UFC-QUE CHOISIR DE LA SARTHE

Pesticides

Surenchères de la FNSEA pour démanteler les réglementations sur l’eau et les pesticides

Billet de Marie-Amandine Stevenin, Présidente de l’UFC-Que choisir du 30 janvier 2024

Alors que la révolte paysanne gronde, les syndicats agricoles multiplient les demandes au Gouvernement. Certaines de ces revendications sont portées de longue date par l’UFC-Que Choisir, telles que l’application de la Loi Egalim pour obtenir des prix rémunérateurs en rapport avec les coûts de production agricole ou encore l’abandon des accords bilatéraux (Mercosur, Nouvelle Zélande) qui ouvrent toutes grandes les portes du marché français à des produits alimentaires ne respectant pas nos normes sanitaires et environnementales.

En revanche, d’autres exigences, soutenues plus particulièrement voire spécifiquement par la FNSEA, sont proprement scandaleuses. Dans un document appelé « Retrouver la liberté d’entreprendre » (1) on trouve un florilège de demandes parfaitement inadmissibles, comme par exemple l’abandon pur et simple des zones de non-traitement des pesticides à proximité des habitations (la liberté d’asperger les riverains, je suppose), un moratoire sur l’interdiction des pesticides jugés dangereux (c’est-à-dire la liberté de polluer avec des substances hautement toxiques) ou encore l’accélération de constructions des stockages d’eau (la liberté de faire main basse sur une ressource en voie de raréfaction !).

Ces demandes sont d’autant moins légitimes qu’elles ne font pas partie des griefs exprimés par la base. D’ailleurs, la construction des bassines ne bénéficierait qu’à une très faible minorité d’exploitations, l’irrigation n’étant pratiquée que sur 5 % de la surface agricole française. On voit bien qu’il s’agit d’une revendication catégorielle émanant d’une fraction d’agriculteurs cherchant à surfer sur la vague de mécontentement. Quant aux pollutions en pesticides, je voudrais rappeler à Arnaud ROUSSEAU, Président de la FNSEA, que près d’un demi-million de consommateurs français boivent une eau contaminée au-delà des limites définies par la réglementation européenne et ce malgré la coûteuse dépollution – au bas mot un milliard d’euros par an – intégralement payée par les consommateurs ! Je tiens également à lui rappeler que ce coût, déjà considérable, sera encore amené à augmenter fortement dans les prochaines années, du fait des nouveaux pesticides particulièrement toxiques (métolachlore, chlorothalonil…) que les agences régionales de santé découvrent de plus en plus régulièrement dans les prélèvements d’eaux soi-disant « potables ».

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4 février 2024

Pesticides-Protection des captages pour l’eau potable

Un ciné-débat ayant pour thème « la protection des aires d’alimentation des captages pour l’eau potable vis-à-vis des pesticides » a lieu le mercredi 12 janvier 2021, à 20h30 à Vibraye (au quai des arts ; Avenue Michel Verdier).

Cet événement est organisé par France Nature Environnement (FNE) dans le cadre du plan régional Santé-Environnement, avec la participation de l’UFC-Que Choisir de la Sarthe, dans un but de sensibiliser la question des éléments entourant l’eau potable ainsi que la suppression de l’usage des pesticides.

Un documentaire de Guillaume Bodin sera projeté au début de l’événement (1h15), suivi d’échanges entre la salle et une tribune qui sera composée de représentants de Sarthe Nature Environnement, de l’UFC-Que Choisir de la Sarthe, et un agriculteur Bio.

12 janvier 2022

Pesticides : Charte départementale d’épandage invalidée : l’UFC-Que Choisir de la Sarthe interpelle le Préfet et la Chambre d’agriculture

Après la victoire obtenue devant le Conseil Constitutionnel qui a invalidé la procédure d’élaboration des chartes départementales permettant de réduire les distances minimales d’épandages des pesticides près des habitations, et donc les chartes départementales prises sur cette base, et alors que les épandages vont battre leur plein, l’UFC-Que Choisir de la Sarthe entend garantir l’effectivité de cette décision. L’association locale a donc interpellé le Préfet et la Chambre d’agriculture pour leur demander les mesures qu’ils comptaient prendre pour assurer le plein respect des distances minimales de 5 et 10 mètres selon les cultures.

Dans sa décision, le Conseil Constitutionnel a souligné que les chartes, qui régissent les conditions d’utilisations à proximité des habitations des produits phytopharmaceutiques, ont une incidence directe et significative à la fois sur la biodiversité et sur la santé publique. Par sa décision, le Conseil Constitutionnel a donc donné raison aux organisations qui, comme l’UFC-Que Choisir, soulignent l’enjeu sanitaire et environnemental des pesticides.

Des chartes invalidées mais toujours disponibles sur le site de la Préfecture :

Alors que la Décision du Conseil Constitutionnel du 19 mars 2021 est immédiatement applicable, il est surprenant de constater, à l’heure de la rédaction de ce communiqué, que la charte figure toujours sur le site de la Préfecture comme si elle était toujours en vigueur… L’association locale est donc intervenue auprès du Préfet et de la Chambre d’agriculture pour leur demander que le cadre règlementaire soit très clairement et urgemment rappelé à l’ensemble des acteurs et que des contrôles soient diligentés pour s’assurer du plein respect de ce dernier.

Chambre d’agriculture : à quand une véritable concertation ?

Alors que la procédure d’élaboration des chartes départementales s’apparentait plus à une pseudo concertation biaisée pour avancer à marche forcée vers une réduction des distances minimales à 3 et 5 mètres (et même à 0, soit en limite de propriété, dans certains cas !), contre les 5 et 10 mètres réglementaires, la décision du Conseil constitutionnel remet les choses au clair. Seule une véritable concertation avec l’ensemble des parties prenantes peut être entamée. L’UFC-Que Choisir de la Sarthe a donc demandé à la Chambre d’agriculture ce qu’elle entendait faire.

Quelles actions pour une meilleure protection des populations et de la ressource en eau ?

Plus largement, alors que vient de s’achever la semaine des alternatives aux pesticides, l’association locale a également demandé au représentant de l’Etat et à la Chambre d’agriculture, les actions qu’ils entendaient prendre pour une meilleure protection et informations des populations vivant à proximité des parcelles agricoles traitées, ainsi qu’une réelle protection des milieux et en particulier de la ressource en eau.

Alors que les reculades environnementales ont été légions ces derniers mois (non interdiction du glyphosate, retour des néonicotinoïdes tueurs d’abeilles, etc.), l’Etat et ses représentants doivent cesser d’être les complices des lobbys d’une agriculture intensive aux effets néfastes et agir, conformément aux promesses et annonces, pour un système plus vertueux et durable.

Pierre Guillaume, Responsable Environnement -UFC-Que Choisir de la Sarthe

27 avril 2021

Pesticide cancérogène : contamination massive de produits au sésame

Une contamination élevée à un pesticide interdit en Europe a été détectée dans plus de 250 tonnes de graines de sésame en provenance d’Inde. La liste des produits rappelés parce qu’ils contiennent ces graines ne cesse de s’allonger.

Bagels, houmous, biscuits… Depuis plusieurs semaines, de nombreux produits contenant du sésame ont fait l’objet de rappels, relayés dans notre rubrique Produits au rappel.

Pour lire la suite, rendez-vous sur

 

 

Retrouvez également la liste des produits concernés (mise à jour) sur le site de la DGCCRF.


Publié sur quechoisir.org le 02/11/2020

 

3 novembre 2020

Pesticides : une consultation publique en catimini pour la protection des riverains

Notre santé dans les mains d’une charte rédigée par la chambre d’agriculture !

Mais vous pouvez donner votre avis en cliquant ICI, puis en cliquant en bas sur le département. Sur la page suivante, vous pourrez accéder aussi au projet de charte, en jaune à droite.

Attention !
Fin le 13 juin.

Pour aller plus loin :

Pierre Guillaume, responsable environnement – UFC-Que Choisir de la Sarthe

9 juin 2020

Loi Alimentation : la société civile appelle les parlementaires à ne pas voter une coquille vide

Après les reculades du gouvernement sur ses propres engagements (1), la faible ambition des députés et les récentes suppressions du Sénat, le projet de loi Alimentation se transforme en véritable coquille vide. Censé traduire les propositions consensuelles des États Généraux de l’Alimentation, ce texte – hormis quelques avancées sur la sécurisation des relations commerciales et la restauration collective – ne répond quasiment plus à l’objectif pointé dans son intitulé : « pour un équilibre dans les relations commerciales et pour une alimentation saine et durable ». En l’état, la société civile (2) se désolidarise du texte et appelle les parlementaires de la Commission Mixte Paritaire (CMP) à ne pas voter le projet de loi afin de mettre à profit la procédure législative autorisant les députés à réexaminer la loi.

Mettre à profit la procédure législative pour éviter un accord a minima

Les décideurs doivent impérativement revoir la copie et prendre les décisions politiques pour transformer notre agriculture, en préservant la santé des citoyens, l’environnement, le climat et rétablir en priorité :

•    l’extension de la définition des néonicotinoides
•    la reconnaissance des alternatives aux pesticides : les PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes)
•    la fin des promotions commerciales sur les pesticides et sur les engrais
•    la suppression de la pulvérisation par drones
•    un étiquetage et une transparence pour les consommateurs (amendement initial de la députée Barbara Pompili adopté contre l’avis du Gouvernement en séance) sur :
–    le mode d’élevage des animaux
–    les animaux « nourris aux OGM »
–    la fréquence des traitements pesticides sur les fruits et légumes
–    mais aussi l’indication du pays de provenance du miel

•    le réajustement des sanctions pour les industriels qui ne publient pas leurs comptes
•    la suppression de l’indemnité de rupture de contrat en cas de conversion à l’agriculture biologique

Renforcer le texte pour répondre à la crise agricole

De même pour répondre aux défis de notre siècle, nous invitons vivement les députés à conjuguer économie et environnement pour sortir de la crise agricole. Parmi les mesures prioritaires :

•    sécuriser l’engagement de sortie du glyphosate par les acteurs du monde agricole et agroalimentaire en inscrivant l’interdiction du glyphosate à 2021
•    assurer une véritable transparence sur la construction des prix alimentaires et annuler la hausse du seuil de revente à perte
•    réglementer la publicité et le marketing ciblant les enfants pour des produits trop sucrés, trop salés, trop gras, sur tous supports, notamment pour les plus jeunes.
•    poser des exigences fortes pour améliorer les normes du bien-être animal, notamment mettre fin aux élevages de poules en cage. Cette demande est arrivée en tête de la consultation citoyenne des Etats généraux de l’alimentation.
•    initier un vrai plan pour favoriser les protéines végétales et manger moins de viande mais de meilleure qualité
•   cConserver uniquement le niveau 3 de la certification environnementale dans les 50 % de produits de qualité dans la restauration collective
•    interdire dans les achats de l’Etat les produits ayant contribué à la déforestation importée

Nos organisations rappellent que si la résolution de la crise économique structurelle du milieu agricole est devenue urgente, elle va de pair avec une réponse à la crise environnementale et sanitaire, qui ne peut plus être reportée.

Communiqué de presse UFC-Que Choisir 3/07/2018

 1 Refus d’inscrire la fin du glyphosate dans le texte, échec de la montée en gamme de l’agriculture via les plans de filières, et peu d’amélioration côté bien-être animal…
2 Agir pour la biodiversité – Chrétiens dans le monde rural – CMR – CIWF France – Commerce Equitable France – Fédération Artisans du Monde – Fédération Nationale d’Agriculture Biologique – FNAB – Filière Paysanne – Fondation pour la Nature et l’Homme – FNH – Générations Futures – Greenpeace France – Justice Pesticides – Les Amis de la Terre – Mouvement Interrégional des AMAP – MIRAMAP – Nature et Progrès – Rencontres Nationalse des Espaces Tests Agricoles – RENETA – Réseau Action Climat France – Réseau CIVAM – Réseau Environnement Santé – SOL, Alternatives Agroécologiques et Solidaires – Terre&Humanisme – UFC-Que Choisir – WECF France – World Wide Fund – WWF

8 juillet 2018

Débat : manger bien, manger sain

Les dessous de la protection des consommateurs en Europe

Le mardi 3 avril 2018 à 20h au lycée agricole de la Germinière à Rouillon,

la Maison de l’Europe Le Mans-Sarthe et centre Europe Direct organise un débat ouvert à tous !

En la présence d’intervenants et d’experts dans le domaine de l’agriculture et de la protection des consommateurs, les invités prendront la parole sur la PAC et plus particulièrement sous l’angle de l’alimentation. Parmi les thèmes qui seront abordés le mardi 3 avril à 20h nous reviendrons sur les OGM, les labels européens, l’étiquetage alimentaire, le glyphosate, les pesticides, les traités internationaux, mais aussi sur les sujets que donnera le public dans la salle.

Imaginé comme une véritable rencontre, le public pourra également intervenir et poser ses questions… car les citoyens ont aussi leur mot à dire !

L’équipe de la Maison de l’Europe Le Mans-Sarthe et Centre d’information Europe Direct a l’honneur de vous convier à son prochain débat avec :

Lydie Bernard, Présidente de la Commission Agriculture, agroalimentaire, forêt, pêche et mer à la Région Pays de la Loire.
Sophie Bringuy, Membre de la Commission Territoires, ruralité, santé, environnement, transition énergétique, croissance verte et logement à la Région Pays de la Loire.
Angélique Delahaye, Députée européenne PPE, membre de la Commission environnement et sécurité alimentaire.
Patrick Salez, Expert en aménagement du territoire et en politiques territoriales européennes et ex-fonctionnaire de la Commission européenne.
Pierre Guillaume, Vice-Président de l’UFC Que Choisir de la Sarthe.
et la participation du Collectif « Stop OGM Pesticides 72 ».

Article publié le 02/03/2018 – source site « La maison de l’Europe »

28 mars 2018

L’agriculture demain ? C’est le moment de se poser les bonnes questions …

A propos du glyphosate …

Alors que l’actualité met les projecteurs sur le glyphosate (plus connu sous le nom de « Round up »), la question n’est pas d’être pour ou contre le glyphosate mais tout simplement d’être pour ou contre l’agriculture conventionnelle ou agriculture intensive. Il ne s’agit pas d’attendre d’avoir trouvé une autre molécule chimique moins nocive. Il faut changer la pratique. Contrairement à ce que l’on peut entendre ici ou là dans des médias peu documentés, des alternatives existent. De nombreux agriculteurs se sont déjà engagés dans des démarches plus vertueuses en conservant un chiffre d’affaires identique voir supérieur. Des travaux scientifiques ( INRA) prouvent que des alternatives sont possibles. L’agro-écologie en est une.

Agroécologie : la position de l’UFC-Que Choisir

L’agro-écologie a connu ces dernières années un important succès médiatique. L’UFC-Que choisir s’est donc penchée sur les réalités de terrain qui se cachent derrière le concept.

Sa commission agriculture a :

  • rencontré des agriculteurs engagés dans la démarche ;
  • interrogé des services de développement agricole sur les expérimentations qu’ils mènent ;
  • rencontré des chercheurs en agronomie et sociologie qui observent le phénomène.

Sur la base de ces travaux, l’UFC-Que Choisir affirme son intérêt pour le concept d’agro-écologie dans la mesure où celui-ci fournit un nouveau cadre de développement pour l’agriculture française, qui ambitionne de passer d’une logique d’exploitation du sol et des ressources naturelles à une logique de gestion des sols considérés comme des écosystèmes complexes. Cette ambition apparaît en phase avec l’objectif de l’UFC-Que choisir de lutter contre la dégradation de notre environnement et de garantir au consommateur une alimentation saine et exempte de produits toxiques.

Cependant, l’UFC-Que choisir doit également constater que :

  • l’agro-écologie reste un concept sans définition unique, sans normalisation officielle (au niveau français comme au niveau européen), sans produits identifiables par le consommateur ;
  • il existe un risque important qu’une dénomination non protégée juridiquement permette à l’agriculture conventionnelle de valoriser une modification minimaliste de ses pratiques, tout en entretenant le flou quant à sa proximité de l’agriculture biologique qui correspond pourtant à de toutes autres exigences.

Dans ces conditions, l’UFC-Que choisir demande que :

  • soit élaboré un cahier des charges précis et ambitieux en terme de croissance de la biodiversité, d’amélioration de la qualité des sols, d’économie d’eau pour l’irrigation, de reconstitution de paysages ruraux de qualité, de réduction des intrants, de qualité sanitaire des produits ;
  • toutes les aides agricoles autres que les droits à paiement de base et les cinq aides animales soient progressivement réservées aux exploitations respectant ce cahier des charges de l’agro-écologie.

Jean-Yves Hervez, Vice Président, membre de la commission national agriculture/alimentation

 

12 décembre 2017

RESSOURCE AQUATIQUE – STOP A LA GABEGIE !

L’UFC-Que Choisir lance une pétition : Ressource aquatique – Stop à la gabegie !

Les études officielles soulignent que la disponibilité et la qualité de la ressource aquatique se dégradent depuis de nombreuses années… Nous, consommateurs, qui avons été trop largement mis à contribution, refusons la fuite en avant alors que des solutions simples, concrètes et efficaces existent et coûteraient en moyenne 3 fois moins cher que les traitements actuels de dépollution.

Les constats : une eau raréfiée et polluée !

• 84 départements ont connu des restrictions d’eau cet été, dont 37 en situation de « crise », échelon le plus élevé.

• 1,9 million de consommateurs ont été exposés à une eau polluée par les pesticides agricoles entre 2014 et 2016. L’accès à une eau de qualité pour la majorité des Français se fait au prix de coûteuses dépollutions.

Une responsable : l’agriculture intensive

• L’agriculture intensive accapare 80 % de la consommation nette estivale de l’eau, et la moitié de la consommation nette annuelle.

• L’agriculture intensive est la principale responsable des pollutions de la ressource aquatique, à hauteur de 70 % pour les pesticides et de 75 % pour les nitrates.

Une complice : la politique de l’eau archaïque et injuste !

• Les aides publiques encouragent essentiellement l’agriculture intensive et insuffisamment les modèles agricoles moins consommateurs de pesticides, d’engrais et d’eau.

• Les agences de l’eau consacrent à peine 30 % de leur budget à la prévention, qui est pourtant leur mission principale.

• Les consommateurs paient, via leurs factures d’eau, l’essentiel des taxes « consommation » et « pollution » en lieu et place des principaux préleveurs et pollueurs !

NOTRE DEMANDE

o    Dans le cadre des États Généraux de l’Alimentation, dont l’objectif affiché est de promouvoir une alimentation saine et durable, nous réclamons une réforme urgente de la politique de l’eau avec une application stricte du principe de justice « préleveur-pollueur-payeur », la mise en place de vraies mesures de prévention et une aide à la reconversion des pratiques agricoles vers des cultures moins consommatrices d’eau et de pesticides.

o    Pour une ressource aquatique préservée, une eau de meilleure qualité et moins chère, une agriculture durable valorisée : nous ne voulons pas juste une politique de l’eau, mais une politique juste de l’eau.

Signez la Pétition 

Le constat en Loire Bretagne

Consultez la carte interactive de la qualité de l’eau

Une ressource aquatique préservée : d’autres l’ont fait

Communication UFC-Que Choisir du 17.10.2017

19 octobre 2017

Qualité de l’eau potable en Sarthe

Trop de pesticides en Sarthe !

À l’occasion du lancement de sa nouvelle carte interactive sur la qualité de l’eau potable en France, l’UFC-Que Choisir de la Sarthe publie aujourd’hui une étude montrant que près de 84% des Sarthois peuvent boire l’eau du robinet en toute confiance. Certains d’entre eux reçoivent en revanche une eau polluée notamment par les pesticides et le chlorure de vinyle monomère.

En effet, sur la base des résultats officiels du Ministère de la Santé, l’UFC-Que Choisir de la Sarthe a passé au peigne fin les réseaux de distribution des communes du département, pour la totalité des 50 critères réglementaires. Revue des principales pollutions rencontrées :

*    Des contaminations d’origine agricole : Pesticides

La présence d’herbicides constitue la cause principale de non-conformité. Les pesticides sont présents dans l’eau de 104 réseaux de distribution du département, soit 26% d’entre-eux. Il contamine l’eau desservie à des consommateurs principalement ruraux, mais aussi dans quelques villes comme la Ferté-Bernard dont deux des trois réseaux sont concernés (La Ferté-Bernard et La Ferté-Bernard Vignes  Brûlées).

De nombreux pesticides sont des perturbateurs endocriniens, et sont parfois cancérigènes.

*    Alerte sur les composants toxiques des canalisations : des analyses réalisées dans les logements ou à certains points localisés des réseaux de distribution font apparaître la présence de chlorure de vinyle monomère, relargué par des canalisations vétustes, abîmées. Mais ces pollutions restent mal mesurées car du fait d’un très faible nombre de prélèvements, ces analyses isolées ne permettent pas de connaître l’exposition réelle des consommateurs. 60 réseaux sont concernés dans le département.

Gare à une qualité de l’eau en trompe l’œil :

Si l’eau de 84% des consommateurs sarthois échappe aux pesticides, ce n’est pas parce que l’agriculture aurait amendé ses pratiques, mais parce que l’eau subit de coûteux traitements de dépollution. Or, en France, 87% de cette dépollution est financée par les consommateurs contre seulement 6% par les agriculteurs[1], en application de l’inadmissible principe du « pollué-payeur » !

Pour les canalisations, si beaucoup de réseaux de distribution échappent à la sanction d’une non-conformité en plomb ou en chlorure de vinyle, c’est souvent à la faveur d’analyses en trop faible nombre, voire inexistantes.

Au vu de ces éléments, et alors qu’un consommateur sur deux déclare consommer de l’eau en bouteille quotidiennement et que les industriels entendent faire croître ce marché, l’UFC-Que Choisir de la Sarthe appelle les sarthois à préférer l’eau du robinet, plus économique et écologique, et à accéder librement à la carte interactive et synthétique de la qualité de leur eau potable sur www.quechoisir.org.

Les demandes de l’UFC Que Choisir de la Sarthe

Soucieuse de préserver cette ressource si précieuse, l’Association demande aux Pouvoirs Publics (parlementaires, agences de l’eau) :

–       une réforme en profondeur de la politique agricole de l’eau avec une véritable mise en œuvre du principe « pollueur – payeur » dans le calcul des redevances de l’eau, au moyen d’une augmentation de la taxation des pesticides et des engrais azotés et par un soutien financier aux agricultures biologiques et intégrées ;

–      un audit national des composants toxiques des canalisations pour estimer le niveau d’exposition des consommateurs.

[1]« Les agences de l’eau et la politique de l’eau : une cohérence à retrouver » – Rapport public annuel 2015 – Cour des Comptes –  février 2015

Retrouver l’ensemble de l’étude sur quechoisir.org

Daniel Galloyer, commission environnement – Janvier 2017

28 janvier 2017