en application du principe de précaution. La réglementation européenne sur les pesticides empêche en théorie la vente de pesticides ayant des propriétés p.e.. Mais dans la pratique, le niveau d’exigence requis pour démontrer les effets néfastes sur le système hormonal est tellement élevé qu’il rend cette réglementation totalement inopérante, laissant sur le marché des centaines de pesticides soupçonnés d’être p.e. Ainsi dans la Sarthe, dans 28 % en moyenne des analyses considérées comme conformes, notre étude révèle la présence de pesticides soupçonnés d’être p.e. à des teneurs inférieures aux limites réglementaires mais quantifiables.
L’UFC-Que Choisir de la Sarthe invite donc chacun à consulter la carte interactive de l’eau du robinet qui est en accès libre https://www.quechoisir.org/carte-interactive-qualite-eau-n21241/ pour vérifier la qualité de son eau potable. De même, afin de garantir une eau véritablement indemne de pesticides et limiter l’exposition des consommateurs à ces molécules particulièrement nocives, l’Association demande aux pouvoirs publics d’assumer leurs responsabilités en faisant de la santé des consommateurs d’eau une priorité et donc d’interdire la commercialisation des pesticides suspectés d’être des perturbateurs endocriniens en application du principe de précaution.
[1] Analyse portant sur 46 145 réseaux de distribution répartis dans les 34 638 communes de France métropolitaine, sur la période de janvier 2019 à décembre 2020, pour la cinquantaine de critères définis par la réglementation européenne (qualité bactérienne, pesticides, nitrates, aluminium, arsenic, radioactivité, etc.), avec au total plus de 34 millions de résultats d’analyse alimentant notre étude.
Jean-Yves Hervez, Vice-président, UFC-Que Choisir de la Sarthe
Pesticides : Charte départementale d’épandage invalidée : l’UFC-Que Choisir de la Sarthe interpelle le Préfet et la Chambre d’agriculture
Après la victoire obtenue devant le Conseil Constitutionnel qui a invalidé la procédure d’élaboration des chartes départementales permettant de réduire les distances minimales d’épandages des pesticides près des habitations, et donc les chartes départementales prises sur cette base, et alors que les épandages vont battre leur plein, l’UFC-Que Choisir de la Sarthe entend garantir l’effectivité de cette décision. L’association locale a donc interpellé le Préfet et la Chambre d’agriculture pour leur demander les mesures qu’ils comptaient prendre pour assurer le plein respect des distances minimales de 5 et 10 mètres selon les cultures.
Dans sa décision, le Conseil Constitutionnel a souligné que les chartes, qui régissent les conditions d’utilisations à proximité des habitations des produits phytopharmaceutiques, ont une incidence directe et significative à la fois sur la biodiversité et sur la santé publique. Par sa décision, le Conseil Constitutionnel a donc donné raison aux organisations qui, comme l’UFC-Que Choisir, soulignent l’enjeu sanitaire et environnemental des pesticides.
Des chartes invalidées mais toujours disponibles sur le site de la Préfecture :
Alors que la Décision du Conseil Constitutionnel du 19 mars 2021 est immédiatement applicable, il est surprenant de constater, à l’heure de la rédaction de ce communiqué, que la charte figure toujours sur le site de la Préfecture comme si elle était toujours en vigueur… L’association locale est donc intervenue auprès du Préfet et de la Chambre d’agriculture pour leur demander que le cadre règlementaire soit très clairement et urgemment rappelé à l’ensemble des acteurs et que des contrôles soient diligentés pour s’assurer du plein respect de ce dernier.
Chambre d’agriculture : à quand une véritable concertation ?
Alors que la procédure d’élaboration des chartes départementales s’apparentait plus à une pseudo concertation biaisée pour avancer à marche forcée vers une réduction des distances minimales à 3 et 5 mètres (et même à 0, soit en limite de propriété, dans certains cas !), contre les 5 et 10 mètres réglementaires, la décision du Conseil constitutionnel remet les choses au clair. Seule une véritable concertation avec l’ensemble des parties prenantes peut être entamée. L’UFC-Que Choisir de la Sarthe a donc demandé à la Chambre d’agriculture ce qu’elle entendait faire.
Quelles actions pour une meilleure protection des populations et de la ressource en eau ?
Plus largement, alors que vient de s’achever la semaine des alternatives aux pesticides, l’association locale a également demandé au représentant de l’Etat et à la Chambre d’agriculture, les actions qu’ils entendaient prendre pour une meilleure protection et informations des populations vivant à proximité des parcelles agricoles traitées, ainsi qu’une réelle protection des milieux et en particulier de la ressource en eau.
Alors que les reculades environnementales ont été légions ces derniers mois (non interdiction du glyphosate, retour des néonicotinoïdes tueurs d’abeilles, etc.), l’Etat et ses représentants doivent cesser d’être les complices des lobbys d’une agriculture intensive aux effets néfastes et agir, conformément aux promesses et annonces, pour un système plus vertueux et durable.
Pierre Guillaume, Responsable Environnement -UFC-Que Choisir de la Sarthe
Suppression des vols intérieurs : Garantir les intérêts des consommateurs dans une réelle transition vers le ferroviaire
Alors que les députés doivent examiner ce week-end l’article du projet de loi Climat et Résilience relatif à l’interdiction de certains vols intérieurs en cas d’alternative ferroviaire satisfaisante, l’UFC-Que Choisir publie une étude exclusive sur les impacts économiques et environnementaux de cette mesure qui met au jour son échec annoncé. L’UFC-Que Choisir appelle donc les parlementaires à donner de la substance à cette réforme, tout en mettant en place les garde-fous garantissant que la SNCF ne se saisira pas de l’aubaine pour gonfler artificiellement ses prix ou dégrader la qualité du service ferroviaire.
Suppression des vols intérieurs : un projet de loi qui déclasse la proposition de la convention citoyenne
La pandémie de Covid-19 exacerbe les crises environnementale et sociale préexistantes. Elle doit nous conduire à repenser notre politique de santé pour faire face au défi de futures crises sanitaires d’origine infectieuse.
Alors que la France s’est engagée à réduire drastiquement ses émissions de gaz à effets de serre(1), la Convention citoyenne pour le Climat a proposé, pour participer à la réalisation de cet objectif, d’interdire les vols intérieurs s’il existe une alternative en train directe de moins de 4 heures. L’analyse de l’UFC-Que Choisir met en évidence non seulement l’impact réel sur la baisse des émissions de CO2 de cette mesure, mais aussi l’absence d’effets néfastes significatifs sur les temps de transports et sur les prix. En moyenne, l’avion émet 77 fois plus de CO2 par passager que le train sur ces lignes, alors même que le train est moins cher (- 4 €) et que la perte de temps est limitée à 40 min(2).
Mais le projet de loi Climat et résilience, pourtant censé reprendre « sans filtre » les positions des citoyens, a abaissé le seuil à 2 h 30 de train. Notre étude montre que, loin d’être anecdotique, le choix du gouvernement vise en réalité à vider la mesure de sa substance. Seules 5 lignes restent concernées par la mesure, représentant 12 % des passagers ayant emprunté un vol intérieur métropolitain, contre 18 lignes au seuil des 4 heures (30 % des passagers). De quoi s’interroger sur la volonté des pouvoirs publics de s’attaquer à la question de l’impact environnemental des lignes intérieures : au seuil des 2 h 30, l’effet sur les émissions de CO2 est 3 fois moins élevé qu’au seuil des 4 heures.
Exemption des correspondances : chemin direct vers une mesure inopérante
Le projet de loi prévoit également d’exempter les vols « majoritairement » destinés à la correspondance à l’international. Alors que le principe d’une exemption pour les voyageurs en transit est compréhensible(3), force est de constater que l’absence de cadre clair pour bénéficier de cette dérogation risque de dévitaliser encore un peu plus la mesure. En effet, dans sa rédaction actuelle, la loi permettrait d’exclure de la mesure tous les vols à destination ou au départ du hub de Paris Roissy-Charles de Gaulle (soit 67 % des passagers concernés), ou encore toutes les lignes qui ont plus de 50 % de passagers en correspondance, c’est-à-dire 80 % du total potentiel (seule la liaison Orly – Bordeaux serait alors supprimée)(4).
La conséquence serait sans appel : ainsi affaiblie, la loi ne permettrait de diminuer que de 7 % les émissions du transport aérien intérieur métropolitain, soit quatre fois moins que sans exemption pour correspondance(5) ! Il existe pourtant une voie de passage ambitieuse et réaliste : appliquer le principe de l’exemption non aux lignes, mais aux voyageurs, qui ne pourraient embarquer que s’ils sont en correspondance. Cela amènerait les compagnies à réduire en proportion leur nombre de vols, et à préserver la portée de la mesure sans sacrifier l’accès aux vols longs courrier depuis tout le territoire.
Tarifs, qualité de service : pas de blanc-seing pour la SNCF
Bien que notre analyse mette en évidence l’absence d’impact tarifaire néfaste de la mesure pour les consommateurs, cette vérité d’aujourd’hui pourrait ne pas être celle de demain. La SNCF se retrouverait en effet en situation de monopole de fait sur les liaisons à grande vitesse, en l’absence d’alternative aérienne désormais interdite et de concurrence ferroviaire, théoriquement possible depuis décembre dernier mais pour l’instant inexistante. Les consommateurs ne sauraient accepter que l’opérateur historique profite de cette réforme pour augmenter de manière opportuniste ses prix, ou laisser se dégrader la qualité du service (tant en termes de confort que de ponctualité). C’est pourquoi il est indispensable, en plus d’une politique ambitieuse et pertinente d’investissement dans le réseau ferré, que l’Autorité de régulation des transports propose, avant l’entrée en vigueur de la mesure, un cadre permettant l’émergence d’une concurrence ferroviaire réelle sur la grande vitesse.
Au regard des constats dressés, l’UFC-Que Choisir demande aux parlementaires, dans le cadre des discussions autour du projet de loi Climat et Résilience :
-
D’augmenter de 2 h 30 à 4 heures le seuil d’interdiction des vols intérieurs lorsqu’une alternative ferroviaire existe ;
-
De limiter les exemptions pour les vols destinés à la correspondance internationale aux seuls voyageurs qui sont réellement en correspondance ;
-
De conditionner l’application de la mesure à :
-
La mise en place d’une concurrence effective sur le ferroviaire, sur la base de recommandations demandées à l’Autorité de régulation des transports, empêchant la SNCF de bénéficier d’un effet d’aubaine pour augmenter les prix ou négliger la qualité du service ;
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Une politique ambitieuse et pertinente d’investissement dans le réseau ferroviaire, ciblée sur la rénovation du réseau existant.
-
UFC-Que Choisir
(1) Dans le cadre de l’Accord de Paris, la France s’est engagée à diminuer de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030 par rapport au niveau de 1990. Cet objectif a été revu à la hausse par l’Union Européenne (- 55 %).
(2) Nous intégrons dans notre analyse le temps d’attente incompressible à l’aéroport (enregistrement au comptoir, dépôt des bagages, contrôles de sécurité, etc.).
(3) Cela permet d’éviter un report vers d’autres aéroports européens au risque d’augmenter les émissions globales de carbone et de détériorer la desserte des voyageurs les plus éloignés de Paris.
(4) Estimations UFC-Que Choisir, dans l’hypothèse d’un seuil fixé à 2 h 30.
(5) Estimations UFC-Que Choisir, dans l’hypothèse d’un seuil fixé à 4 heures.
Résultats du concours PHOTOGACHIS
PHOTOGRAPHIES PRIMEES
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1ER PRIX DU JURY
Emballages volants
Les emballages, non vous n’avez pas la priorité !
(Issam Khoury)
2EME PRIX DU JURY
Le Marché
Fin de marché. Spectacle de gachis. Tout finira dans la benne à ordures.
(Guy DOLEANS)
3EME PRIX DU JURY
Bon débarras…
Il faudra bien un jour payer.
Durée de vie en moyenne d’un lave linge : 7 ans .
Au moins 10 ans pour sa disparition par la rouille.
Pas très glorieux de laisser l’addition aux générations futures.
(Jean-Pierre Bonnefon)
PRIX DU PUBLIC
STOP AUX DECHETS !
Après 1h30 de ramarchage dans les rues et parcs du Mans, nous avons rempli 2 sacs poubelles de déchets.
Nous avons décidé de faire cette photo pour que les déchets ne soient plus jetés par terre
et que la planète ne soit plus une poubelle!
(Dispositif2A Accueil de jour
Matthias, Reine Prudence, Vincent, Quentin, Yann et Dylan)
LES 10 PHOTOGRAPHIES PRE-SELECTIONNEES PAR LE JURY
Pour visualiser la photographie en grand format, cliquez dessus.
Ups 2471
2021+450 ans de degradation…oups! Choups
(Millard Govinda)
Le Marché
Fin de marché. Spectacle de gachis. Tout finira dans la benne à ordures.
(Guy DOLEANS)
Emballages volants
Les emballages, non vous n’avez pas la priorité !
(Issam Khoury)
Nature poubelle
Merci de ne plus jeter vos canettes dans la nature ! (Bali dans la Monkey forest)
(Jacques Yvon)
La Cuisine
La cuisine envahie. Combien de produits inutiles.
(Guy DOLEANS)
SUREMBALLAGE
Un beau suremballage est quand même un suremballage de trop !
(Sylvie CASTAING)
STOP AUX DECHETS !
Après 1h30 de ramarchage dans les rues et parcs du Mans, nous avons rempli 2 sacs poubelles de déchets.
Nous avons décidé de faire cette photo pour que les déchets ne soient plus jetés par terre
et que la planète ne soit plus une poubelle!
(Dispositif2A Accueil de jour
Matthias, Reine Prudence, Vincent, Quentin, Yann et Dylan)
Pour une mode qui répare, réutilise, recycle.
Mettons fin au gaspillage en réutilisant nos chaussures
(vide-grenier quartier Villaret 2013).
(Sylvie Simon)
Bon débarras…
Il faudra bien un jour payer.
Durée de vie en moyenne d’un lave linge : 7 ans .
Au moins 10 ans pour sa disparition par la rouille.
Pas très glorieux de laisser l’addition aux générations futures.
(Jean-Pierre Bonnefon)
Les poubelles sont pleines
Quand on voit tout ce qui est jeté en déchetterie !!
mais heureusement quelles existent et que l’on recycle pas mal de déchets.
(Hervé Deniel)