UFC-QUE CHOISIR DE LA SARTHE

Obésité

Obésité infantile : Dites STOP à la publicité pour la « malbouffe »

Treize ans après leur premier appel pour un encadrement de la publicité télévisée, la FCPE (Fédération des Conseils de Parents d’Elèves), la PEEP (Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public), Familles Rurales, la FFD (Fédération Française des Diabétiques), le Réseau Environnement Santé, l’UFC-Que Choisir et l’UNAF (Union Nationale des Associations Familiales), sur la base d’une étude de l’UFC-Que Choisir, lancent une pétition pour obtenir enfin une loi de moralisation du marketing alimentaire. Alors que les engagements de l’industrie agro-alimentaire promus par les pouvoirs publics sont un échec, et que le niveau de l’obésité infantile est alarmant(1), il y a plus que jamais urgence à agir pour obtenir un encadrement des publicités à destination des enfants en interdisant la promotion sur les écrans (télévision et Internet) des aliments dont la consommation doit être limitée.

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Après les premières alertes de la société civile sur le marketing irresponsable de l’industrie agro-alimentaire, les Pouvoirs Publics s’en sont remis il y a 13 ans aux engagements non contraignants des professionnels à réduire la pression publicitaire. L’étude de l’UFC-Que Choisir, basée sur le visionnage de 448 heures de programmes télévisés(2) et l’analyse de 7150 spots publicitaires, démontre, plus de 10 ans après sa première enquête, l’échec criant de ce dispositif, les industriels n’ayant aucunement amélioré leurs pratiques.

  • La « malbouffe » dans près de 90 % des publicités alimentaires à destination des enfants. Pour les besoins de l’étude, nous avons calculé le Nutri-Score de près de 200 produits promus dans les publicités. Pour les aliments ‘tous publics’, on observe une répartition assez équilibrée dans les 5 classes de Nutri-Score. En revanche, pour les aliments destinés aux enfants, il y a surabondance de produits trop gras, trop sucrés ou trop salés : 88 % des spots concernent des aliments de Nutri-Score ‘D’ et ‘E’, c’est-à-dire les deux classements les plus défavorables du point de vue nutritionnel (contre 43 % pour les aliments ‘tous publics’). En proportion, les industriels ciblent donc deux fois plus les enfants que les adultes sur ces aliments !

 

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Dans le détail, 76 % des spots enfants concernent la restauration rapide, les confiseries ou le chocolat. Parmi les marques les plus citées, on relève notamment McDonald’s, l’annonceur le plus présent dans les publicités pour enfants avec son menu ‘’Happy meal’’, Têtes brûlées, Haribo, Ferrero, Burger King et Kellogg’s(3).

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  • Le matraquage publicitaire de l’industrie agro-alimentaire ne faiblit pas. Malgré les belles promesses des professionnels de l’industrie agro-alimentaire, la pression marketing est toujours aussi élevée. Les enfants sont toujours une cible privilégiée des annonceurs : sur la base de nos relevés, ce sont plus de 4000 spots à l’année pour des aliments particulièrement caloriques qui sont diffusés dans les programmes les plus regardés par les 4-14 ans(4). Deux sources d’exposition à la publicité alimentaire se détachent : Gulli représente à elle seule 38 % de l’exposition des 4-10 ans, marquant ainsi la première faille du dispositif actuel d’encadrement du marketing qui ne prévoit rien pour les chaînes thématiques privées. Et sur les chaînes généralistes, si les programmes pour enfants sont exempts de publicités alimentaires, les programmes tous publics très regardés par les enfants sont la première source d’exposition à ce marketing(5) (62 % de l’exposition des 4-10 ans et 79 % des 11-14 ans). L’absence de prise en compte des programmes tous publics constitue donc la deuxième grande lacune du dispositif français en matière de marketing alimentaire.
  • L’urgence d’une loi de moralisation du marketing alimentaire. La société civile n’est désormais plus seule à dénoncer ce désastreux laisser-faire. Successivement l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la Cour des Comptes et plus récemment Santé Publique France(6) ont non seulement fait le constat de l’inefficacité de l’autorégulation, mais aussi -c’est à souligner- en ont appelé à la loi pour empêcher la promotion des aliments les plus riches.

Alors que les liens entre les niveaux alarmants d’obésité infantile, une alimentation déséquilibrée et le marketing sont désormais reconnus, et que la crise du Covid-19 a plus que jamais mis en lumière la vulnérabilité potentielle des personnes en situation d’obésité(7), il est urgent de mener une politique préventive ambitieuse. A cet effet, sept organisations de consommateurs, fédérations de parents d’élèves, associations familiales, de malades et de santé environnementale lancent une pétition pour exiger l’encadrement par la loi du marketing alimentaire. Nos organisations réclament l’interdiction des publicités pour les aliments à destination des enfants de Nutri-Score ‘D’ ou ‘E’ dans les contenus audiovisuels regardés par un grand nombre d’enfants, sur l’ensemble des chaînes de télévision publiques et privées, généralistes et thématiques, ainsi que sur Internet.

La nécessité d’une information claire pour aider les parents : en l’absence de généralisation du Nutri-Score, un petit guide pratique est mis à la disposition des parents, donnant des conseils nutritionnels concrets pour chaque moment de consommation et indiquant le Nutri-Score de 114 aliments destinés aux enfants, pour chaque moment de consommation.

Télécharger l’étude
Télécharger le guide

Communiqué UFC-Que Choisir – 16.09.2020


(1) Alors que dans les années soixante, l’obésité et le surpoids ne concernaient que 3 % des enfants, leurs proportions ont été quasiment multipliées par 6, pour atteindre au global 17 % en 2015-2016 (dont 4 % d’enfants souffrant d’obésité) – Source : enquêtes ERF 1965, et Esteban 2014-2016.
(2) Enregistrements des programmes diffusés sur les 4 chaînes les plus regardées par les enfants (sur la base des audiences publiées par le CSA pour TF1, France 2, France 3, France 4, France 5, M6 et Gulli), selon quatre créneaux horaires (matin, midi, fin d’après-midi et début de soirée), sur une durée de 14 jours (répartis entre le 1er octobre et le 20 novembre 2019).
(3) Le classement des marques citées concerne les enregistrements réalisés entre le 1er octobre et le 20 novembre 2019 et résulte des campagnes de publicités en cours durant cette période.
(4) Calcul effectué pour les 4 tranches horaires et les 4 chaînes qui sont les plus regardées par les enfants.
(5) Lors du pic d’audience de début de soirée où sont diffusés des programmes tous publics, on comptabilise 4 fois plus d’enfants de la tranche d’âge 4-10 ans et 6 fois plus de 11-14 ans que lors du pic d’audience de la matinée où ne sont diffusés que des programmes jeunesse. ‘Programmes jeunesse : offre et consommation’ – CSA – Octobre 2018.
(6) « Comment limiter le marketing alimentaire, en particulier pour les produits gras, sucrés, salés en direction des enfants et des adolescents ? » https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2020/comment-limiter-le-marketing-alimentaire-en-particulier-pour-les-produits-gras-sucres-sales-en-direction-des-enfants-et-des-adolescents
(7) Les 18-35 ans en situation d’obésité morbide ou présentant une hypertension artérielle ont un risque de décès et de ventilation mécanique deux fois plus important face à la Covid-19 – Résultats observationnels – JAMA Internal Medicine
16 septembre 2020

Etiquetage nutritionnel simplifié : un antidote fiable, simple et efficace contre le marketing alimentaire

Alors que le développement préoccupant en France du surpoids, de l’obésité, du diabète et des maladies
cardiovasculaires, trouve notamment son origine dans une alimentation trop riche en sucres, en graisses
saturées et en sel, il est crucial d’avancer sur une meilleure information des consommateurs quant à la
qualité nutritionnelle des produits alimentaires.

code coloriel

Le système d’étiquetage nutritionnelle simplifié, pourrait s’il est adopté, permettre aux consommateurs d’être informés de façon simple sur la qualité nutritionnelle des produits.

Ce dispositif coloriel est un système d’étiquetage volontaire comportant cinq couleurs allant du vert au rouge selon les caractéristiques nutritionnelles de l’aliment (calories, graisses saturées, sucres, sel …).

Dans la perspective du projet de Loi de Santé Publique qui pose le principe d’un étiquetage nutritionnel simplifié sans en définir les modalités, l’UFC-Que Choisir rend publics dans son mensuel n° 534, de mars 2015, et sur le site quechoisir.org, les résultats plus que probants de son test exclusif du modèle coloriel proposé dans le cadre de la Stratégie Nationale de Santé.

Forte de cette analyse, elle demande aux Parlementaires de consacrer ce dispositif au sein de la Loi.

Actuellement, choisir un produit alimentaire pour sa qualité nutritionnelle demande de gros efforts de recherche, de la concentration, une bonne vue… pour trouver parmi la foule d’ « informations » données sur l’emballage, celles qui seront pertinentes et même une fois trouvées, ce ne sera sans doute pas suffisant pour comparer deux produits entre eux.

Un outil informatif et éducatif réellement au service des consommateurs :

Outil informatif

Les tests de l’UFC-Que Choisir le montrent : alors que les recommandations officielles de ne pas manger trop gras, trop salé ou trop sucré sont en réalité souvent complexes à mettre en œuvre, elles deviennent enfin à portée de main grâce à cet étiquetage qui, à rebours des idées reçues, décerne des pastilles vertes à de nombreux plats préparés tels que le ‘Cassoulet mitonné’ de ‘Williams Saurin’ ou le ‘Petit salé aux lentilles’ de ‘Fleury Michon’. A l’inverse, on pourra limiter les occasions de consommation de la barre céréalière ‘ Frosties’ écopant du rouge, comme le ‘Brownie chocolat pépites’ de ‘Brossard’ pour préférer par exemple les ‘Muffins recette anglaise’ de chez ‘ Carrefour’ qui, même avec de la confiture, arborent un macaron jaune tout à fait recommandable dans le cadre d’une consommation quotidienne.

La démonstration étant faite de l’efficacité de ce système pour identifier l’intérêt nutritionnel des aliments et plus généralement pour construire, en pleine connaissance de cause, une alimentation équilibrée au quotidien, l’UFC-Que Choisir demande , en conséquence, qu’il devienne par la Loi le modèle officiel d’étiquetage simplifié.

Et vous qu’en pensez-vous ?

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Retrouvez l’étude et les propositions de l’UFC-Que Choisir sur ce thème sur le site quechoisir.org

Evelyne Gaubert, Présidente de l’UFC-Que Choisir de la Sarthe

 

25 février 2015

Pétition pour un étiquetage simplifié

Le règlement européen « information des Consommateurs » (Règlement INCO), redéfinit les obligations d’étiquetage des emballages alimentaires : liste des ingrédients, caractéristiques nutritionnelles *

Dans un contexte de développement des maladies liées à l’alimentation (maladies cardiovasculaires, surpoids, voire obésité et diabète), l’étiquetage nutritionnel devrait constituer une source d’information majeure pour les consommateurs (quantité de gras, sucré et salé).  Dans la pratique, cette information est la moins lue par les consommateurs, loin derrière le prix, la date limite, le poids ou les conditions d’utilisation.

Le caractère facultatif de cet étiquetage est un premier obstacle à une utilisation régulière par les consommateurs. De fait, les estimations fournies par l’ANIA (Association Nationale des Industries Alimentaires) montrent que dans certaines familles de produits alimentaires, l’étiquetage nutritionnel n’est présent que sur 30% des produits, empêchant ainsi les consommateurs de comparer. De plus, 82 % des consommateurs sont dans l’impossibilité d’interpréter correctement cette information, du fait de la complexité de la réglementation actuelle.

Dans ce contexte, l’UFC-Que Choisir demande :

  • Ÿ un étiquetage nutritionnel simplifié obligatoire et de format unique pour tous les produits préemballés ;
  • Ÿ une présentation facilement compréhensible et contribuant à la construction de l’équilibre alimentaire.

Une des mesures proposées par le rapport Hercberg, remis à la ministre de la santé en janvier dernier, préconise la mise en place d’une échelle nutritionnelle simple, intuitive et compréhensible par tous sur la face avant des emballages des aliments. Cette échelle est basée sur un score de qualité nutritionnelle prenant en compte les calories, les sucres simples, les graisses saturées, le sel, les fibres et les protéines.

Ce score doit permettre de classer facilement les aliments en 5 catégories sous la forme d’une échelle colorielle afin de lui assurer une plus grande lisibilité.

L’UFC Que Choisir estime que la mesure proposée permettra au consommateur de mettre en pratique la recommandation de « ne pas manger trop gras, trop sucré, trop salé ». Il pourra ainsi comparer la qualité nutritionnelle des différents aliments entre eux, ou à l’intérieur d’une même famille d’aliments voire entre des aliments du même type mais de marques différentes.

Cette mesure aura aussi un intérêt incitatif pour les industriels afin de les encourager à améliorer la composition de leurs produits pour changer de classe et ainsi valoriser leurs efforts au travers d’un positionnement plus favorable sur l’échelle nutritionnelle visible par les consommateurs.

Cette proposition n’est pas encore retenue : les lobbies de l’agro-alimentaire sont à la manœuvre.

La  vidéo en ligne sur le site Quechoisir.org vous permettra de mieux comprendre ce que changerait le nouvel étiquetage.

A regarder également cette vidéo qui répondra à toutes les questions que vous pouvez vous posez sur le système d’étiquetage nutritionnel simplifié.

L’UFC-Que Choisir s’est associé en mai 2014 à une pétition pour soutenir ce projet d’étiquetage simplifié. Pour être bien informé, lire l’article sur le site Quechoisir.org .

 Jean-Yves Hervez, responsable de la commission nationale agriculture alimentation de l’UFC-Que Choisir

28 septembre 2014

Lettre ouverte à J M Ayrault

Menaces sur l’équilibre nutritionnel en restauration scolaire : Lettre ouverte à Jean-Marc Ayrault

Monsieur le Premier Ministre, Nous, diabétiques, diététiciens, nutritionnistes, professionnels œuvrant pour la restauration collective, parents d’élèves et consommateurs, souhaitons vous faire part de nos fortes préoccupations concernant le rapport de la mission de lutte contre l’inflation normative, remis par Jean-Claude BOULARD et Alain LAMBERT le 27 mars dernier, et ses suites, plus particulièrement quant à la préconisation d’abroger le décret et l’arrêté du 30 septembre 2011 définissant l’équilibre nutritionnel en restauration scolaire.

Lire la suite : http://www.quechoisir.org/alimentation/nutrition/communique-menaces-sur-l-equilibre-nutritionnel-en-restauration-scolaire-lettre-ouverte-a-jean-marc-ayrault

 

Communiqué de presse : UFC-Que Choisir

28 avril 2013

Restauration scolaire

Qualité nutritionnelle de la restauration scolaire : l’enquête de l’UFC-Que Choisir montre l’importance du maintien du décret de 2011

50 % des élèves dans les établissements primaires et 60 % dans les établissements secondaires fréquentent les cantines ou restaurants scolaires. Il existe une réglementation, que nous appelions de nos vœux, c’est une loi de 2010 avec un arrêté et un décret de septembre 2011 qui réglemente l’offre alimentaire dans les établissements scolaires.
Ce décret définit concrètement des fréquences d’aliments à trouver dans les menus des cantines sur 20 jours consécutifs (1 mois) : fréquence minimale pour les aliments de bonne qualité nutritionnelle (viande rouge et poisson non hachés, fruits frais, crudités) et fréquence maximale pour les aliments nutritionnellement moins bons (nuggets, pâtisserie, crème dessert : aliments à consommer modérément.

La chasse aux normes « inutiles : une source d’inquiétude

A la demande du 1er ministre, 2 personnalités politiques, Jean-Claude Boulard,Président de la communauté urbaine du Mans, et Alain Lambert, Président de la CCEN (commission consultative d’évaluation des normes), sont chargés de faire des propositions sur les réglementations « inutiles ou inadaptées » qui pèsent sur les collectivités locales. Or nous savons que dans leur tableau de chasse se trouve précisément ce décret sur l’offre alimentaire que nous considérons, nous, comme une bonne réglementation, un bon outil à utiliser pour offrir une alimentation de bonne qualité nutritionnelle à nos enfants à la fois pour les gestionnaires, les élus et les parents d’élèves.

A l’approche du rapport de cette mission gouvernementale, l’UFC-Que Choisir rend publics les résultats encourageants de la première enquête nationale, menée dans 606 communes et établissements scolaires(1), sur l’impact de cette nouvelle réglementation, 18 mois après la publication du décret.

Les bons élèves : les écoles primaires publiques (384) avec plus de 15 de moyenne
On y mange bien et même quand il y a des choix multiples, cela n’affecte pas la note parce que l’équilibre nutritionnel est bien maîtrisé. Dans le top-ten on trouve des communes de grande importance mais aussi des communes de moyenne importance (15 à 17 000 habitants). 2 communes obtiennent même la note de 20.
Force est de noter l’impact de la nouvelle réglementation : seules 3 % des communes ont moins de la moyenne contre 20 % lors de notre précédente enquête en 2005.

Etablissements secondaires publics : des résultats décevants
Avec 12,6/20 (13,1 pour les collèges et 12,2 pour les lycées), viennent ensuite les élèves des établissements secondaires publiques (129 au total) avec une moyenne très légèrement supérieure à 12 / 20. Ils sont plus de 2 points et demi en dessous de la moyenne du primaire. En cause, les menus avec choix qui laissent les élèves consommer certains aliments à des fréquences très inférieures à la norme (2 fois moins de poisson et 3 fois moins de viande que la norme).

Le bonnet d’âne sera attribué aux établissements privés
La moyenne des 55 écoles élémentaires privées est de 11,3, soit près de 4 points de moins que dans le public. Pour le secondaire, la moyenne est d’à peine 10 du fait de l’absence de maîtrise de l’équilibre nutritionnel : ainsi dans la moitié des établissements, la mauvaise conception des choix aboutit à ce que les élèves aient la possibilité de ne manger aucune crudité, poisson, viande rouge non hachée durant les 20 jours analysés !

Respect global de la réglementation : un bilan néanmoins « mi figue-mi raisin »
Les causes sont bien entendu économiques : on a tendance à remplacer un aliment nutritionnellement bon par un aliment moins cher et nutritionnellement moins intéressant. Si les établissements scolaires réussissent l’examen de passage sur les critères les moins chers (légumes, produits laitiers et féculents), en revanche, beaucoup d’entre eux échouent sur les ingrédients les plus chers (viande rouge, poisson, crudités et fruits frais), remplacés par des produits hachés bon marché mais de moindre qualité nutritionnelle.
La diminution des coûts matière au dépend de la qualité nutritionnelle, est renforcée par les choix proposés en self qui privilégient une invasion de produits gras et sucrés au détriment des crudités et fruits crus.

Gestion concédée/régie directe : pas de tableau d’honneur
Contrairement à l’assertion de certains professionnels, la gestion concédée n’est pas l’assurance d’une meilleure qualité nutritionnelle. Ainsi, parmi les 10 cantines les plus mauvaises du secondaire privé, 7 sont gérées par des grandes sociétés de la restauration collective (Elior, Sodexo et Scolarest).

« Junk food » : après les distributeurs, les cafétérias
La mal bouffe rentre de nouveau dans les établissements avec la multiplication de stands et/ ou cafétérias qui font une offre alimentaire alternative sans même être soumis à cette obligation réglementaire. Dans 48 établissements secondaires, la cantine traditionnelle se trouve en concurrence avec des stands de type cafétéria, fast-food ou sandwicherie, implantés au cœur même des établissements, avec en guise d’aliments des produits fortement déséquilibrés, la réglementation de 2011 ne s’appliquant pas à eux.

Alors que les rapporteurs de la mission du Premier Ministre sur les « normes absurdes » à supprimer ont prévu de mettre les textes de 2011 à leur « tableau de chasse », les résultats de l’enquête de l’UFC-Que Choisir plaident incontestablement pour leur maintien impératif et appellent même à un renforcement de l’encadrement des établissements scolaires. En effet, dans le contexte de progression de l’obésité (18 % des enfants touchés), les cantines scolaires, avec 50 % des élèves et 2/3 des collégiens et lycéens qui les fréquentent, sont un passage obligé de la politique de prévention.

L’UFC-Que Choisir exige que le gouvernement maintienne la réglementation de 2011 mais demande en outre son complément notamment en vue de l’interdiction de tout mode de restauration alternatif ne respectant pas les dispositions règlementaires et de la mise en œuvre du choix dirigé pour les menus à choix multiples.

Plus d’informations dans l »étude de l’UFC-Que Choisir sur l’équilibre nutritonnelle dans les restaurants scolaires de 606 communes et établissements scolaires de France : http://www.ufc-quechoisir-sarthe.fr/wp-content/uploads/2013/09/130219etude-cantines-scolaires—ad774738f229fff1e87d1ded3ca465b0.pdf

et sur le site national de l’UFC-Que Choisir : http://www.quechoisir.org/alimentation/nutrition/communique-cantines-scolaires-les-mauvais-eleves-de-la-qualite-nutritionnelle-sont

Jean-Yves HERVEZ, responsable de la commission nationale agriculture et alimentation de l’UFC-Que Choisir

 

(1) L’UFC-Que Choisir a fait analyser par trois experts diététiciens spécialisés en restauration scolaire, sur la base de 9 critères reprenant la réglementation en vigueur, les menus servis dans 606 communes et établissements scolaires de France sur 20 jours consécutifs sur la période allant de septembre 2012 à avril 2013, soit un total de 12 000 menus analysés.

1 avril 2013

impact du marketing alimentaire

Nos enfants victimes du marketing alimentaire

Impact du marketing alimentaire sur les enfants sarthois : la vérité sort du cartable des enfants !

Deux ans après l’engagement de l’industrie agro-alimentaire de moraliser son marketing à destination des enfants , l’UFC-Que Choisir de la Sarthe fait la preuve de l’inefficience de ces promesses.
Les résultats alarmants d’une enquête sur l’impact du marketing alimentaire à destination des enfants menée par nos bénévoles, démontrent que les produits gras et sucrés, intensément promus à la télévision, envahissent les cartables et les placards des enfants.

En effet, à l’occasion d’une action de sensibilisation à la nutrition réalisée dans 4 classes du département auprès de 105 élèves du CE1 au CM2, nos bénévoles ont constaté avec effarement l’impact du marketing alimentaire. Alors qu’un flot de publicités pour des produits déséquilibrés inonde toujours les écrans aux heures de grande écoute des enfants (4 publicités alimentaires à destination des enfants sur 5, promeuvent des produits trop gras ou trop sucrés ), force est de constater que ces mêmes produits se retrouvent dans les cartables et aux domiciles des écoliers.

Plus de 78 % des en-cas apportés à l’école sont trop riches en gras et en sucre !

Preuve la plus tangible de cette alimentation déséquilibrée : le contenu des cartables de nos enfants sarthois. Au global 78,57 % des aliments que les enfants amènent à l’école pour la récréation sont trop riches en sucre ou matières grasses ! Ces en-cas se composent principalement de confiseries 46 %, de viennoiseries et de gâteaux 7 %, ainsi que de biscuits gras ou sucrés 25 %.
Et ce sont bel et bien les produits déséquilibrés présents à la télévision qui se retrouvent sur le podium des goûters. En effet, les confiseries (barres chocolatées, barres céréalières hyper-sucrées, etc.) qui représentent la catégorie d’aliments la plus promue à la télévision, se retrouvent à la 1ère place des produits trouvés dans les cartables.

Cette donnée est confirmée par les réponses que les enfants ont données à nos animateurs sur leurs habitudes alimentaires à la maison
– dans 46,21 % des cas, leurs petits déjeuners s’avèrent trop riches du fait des gâteaux ou des viennoiseries et des céréales hyper-sucrées promues à la télévision, qui les composent ;
– à quatre-heures, 54,78 % de leurs goûters sont à base de confiseries, de viennoiseries ou de biscuits sucrés ou gras également vus à la télévision ;
– quant aux boissons que les enfants boivent à la maison, dans 51 % des cas, il s’agit de sodas ou d’autres boissons sucrées sans aucun intérêt nutritionnel.

Loin d’être un cas isolé, les résultats de notre département sont confirmés par les conclusions des autres associations locales participant à l’action de sensibilisation à l’équilibre nutritionnel, organisée auprès de plus de 2.000 élèves de 6 à 12 ans dans 17 départements français.

Alors que l’obésité infantile continue de progresser à un rythme soutenu dans les foyers défavorisés et que le diabète, trouble sanitaire lié à l’alimentation, explose , les pouvoirs publics ne peuvent rester passifs plus longtemps et se doivent de protéger la santé des générations futures.

A l’appui de son constat désolant, l’UFC-Que Choisir de la Sarthe a donc interpellé les parlementaires Sarthois afin qu’ils agissent pour que le projet de Loi de Santé Publique présenté prochainement, prévoie expressément l’encadrement des publicités télévisées aux heures de grande écoute des enfants.


Les demandes de l’UFC-Que Choisir

  • L’encadrement des publicités alimentaires aux heures de grande écoute des enfants : sur l’ensemble des programmes d’une journée regardés par les enfants de 4 à 10 ans1, 80 % des publicités alimentaires destinées aux enfants portent sur des produits trop gras ou trop sucrés.
  • La validation par le PNNS des programmes éducatifs sur la nutrition : une partie importante des engagements figurant dans la charte des professionnels porte sur la diffusion de programmes éducatifs, dont le contenu éditorial reste sous la seule responsabilité de l’industrie alimentaire. Les professionnels ont en effet refusé de soumettre leurs productions à la validation du Programme National Nutrition Santé (PNNS), seule instance officielle pouvant en vérifier la validité scientifique.
  • La gratuité de diffusion pour les communications de l’INPES sur la nutrition : disposant d’un budget annuel de communication de 8 millions € pour ses campagnes sur la nutrition, l’INPES ne peut combattre à armes égales avec le matraquage publicitaire de l’industrie agro-alimentaire qui dispose d’un budget de communication près de 200 fois supérieur (1,5 milliard € en 2009 – Source Kantar Média).

 

30 mars 2013