UFC-QUE CHOISIR DE LA SARTHE

Ecophyto

Danger pesticides : information pour les particuliers

L’UFC-Que choisir de la Sarthe sera présente dans le magasin Point Vert de Parigné-l’Evêque. Le vendredi 10 juin de 10h à 12h et de 14h à 16h

Nous vous informerons sur les alternatives aux pesticides

Ces produits représentent un danger pour votre santé et l’environnement

Ils seront prochainement interdits de vente aux particuliers

Le magasin Point Vert, signataire de la charte « jardiner au naturel, ça coule de source » et l’UFC- Que Choisir de la Sarthe vous conseilleront et répondront à vos questions. Avec le parrainage du syndicat mixte du Pays du Mans

Télécharger l’affiche de la manifestation

Pierre Guillaume, responsable environnement

5 juin 2016

Pesticides : dans la maison aussi !

L’UFC-Que Choisir de la Sarthe lutte depuis de nombreuses années contre la pollution par les pesticides, les produits phytosanitaires. Ces produits sont dangereux pour notre SANTE,  que ce soit dans l’eau, les aliments, dans l’air, dans les sols. En particulier, ils sont souvent cancérigènes, perturbateurs endocriniens, irritants et allergisants. Ils ont aussi un impact sur l’ENVIRONNEMENT, réduisent la biodiversité ; par exemple, ils contribuent dramatiquement à la disparition des abeilles avec les trop fameux Néonicotinoïdes. Enfin, ils ont une répercussion ECONOMIQUE pour les particuliers, les ménages. En effet, ceux-ci paient, par exemple,  la totalité du prix de la dépollution de l’eau pour la rendre potable.

Ces pesticides sont produits principalement par les activités agricoles, et à un degré bien moindre, par les jardiniers amateurs, les collectivités locales, et des structures comme la SNCF, les sociétés d’autoroutes… Le plan Ecophyto, qui devait conduire à une diminution de 50% des quantités utilisées  en 10 ans, est un échec dramatique en ce qui concerne la réduction de la pollution diffuse d’origine agricole.

Il existe un autre mode de pollution par les pesticides dont on parle peu, à savoir par ceux que nous introduisons nous-mêmes, au quotidien, souvent sans le savoir, dans notre habitation. 

On a souvent une bonne raison d’employer un pesticide/ un « phyto », qu’on appelle alors de manière « soft »produit d’entretien,  Médicaments à usage vétérinaire ou humain, Biocides.

Il y a de nombreux exemples :

* les insecticides ménagers (par ex contre les moustiques), sous forme de spray ou diffuseur sur prise électrique

* les antiparasitaires pour chien ou chat, sous forme de collier ou autre

*les anti poux

*les produits de traitement des plantes d’intérieur

* les antimites. Heureusement, les boules de naphtalène et de paradichlorobenzène sont désormais interdits !

* Autre exemple : le traitement du bois, des meubles. Tout le monde se rappelle ce canapé d’importation traité avec du diméthylfumarate, qui a été à l’origine de violents eczémas.

* les anti-acariens, pour la literie principalement, peuvent occasionner également des eczémas.

Ces produits peuvent être dangereux parce qu’ils concentrent des produits toxiques dans l’air de l’habitation, parce qu’ils peuvent se transmettre par contact cutané. Par exemple, les enfants peuvent en ingérer après avoir caressé leur animal de compagnie ou avoir touché une plaquette adhésive insecticide.

Dans certains cas, des molécules interdites en agriculture, peuvent être utilisées chez soi !

La réglementation européenne a déjà fait du ménage. Les 2/3 des molécules ont été interdites ou retirées du marché au début des années 2000. Et de nombreux produits sont en cours d’évaluation pour faire évoluer la réglementation.

Que peut-on faire pour éviter cette pollution ?

  • Au moment de l’achat, bien lire les étiquettes des produits. Les insecticides ménagers sont à base de PYRETHRINOÏDES. Leur nom commercial se termine en  « THRINE ».
  • Les éviter.
  • Utiliser la tapette à mouche.
  • En cas de réelle nécessité de traiter avec un spray une plante,  un animal, un vêtement, un meuble, le faire à l’extérieur ou dans un endroit très ventilé.
  • Aérer quotidiennement son logement 10mn, si possible 2 fois par jour.

L’UFC-Que Choisir œuvre depuis de nombreuses années pour faire évoluer la réglementation, pour rendre obligatoire un étiquetage clair, de type A-B-C-D ou couleur, en fonction de la nocivité des produits.

Dans le cadre de la campagne « Jardinez au naturel », en partenariat avec le syndicat mixte du Pays du Mans, l’UFC-Que Choisir de la Sarthe sensibilise également les consommateurs au danger de  l’utilisation des pesticides  au jardin. Nous les informons sur les alternatives possibles. Car il y en a toujours au moins une. Notre association incite les magasins, les jardineries,  qui commercialisent ce type de produits, à conseiller des produits alternatifs. Des magasins s’y engagent dans le cadre d’une charte. Des jardifiches conseils sont disponibles au siège de l’association ou sur notre stand lors des divers évènements auxquels nous participons.

A lire aussi sur le sujet : Pesticides, les biocides domestiques les plus courants, sur quechoisir.org

Pierre Guillaume, responsable environnement, UFC-Que Choisir de la Sarthe

25 avril 2016

Lutte contre les pesticides Poursuite de la campagne « jardiner au naturel »

Pour la 4ème année consécutive, dans le cadre du plan Ecophyto 2008-2018 de réduction de l’usage des pesticides, notre association a participé à cette campagne.

Coordonnée par l’Institut Inter-Bassin de la Sarthe et de l’Huisne, cette campagne est mise en œuvre sur le bassin de l’Huisne, en partenariat avec Sarthe Nature Environnement, les jardiniers sarthois et 12 jardineries signataires d’une charte appuyée à cette campagne. Les magasins signataires s’engagent à proposer à leurs clients, jardiniers amateurs, des alternatives aux pesticides.

Nos 2 types d’actions

A – une enquête «clients mystères», a été effectuée en avril-mai dans ces 12 jardineries signataires mais également dans autant de jardineries non signataires et dans 14 grandes et moyennes surfaces (GMS) ayant un rayon Phytosanitaires et proches de ces jardineries.

Nous sommes tout d’abord attentifs à la présence ou non de l’annexe de l’arrêté préfectoral du 12 octobre 2010, présentant de manière pédagogique les distances à respecter vis-à-vis des points d’eau pour l’emploi des pesticides. Cet affichage est obligatoire.

Tous les magasins signataires et une jardinerie non signataire sur deux respectent cette obligation. Seulement 38% des GMS ne sont pas en infraction ! Mais c’est mieux, presque le double, des années précédentes.

La qualité des conseils prodigués par les vendeurs était ensuite  évaluée pour 2 problèmes  susceptibles de se poser au jardinier amateur. Ils concernent des pucerons sur des groseilliers et la chlorose de l’hortensia (jaunissement des feuilles).

  •   Les vendeurs proposent de plus en plus des produits sans pesticides, surtout les signataires (83%). Mais plus d’un sur deux, quel que soit le type de magasin, évoquent aussi des produits chimiques contre les pucerons. Les produits proposés, même compatibles avec l’agriculture biologique, ne sont pas souvent sélectifs et peuvent avoir un certain impact négatif sur d’autres insectes. Par ailleurs, ils ont rarement une action préventive.
  • La chlorose est diagnostiquée par à peine un vendeur sur deux dans les magasins spécialisés et quasiment pas en GMS. Aucun conseil n’est avancé par un vendeur sur trois dans ces derniers magasins.

En résumé, le conseil des vendeurs s’améliore d’année en année, même en GMS. Il y a une volonté de vouloir se défaire du « tout chimique de synthèse ». Il y en a de moins en moins dans les rayons et les produits alternatifs sont de plus en plus nombreux.  La campagne « jardiner au naturel » fait preuve d’efficacité et déteint positivement sur les vendeurs des magasins non signataires et, à un degré moindre, sur ceux des GMS.

B – une information auprès des consommateurs 

Nous avons rencontré, distribué de la documentation, et échangé durant une journée en juin dernier avec les clients de la jardinerie signataire « la maison point vert » à  Bouloire.

Nous avons participé à plusieurs émissions de radio sur le thème des pesticides. Notre association a présenté cette action lors de la foire Bio de Malicorne, et aux foires de La Ferté-Bernard et du Mans.

En Sarthe, 2016 verra la démultiplication de la campagne « jardiner au naturel » au Pays du Mans. Un partenariat entre notre association et l’instance en charge de cet important territoire est en cours d’élaboration.

Quid des pesticdes agricoles ?

Si la lutte contre les pesticides est bien engagée par les consommateurs et les collectivités locales, il n’en est pas de même par le milieu agricole qui emploie plus de 90% de ces produits.

Les statistiques de vente de produits phytosanitaires à ce secteur sont là pour l’objectiver. Il n’y a pas de volonté de démultiplier les pratiques testées avec succès et au stade d’exploitations (fermes « DEPHY » par exemple), tout en conservant la rentabilité financière.

La loi Labbé votée en 2014 interdira la vente de pesticides aux particuliers à partir de 2022 et aux collectivités à partir de 2020. Nous ne pouvons que nous en réjouir. Et nous préparons sa mise en œuvre, en particulier par la campagne « jardiner au naturel ».

En revanche, un plan Ecophyto II est en cours de finalisation. Il se base trop sur le volontariat, sans contrainte, pour être plus efficace que le plan Ecophyto I, qui est un indiscutable échec total à ce jour pour sa partie agricole.

A quand l’équivalent de la loi Labbé, sans aller évidemment jusqu’à l’interdiction totale mais avec des contraintes,  pour le secteur agricole ?

Les consommateurs la demandent avec impatience car ils paient la plus grande partie de la dépollution de l’eau occasionnée par les pesticides. Ils l’ont évoquée lors de notre enquête de l’année dernière.

Les jardineries signataires de la charte sur le bassin de l’Huisne 

  • Bricomarché – Nogent-le-Rotrou Bricomarché-Cherré
  • Bricomarché- Duneau
  • Point vert le jardin – La Ferté-Bernard
  • Point vert le jardin – Changé
  • Point vert le jardin – Parigné-l’Evêque
  • La maison point vert – Bouloire
  • Les serres des Hunaudières – Ruaudin
  • Jardiland – Ruaudin
  • Jardiland – Saint-Saturnin
  • Truffaut – Le Mans
  • Botanic – Sargé-lès-le Mans

Leur choix peut être privilégié pour obtenir des conseils appropriés sur les alternatives aux pesticides de synthèse (ex. Round’up). ¡

Pierre Guillaume, responsable environnement

 

4 octobre 2015

Consultation : donner votre avis sur la gestion de l’eau de votre région !

Vous payez beaucoup et de plus en plus pour l’eau que vous utilisez quotidiennement et vous le subissez. Notre association le dénonce régulièrement.

Une occasion vous est donnée de vous exprimer, jusqu’au 18 juin 2015, sur le projet de SDAGE (schéma directeur d’aménagement et de gestion de l’eau) pour la période 2016-2021 du bassin Loire-Bretagne auquel nous appartenons. Cela n’aura une portée favorable aux consommateurs que si nous sommes nombreux à y répondre. Trop souvent, ce type de consultations est « trusté » par les autres usagers (agriculteurs, industriels, fournisseurs d’énergie,…).

 Quels sont les résultats du SDAGE  2010-2015  en  cours ?

L’agence de l’eau Loire-Bretagne indique elle-même que le bon état des eaux n’est actuellement atteint que pour 30% des masses d’eau alors que l’objectif était de 61% pour le SDAGE en cours !

Pour le territoire Sarthe-Mayenne-Loir qui nous concerne plus directement, ce n’est que 21% à comparer à un objectif de 46% !

Cela se passe de commentaire d’autant plus que le plan Ecophyto 2008-2018 de réduction de 50% d’utilisation des pesticides est lui aussi un échec complet (augmentation de 5% à mi-parcours !) et que nous sommes sous le coup de pénalités européennes pour la pollution par les nitrates.  Pour mémoire, le bon état des eaux demandé par la directive européenne de 2000 aurait dû être atteint cette année, en 2015. Nous en sommes très loin !

 Quelle est notre position sur cette consultation et sur le projet du nouveau SDAGE ?

Le projet de nouveau SDAGE n’est pas ambitieux, c’est le moins qu’on puisse dire. Souvent, les objectifs non atteints en 2015 sont tout simplement reconduits pour 2021 !

Il présente en outre un recul : l’accélération portée sur la création d’onéreux stockages d’eau remplis en hiver pour une irrigation en été, payés par les consommateurs (jusqu’à 70% d’aide !). C’est une incitation à pérenniser les cultures avides d’eau, et à freiner le changement incontournable des pratiques agricoles intensives et inadaptées actuelles. Le projet de programme de mesures (les actions et leur financement) lié au SDAGE prévoit de réduire de 81% à 77% la part des particuliers-ménages dans les redevances (voir la troisième partie de votre facture).

C’est notoirement insuffisant !

Le respect du principe pollueur-payeur est encore loin d’être respecté (c’est aussi l’avis de la Cour des comptes dans son rapport publié le 11 février dernier) quand on sait par exemple que les activités agricoles peuvent représenter jusqu’à 90% pour de la pollution par les pesticides et en moyenne 66% pour les nitrates.

La totalité des documents soumis à consultation (plusieurs centaines de pages réparties dans plus d’une dizaine de documents) est disponible sur le site de l’agence : www.eau-loire-bretagne.fr

consultation eau

Pour participer à la consultation du public sur l’eau,  remplissez le questionnaire en ligne sur  : www.prenons-soin-de-leau.fr  ou  www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr

Vous pouvez également demander un questionnaire « papier »  en préfecture, dans les délégations de l’agence de l’eau (17 rue Jean Grémillon – quartier université – au Mans pour la Sarthe),  ou à l’UFC-Que Choisir de la Sarthe, 21 rue Besnier au Mans.

Vous pouvez vous limiter à renseigner le questionnaire « papier » ou en ligne, ou envoyer une libre contribution. Nous vous incitons à participer à cette consultation en n’utilisant que la partie 10, de libre expression. Les autres questions nous semblent sans intérêt.

Suggestions pour répondre à la consultation du SDAGE

  • Dénoncer l’hégémonie des pollueurs (agriculteurs voire industriels) dans les conseils d’administration et les instances de décision. Les usagers particuliers qui financent à plus de 80% ne représentent que 7 à 8 % des membres de ces instances.
  • Dénoncer l’opacité qui règne dans la connaissance des bénéficiaires des aides.
  • Dénoncer les conflits d’intérêts avec des structures siégeant aux conseils d’administration et bénéficiaires d’aides.
  • La contribution des agriculteurs et des industriels au financement est dérisoire face à la pollution qu’ils engendrent. De surcroit leur participation n’a cessé de baisser au cours des années !
  • Dénoncer que seulement 10 % du budget de l’agence va à du préventif contre plus de 40 % à du curatif beaucoup plus onéreux !
  • S’opposer à la création des retenues pour irrigation car elles consomment la quasi-totalité du préventif (70 % du coût) pour les seuls agriculteurs, les plus gros pollueurs et les moins contributeurs !
  • Dénoncer l’usage abusif des pesticides par l’agriculture, produits que l’on retrouve dans le milieu (eau, air) et qui sont nocifs à l’environnement et à la santé humaine. Or ce volet n’apparait pas dans le Sdage : seuls les particuliers et les collectivités sont désignés.

Pierre Guillaume, responsable environnement de l’UFC-Que Choisir de la Sarthe

 

 

 

16 mars 2015

Le discours prononcé ce jour par Alain BAZOT à l’occasion de la présentation des vœux de l’UFC-Que Choisir.

Intervention d’Alain BAZOT, Président de l’UFC-Que Choisir à l’occasion de la présentation des Objectifs 2015

Bonjour à tous,

Vous êtes nombreux à vous être rendus disponibles à l’heure du déjeuner pour ce traditionnel rendez-vous de l’UFC-Que Choisir, je tiens à vous en remercier chaleureusement. J’espère que mon discours consumériste ne vous mènera pas à l’indigestion, cette indisposition dont semble être malheureusement affectés certains membres du gouvernement qui désormais et bien souvent, mettent au régime sec les volets consuméristes de leurs textes de Loi, voire reviennent sur des avancées fraichement obtenues … J’espère au contraire que ce moment convivial vous mettra en appétit pour défendre et promouvoir l’intérêt individuel et collectif des consommateurs, ou à tout le moins partager l’idée que la recette d’une économie performante passe par un consumérisme reconnu. L’image culinaire n’est pas anodine, tant l’année écoulée aura été riche en saveurs pour les consommateurs et l’UFC-Que Choisir dans toutes ses composantes : ses 150 associations locales, ses 142.000 adhérents, 5000 bénévoles, 300 salariés. Si je ne vais pas détailler par le menu tous les projets et actions de l’année écoulée, permettez-moi de revenir sur les plats principaux.

En entrée, l’information des consommateurs : à l’heure où les consommateurs sont ensevelis sous une offre pléthorique, surabondante, multi supports, contradictoire, en partie gratuite, la plus redoutable ! et parfois manipulée, ils n’ont pas perdu le goût d’une information indépendante, experte et vraiment utile, bien au contraire. Malgré la concurrence d’Internet, et en dépit des difficultés du secteur, nos abonnements papiers se sont stabilisés autour des 400 0000, l’activité d’édition est toujours aussi intense avec notamment le succès de la vente en librairies de nos ouvrages, et si nos ventes en kiosque ont quelque peu décru, c’est qu’un flot de nouveaux abonnés web est arrivé en 2014 nous permettant d’atteindre fièrement les 90 000 abonnés à quechoisir en ligne, soit 16% de croissance.

Cet appétit s’est retrouvé également dans la consultation massive, plus de 200 000 visiteurs uniques, de notre carte sur la qualité de l’eau potable, sujet majeur puisque, faut-il le rappeler, l’objectif européen d’un bon état écologique des eaux en 2015 est loin d’être atteint ! Une information pertinente, c’est aussi la mise à disposition de nouveaux comparateurs indépendants comme le comparateur énergie ou celui sur les fournisseurs d’accès à Internet pour donner les clés du bon choix dans un contexte de crise, prenant en compte non seulement le prix mais encore la qualité de service et des contrat sûrs. Chaque mois, c’est plus de 500 000 personnes qui consultent ces outils.

Mais au-delà de l’information, indéniablement le mets le plus copieux de l’année écoulée tient aux victoires politiques de l’association. Législatives d’abord avec la promulgation de la Loi HAMON et ses nombreuses avancées sectorielles obtenues après un intense lobbying de notre part, et je n’ai pas honte d’utiliser ce mot : lutte contre l’obsolescence organisée, service d’aide à la mobilité bancaire, résiliation infra annuelle des assurances, ou encore facturation au quart d’heure des parkings. Dans le domaine du logement, la Loi Duflot a entendu « déloger » les abus maintes fois dénoncés par l’association en matière de rapports locatifs et de syndics ou encore en encadrant mieux l’activité des marchands de rêves que sont les vendeurs de liste….. Enfin, dans le secteur de la santé, comment ne pas saluer l’adoption, par le Sénat, de la proposition de loi visant à mettre au ban le régime spécifique de la sécurité sociale étudiante, fâcheuse exception française, même si la copie sénatoriale tarde à être examinée par l’Assemblée?

L’association a également connu des victoires en dehors des hémicycles, notamment dans les prétoires. Et à ce sujet, je voudrais saluer le précieux appui judiciaire des associations locales auprès des consommateurs dans le cadre de litiges sériels, appui ayant notamment permis à ces derniers d’obtenir des décisions de justice favorables devant les juges de proximité ou les tribunaux d’instance s’agissant des montages financiers complexes liés à des travaux d’économie d’énergie ou des adoucisseurs d’eau comme dans l’affaire « SUN WATER » .

Qui dit mets copieux, dit plats de résistance. Or, en 2014, l’UFC-Que Choisir a essuyé encore bon nombre de déni de réalité, de contrevérités de la part de professionnels sur des sujets où les dénonces, les alertes, les motifs d’inquiétudes sont vifs, et je me satisfais que les Autorités de régulation n’aient pas goûté à ces arguments aussi artificieux qu’indigestes. Parmi les plus marquants, citons notre action sur les clauses abusives des réseaux sociaux et notre appel aux internautes à « garder la main sur leurs données » , qui aujourd’hui est en passe d’être relayée par nos homologues européens et au niveau français par la Commission des clauses abusives qui a repris cette thématique pour ses recommandations. De même, nos études révélant la qualité aléatoire des réseaux mobiles, si elles ont brouillé les ondes entre l’UFC-Que Choisir et certains opérateurs, ont néanmoins été confirmées par l’Autorité de Régulation. A ce sujet, je me réjouis que le nouveau Président de l’ARCEP, qui revient à bon port, ait justement souligné son ambition d’ « enrichir les indicateurs de qualité et de débits pour permettre aux consommateurs de faire un choix éclairé »… Il est du devoir de tous d’empêcher que les consommateurs subissent, disons, des « fritures » sur leur ligne. Dans le domaine de l’énergie, l’action de l’UFC-Que Choisir au sujet de liens capitalistiques entre ERDF et EDF a trouvé un écho auprès de la Commission de Régulation de l’Energie même si l’on peut regretter le manque d’ambition de la réponse. C’est notamment l’origine du sous-investissement dans le réseau électrique français qui est ici en question. Enfin, en matière alimentaire, malgré les contrevérités colportées par certains industriels sur le dispositif envisagé, l’UFC-Que Choisir se félicite de la reprise dans le projet de loi santé publique de l’étiquetage nutritionnel simplifié recommandé par le PNNS. Va-t-on enfin identifier clairement ce que l’industrie nous fait manger et être en mesure procéder à des arbitrages sur notre alimentation ?

Mais, pour finir, l’année 2014 n’aurait pas été aussi savoureuse s’il n’y avait pas eu la pièce maîtresse, que dis-je la « pièce montée » qu’est l’action de groupe. L’UFC-Que Choisir n’a eu de cesse de dénoncer le fait que, faute d’action de groupe, les consommateurs regardaient passer le train de la justice sans jamais pouvoir monter dedans. Elle n’a donc pas manqué le départ de cette réforme tant attendue. Cette nouvelle procédure devait être incarnée et l’association y a ardemment travaillé. L’encre du décret d’application à peine sèche, l’association, (forte d’une précédente décision reconnaissant la facturation du service d’avis d’échéance comme une pratique illicite,) a lancé la première action de groupe en France contre FONCIA groupe. L’UFC-Que Choisir (et son service juridique) ne manque pas de continuer d’éplucher chacune des possibilités d’action et entend s’appuyer sur le signalement direct de consommateurs en ouvrant prochainement un espace dédié à cette fin sur son site Internet… L’action de groupe, saluée récemment comme une avancée par 91% des consommateurs, a indéniablement comblé un vide juridique même s’il faut reconnaître que sur certains dossiers de pratiques anticoncurrentielles aux conséquences particulièrement dommageables pour les consommateurs le glaive de la justice se transforme en sabre de bois. Conserve-t-on ses tickets de caisse vieux de 10 ans? A l’évidence non, et cette inutilité de facto des actions de groupe dans certains litiges invite à s’interroger sur la possibilité d’obtenir une réparation effective pour les consommateurs victimes de litiges de masse de faibles montants ou pour lesquels les preuves sont difficiles à constituer. … Par ailleurs, laisser certains « braconniers du droit » exploiter les facilités d’Internet pour promettre des « actions collectives » sur tout et n’importe quoi, alors même que certaines décisions de justice sont notoirement défavorables aux consommateurs et/ou que les modalités de rémunération de ces « mécènes » sont savamment tues ne peut nous laisser sans réaction. Nous ne pouvons laisser prospérer de si viles actions ! De même, s’agissant de l’effectivité des droits des consommateurs, l’UFC-Que Choisir entend que la transposition des textes européens sur la résolution extrajudiciaire des litiges aboutisse à un assainissement du système français de médiation garantissant plus de transparence, d’indépendance et d’efficience. Et en matière de médiation, l’association n’entend pas transiger !

Vous l’aurez compris, loin d’être rassasiée, l’UFC-Que Choisir entend poursuivre en 2015 son action au service des consommateurs et continuer d’innover dans la droite ligne de son rapport d’orientation qui prévoit de les accompagner au plus près et à tout instant dans leur vie quotidienne… Notre stratégie est davantage préventive que curative. En mettant l´accent sur la prévention, l’objectif est de rendre concret le concept de « citoyen consommateur », de « consomm’acteur » en lui donnant, dans sa dimension individuelle et collective, les moyens de peser sur le marché, d’éviter les litiges, de faire des choix responsables, et d´agir pour une consommation durable.

A cette fin, l’association travaille déjà à optimiser l’écho de ses recommandations… Pour en accroître la portée et partant, permettre à une collectivité plus large que nos seuls abonnés et adhérents d’en bénéficier, L’association réfléchit à la création d’une licence de courte durée permettant l’utilisation sous conditions strictes, mais accessibles à tout professionnel sans discrimination, des résultats des tests, et particulièrement de la recommandation « meilleur choix ». Une telle utilisation encadrée permettra par ailleurs de couper court à la reprise illicite et sauvage, biaisée, pour ne pas dire instrumentalisée des résultats de nos tests et enquêtes.

De même, alors que le nombre de plaintes dans le cadre du dépannage ne se résorbe pas et que l’accès aux moyens de communication (téléphone, Internet…) s’est largement développé, nous réfléchissons à un outil permettant aux consommateurs de choisir, de manière sécurisée et fiable, des professionnels dans leur zone géographique, étant entendu que cela exigera un cahier des charges très strict quant à l’objectivité des critères étudiés mais aussi et surtout des contrôles garantissant la fiabilité de l’information délivrée et la mise à jour régulière. Enfin, l’association entend enrichir encore son offre de comparateurs et d’outils en ligne aux services des consommateurs, particulièrement dans le domaine de la santé avec la mise en place d’un comparateur des complémentaires.

Mais au-delà de l’information, ce sont bel et bien sur les services que les consommateurs nous attendent, et sur des services revisités pour répondre à l’évolution des demandes et des profils. C’est le deuxième axe stratégique : faciliter la vie du consommateur. Le récent envol de notre service d’aide à l’indemnisation des passagers aériens victimes de retards de vols ou d’annulation, le service « Indemnit’Air » entend ainsi faire décoller l’effectivité des droits des passagers aériens qui ne sont que 10% à faire valoir leurs droits. De même, le succès quantitatif de la seconde campagne « gaz moins cher ensemble » – 174 000 inscrits et une offre lauréate plus attractive que les offres de marché- nous invite à élargir le périmètre de cet outil. Si dans le combat du gaz, la bataille tant attendue entre David et Goliath, n’a pas eu lieu, David l’emportant par forfait, l’UFC-Que Choisir entend bien manier prochainement l’outil « enchère inversée » dans les secteurs, assurances en tête, où la concurrence est défaillante et le gain en pouvoir d’achat des consommateurs nous semble important.

Quant aux combats politiques, de grands sujets nous mobiliseront. Dans le cadre de la loi transition énergétique pour une croissance verte tout d’abord. Le gouvernement s’est doté d’objectifs ambitieux et aspire à ce que la France soit moteur lors de la Conférence Climat. Pour autant les moyens actuellement envisagés nous paraissent insuffisants voire parfois contreproductifs. Nous pèserons pour que les ménages soient au cœur des dispositifs, et soient véritablement à même de moins consommer d’énergie, de mieux la consommer.

Ensuite le domaine de la santé. Comme l’a souligné son récent appel ironique à payer « en petites monnaies » les médecins qui refusent de manière irresponsable la carte vitale, l’association va faire de la Santé une thématique phare et ne manquera pas d’œuvrer pour mettre en pièces toutes les résistances à l’amélioration de l’accès aux soins. L’association va par ailleurs continuer d’ausculter ce secteur pour dénoncer tous les dysfonctionnements qu’il s’agisse de la prescription irrationnelle de médicaments (l’UFC-Que Choisir refuse l’overdose !) ou encore, comme elle l’a fait sur l’optique, des marges exorbitantes de certains dispositifs médicaux. L’association refuse que les pouvoirs publics restent aveugles et sourds devant les cris d’alarme : la France est malade de son système de santé ! La loi de Santé Publique qui se fait attendre depuis plus de 10 ans doit être à la hauteur de l’enjeu ! L’UFC-Que Choisir y veillera. La médicalisation de la société, voilà ce qu’il faut dénoncer et combattre, bien plus réelle et prégnante que la judiciarisation souvent dans toutes les bouches. Il est grand temps que les pouvoirs publics enfourchent le cheval de la Prévention! L’affaire Avastin/lucentis sur laquelle l’UFC-Que Choisir a interpellé l’Autorité de la Concurrence pose une nouvelle fois la question du « coût des médicaments » et l’association entend bien continuer à creuser cette épineuse question en vue de soumettre aux pouvoirs publics ses prescriptions de réforme.

Si la Santé sera un wagon important du train des combats politiques 2015, sachez que l’association mettra également cette année sur les rails plusieurs actions dans le domaine des Transports. Attendue par des nombreux usagers exaspérés par leur renchérissement alors même que la qualité se détériore, l’UFC-Que Choisir compte bien s’inviter dans le débat. Si un accent particulier sera mis sur les transports collectifs régionaux, les professionnels du secteur de l’automobile ne devraient pas être en reste… Mais, secret industriel oblige, vous comprendrez que je ne puisse vous en dire davantage sur ce qu’il y a sous notre capot !

Voilà, Mesdames et Messieurs, un éclairage sur nos actions et nos objectifs
Bien évidemment, alors que ce début d’année est marqué par le triste rappel de l’importance fondamentale de la liberté sous toutes ses formes, l’UFC-Que Choisir entend farouchement défendre sa liberté de ton, de pensée et de critiques au service de l’intérêt collectif.

Jouer collectif, c’est l’essence même d’un mouvement associatif comme le nôtre, alors la référence en 2015 à la coupe du monde de rugby ne vous étonnera pas. Transformons en 2015 l’essai pour chacun de nos combats.

Mais pour l’heure je vous invite, si vous le pouvez, à sortir de la mêlée pour accéder au buffet.

Bons vœux à tous.

Retrouvez cette intervention sur le blog d’Alain Bazot

30 janvier 2015

Les consommateurs sarthois sensibles à la réduction des pesticides

Des consommateurs s’informent sur le stand de l’UFC Des consommateurs s’informent sur le stand de l’UFC-Que Choisir de la Sarthe dans une des jardineries signataire de la Charte « Jardiner au naturel »

Pour la troisième année consécutive, l’UFC-Que Choisir de la Sarthe avait en charge l’appréciation de l’efficacité de l’action « jardiner au naturel ». Son objectif est d’amener les jardiniers amateurs à mettre en œuvre des pratiques de jardinage respectueuses de l’environnement en évitant l’usage des produits chimiques de synthèse qui détruisent la nature et qui plus est, polluent l’eau et les nappes phréatiques.

Comme les années passées, nous nous sommes rendus anonymement dans les 28 jardineries spécialisées du bassin versant de l’Huisne et 10 Grandes et moyennes surfaces proches de celles-ci.

En matière d’affichage réglementaire de l’arrêté préfectoral du 12 octobre 2010, les 12 jardineries signataires de la charte « Jardiner au naturel » sont quasiment sans reproche. La situation est un peu moins parfaite chez les autres enseignes. Enfin dans les Grandes et Moyennes Surfaces (GMS) visitées, cet affichage est quasiment toujours inexistant.

Cet arrêté rappelle aux usagers des pesticides (particuliers, collectivités…), les distances à respecter pour leur utilisation vis-à-vis des points d’eau.

A l’égard des conseils prodigués, il reste encore beaucoup « de chemin à faire » pour que toutes les jardineries préconisent spontanément des solutions de jardinage sans pesticides de synthèse. Cependant on assiste à une évolution importante :

  • Ÿ les jardineries signataires valorisent bien les outils et documents fournis par l’Institution Interdépartementale du Bassin de la Sarthe (IIBS) ainsi que les formations spécifiques de leurs vendeurs.
  • des solutions respectueuses de l’environnement sont mises en avant même si la référence aux produits chimiques de synthèse est parfois encore faite ;
  • Ÿ les jardineries autres, ont de plus en plus tendance à conseiller des pratiques de jardinage plus soucieuses de l’environnement que celles qui font appel aux pesticides de synthèse même si ces derniers sont encore trop souvent évoqués.
  • la différence entre les  » signataires  » * et les  » non signataires » tend à diminuer ;
  • Ÿ au niveau des GMS se dégagent 2 tendances. L’une, majoritaire, qui consiste à promouvoir les pesticides et à les rechercher dans les rayons en lisant les étiquettes.

L’autre, nouvelle mais importante, qui se caractérise par des vendeurs quelque peu sensibilisés à l’environnement ou par des vendeurs, qui aussitôt en matière de conseil, nous ont renvoyés vers des jardineries spécialisées.

En conclusion le comportement des jardineries signataires tend à se développer comme si elles faisaient école. C’est là une évolution notable.

 Parallèlement, nous avons conduit des enquêtes sur la connaissance, par les consommateurs, de la loi Labbé. Elle contient l’interdiction de se procurer et d’utiliser des produits phytosanitaires de synthèse par les collectivités à compter de 2020 et par les particuliers à partir de 2022. Très peu connaissent encore cette loi mais nombreux sont ceux qui trouvent qu’elle va dans le bon sens quand on leur en donne le principe. Quasiment tous souhaitent une démarche similaire, ou tout au moins une réduction très forte, de l’usage des pesticides par les agriculteurs. Rappelons que ces derniers consomment plus de 90 % des pesticides vendus dans la Région !

A quand un engagement sincère et réel des agriculteurs dans la réduction des pesticides ?

Les consommateurs ont montré leur engagement dans la réduction forte de l’usage des produits phytosanitaires. Parmi les Schémas d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SAGE) du département, on constate un engagement fort de communes à ne plus utiliser de pesticides pour l’entretien de leurs différents espaces.

Ne reste plus qu’aux agriculteurs à donner une image sincère et réelle dans la volonté de réduire au mieux l’usage des pesticides de synthèse.

Les solutions respectant la rentabilité des productions existent, mais encore faut-il que le lobbying agricole ultra majoritaire, veuille bien redécouvrir les observations, les assolements, les rotations, les variétés…qui permettent de se détacher du seul intérêt de l’agrofourniture. La baisse de l’usage des produits phytosanitaires n’est pas encore amorcée…alors que le plan Ecophyto 2008 – 2018 prévoyait une baisse de 50 % à l’horizon 2018 !

*Liste des jardineries signataires de la charte « Jardiner au naturel, ça coule de source ! »

  • Bricomarché – Nogent-le-Rotrou ;
  • Bricomarché – Cherreau ;
  • Bricomarché – Duneau ;
  • Point Vert le jardin – La Ferté-Bernard ;
  • Point Vert le jardin – Changé ;
  • Point Vert le jardin – Parigné-l’Evêque ;
  • La Maison Point Vert – Bouloire ;
  • Les Serres des Hunaudières – Ruaudin ;
  • Jardiland – Ruaudin ;
  • Jardiland – Saint-Saturnin ;
  • Truffaut – Le Mans ;
  • Botanic – Sargé-lès-le Mans.

Leur choix peut être privilégié pour obtenir des conseils appropriés autres que l’usage de pesticides de synthèse (round ’up…).

 Alain André, commission environnement

Retrouvez la présentation de l’action par Pierre Guillaume, responsable de la commission environnement de l’UFC-Que Choisir de la Sarthe sur LMTV.

 

14 décembre 2014

Les Consommateurs sarthois sensibles à la réduction des pesticides

Des consommateurs s’informent sur le stand de l’UFC

Des consommateurs s’informent sur le stand de l’UFC

Pour la troisième année consécutive, l’UFC-Que Choisir de la Sarthe avait en charge l’appréciation de l’efficacité de l’action « jardiner au naturel ». Son objectif est d’amener les jardiniers amateurs à mettre en œuvre des pratiques de jardinage respectueuses de l’environnement en évitant l’usage des produits chimiques de synthèse qui détruisent la nature et qui plus est, polluent l’eau et les nappes phréatiques.

Comme les années passées, nous nous sommes rendus anonymement dans les 28 jardineries spécialisées du bassin versant de l’Huisne et 10 Grandes et moyennes surfaces proches de celles-ci.

En matière d’affichage réglementaire de l’arrêté préfectoral du 12 octobre 2010, les 12 jardineries signataires de la charte « Jardiner au naturel » sont quasiment sans reproche. La situation est un peu moins parfaite chez les autres enseignes. Enfin dans les Grandes et Moyennes Surfaces (GMS) visitées, cet affichage est quasiment toujours inexistant.

Cet arrêté rappelle aux usagers des pesticides (particuliers, collectivités…), les distances à respecter pour leur utilisation vis-à-vis des points d’eau.

A l’égard des conseils prodigués, il reste encore beaucoup « de chemin à faire » pour que toutes les jardineries préconisent spontanément des solutions de jardinage sans pesticides de synthèse. Cependant on assiste à une évolution importante : Ÿ

  • les jardineries signataires valorisent bien les outils et documents fournis par l’Institution Interdépartementale du Bassin de la Sarthe (IIBS) ainsi que les formations spécifiques de leurs vendeurs ;
  • des solutions respectueuses de l’environnement sont mises en avant même si la référence aux produits chimiques de synthèse est parfois encore faite ; Ÿ
  • les jardineries autres, ont de plus en plus tendance à conseiller des pratiques de jardinage plus soucieuses de l’environnement que celles qui font appel aux pesticides de synthèse même si ces derniers sont encore trop souvent évoqués ;
  • la différence entre les signataires » et les « non signataires » tend à diminuer ;  Ÿ
  • au niveau des GMS se dégagent 2 tendances. L’une, majoritaire, qui consiste à promouvoir les pesticides et à les rechercher dans les rayons en lisant les étiquettes, l’autre, nouvelle mais importante, qui se caractérise par des vendeurs quelque peu sensibilisés à l’environnement ou par des vendeurs, qui aussitôt en matière de conseil, nous ont renvoyés vers des jardineries spécialisées.

En conclusion le comportement des jardineries signataires tend à se développer comme si elles faisaient école. C’est là une évolution notable.

 Parallèlement, nous avons conduit des enquêtes sur la connaissance, par les consommateurs, de la loi Labbé. Elle contient l’interdiction de se procurer et d’utiliser des produits phytosanitaires de synthèse par les collectivités à compter de 2020 et par les particuliers à partir de 2022. Très peu connaissent encore cette loi mais nombreux sont ceux qui trouvent qu’elle va dans le bon sens quand on leur en donne le principe. Quasiment tous souhaitent une démarche similaire, ou tout au moins une réduction très forte, de l’usage des pesticides par les agriculteurs. Rappelons que ces derniers consomment plus de 90 % des pesticides vendus dans la Région !

  A quand un engagement sincère et réel des agriculteurs dans la réduction des pesticides ?

Les consommateurs ont montré leur engagement dans la réduction forte de l’usage des produits phytosanitaires. Parmi les Schémas d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SAGE) du département, on constate un engagement fort de communes à ne plus utiliser de pesticides pour l’entretien de leurs différents espaces.

Ne reste plus qu’aux agriculteurs à donner une image sincère et réelle dans la volonté de réduire au mieux l’usage des pesticides de synthèse.

Les solutions respectant la rentabilité des productions existent, mais encore faut-il que le lobbying agricole ultra majoritaire, veuille bien redécouvrir les observations, les assolements, les rotations, les variétés…qui permettent de se détacher du seul intérêt de l’agrofourniture. La baisse de l’usage des produits phytosanitaires n’est pas encore amorcée…alors que le plan écophyto 2008 – 2018 prévoyait une baisse de 50 % à l’horizon 2018 !

 Alain André, commission environnement, UFC-Que Choisir de la Sarthe

19 octobre 2014

UFC-Que Choisir, un partenaire de la gestion locale de l’eau

La loi sur l’eau de 1992 a mis en place une véritable politique de gestion de l’eau au niveau géographique. Sa gestion et son orientation échappent aux « consommateurs-payeurs ».

Le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) s’initie au niveau de chaque bassin fluvial. Nous sommes concernés par le SDAGE Loire-Bretagne. Dans sa gestion et ses orientations l’UFC-Que Choisir  y dénonce la mainmise des agriculteurs et industriels, pollueurs notables. L’UFC demande que la politique de l’eau soit le fait du seul Ministère de l’Ecologie pour éviter toute collusion d’intérêts divers.

La commission locale de l’eau (CLE) véritable parlement local de l’eau.

Actuellement 4 bassins versants touchent  le département : bassin de l’Huisne, bassin Sarthe-Amont, bassin Sarthe-Aval et bassin du Loir. Chacun s’est doté d’une CLE, véritable parlement en la matière. Sa composition est faite de :

  • représentants du collège des collectivités territoriales (maires, conseillers généraux…) et établissements publics locaux. Le président est élu parmi ces membres ;
  • représentants du collège des usagers, propriétaires riverains, organisations professionnelles (agriculteurs…) et associations (UFC-Que Choisir…) ;
  • représentants de l’Etat  (Préfet…) et des établissements publics (Agence de l’Eau…).

Elle élabore le schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) de son territoire avec un règlement, organise sa mise en œuvre et son suivi. Pour cela elle définit les axes de travail et consulte les partenaires institutionnels et les autres parties prenantes du bassin. Elle prévient et gère les éventuels conflits.

Son bureau, de 20 à 25 membres lui prépare le travail, aidé de commissions thématiques.

Son règlement et ses documents cartographiques sont opposables aux tiers.

Gestion qualitative et quantitative de l’eau et de son écoulement.

Les 4 SAGE ne sont pas tous au même niveau d’avancement. Les uns en sont au début de la réflexion (SAGE Sarthe-Aval), d’autres à l’état des lieux à mi-parcours (SAGE Huisne).

Les grandes priorités sont les mêmes, à savoir :

  • améliorer la qualité des eaux souterraines et de surface ;
  • gérer quantitativement la ressource ;
  • lutter contre les inondations ;
  • protéger les milieux aquatiques.

L’UFC-Que Choisir mobilisé pour limiter fortement l’usage des pesticides.

Présent dans les 4 CLE, même très minoritaire, l’UFC de la Sarthe y milite pour la réduction  de l’agriculture  industrielle soutenue par les firmes de produits chimiques et pour revenir à des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement. Ces techniques sont connues. Elles ont été élaborées par l’Institut de la recherche agronomique (INRA) et testées en exploitation. Cependant les représentants du lobbying  agricole renâclent à faire évoluer leur façon de produire. La qualité des eaux ne s’améliore donc pas. Les volumes d’eau prélevés ne se réduisent pas. Le danger des pesticides sur la santé est pourtant largement mis en évidence : la réduction de leur usage s’impose. Les pollutions par les nitrates ne faiblissent pas non plus.

Le nettoiement de cette eau pour la boire est payé par nous, les consommateurs. Comptez 70 € pour éliminer un kilo de nitrates et 60 000 € pour un kilo de pesticides. Le principe constitutionnel « pollueur-payeur » reste toujours lettre-morte.

Cependant de plus en plus de partenaires sont conscients des limites des pesticides et des engrais minéraux. De quoi penser que la raison va finir par l’emporter !

                                                                                   Alain ANDRE – Commission Environnement

7 septembre 2013

Politique de l’eau

Politique de l’eau : un système à reconstruire d’urgence

Payeurs à 90 %, les consommateurs veulent peser sur la politique de gestion et d’aménagement de l’eau.

Le Grenelle de l’environnement (2007) visait à réduire de 50 % à l’horizon 2018, l’usage des produits phytosanitaires en agriculture.
En 2012, l’augmentation est, de fait, de plus de 2 %.
L’Europe menace la France de sanctions pour non-respect de la directive européenne sur les nitrates.
Dans le même temps, la contribution des consommateurs à la fourniture d’une eau de qualité est de 80 à 90 %, celle du monde agricole de seulement 1 à 8 % selon les agences de bassin.

La gestion et l’aménagement de l’eau sont de la responsabilité des agences de bassin (6 sur le territoire).
Pour l’agence Loire-Bretagne, la pollution aux nitrates, reste un problème majeur en Bretagne. Dans l’Eure-et-Loir, un habitant sur quatre n’a pas accès régulièrement à l’eau potable du fait de la pollution par les nitrates et pesticides.

Les mondes agricole et industriel sont surreprésentés dans les instances de décisions. L’étude de l’UFC-Que Choisir met en évidence l’existence de collusions d’intérêts catégoriels et professionnels sans que les ministères de tutelle ne puissent peser.
Sous-représentés dans ces instances et mis devant le fait accompli, les consommateurs ne peuvent pas actuellement influer sur les décisions qui sont de toute façon prises en amont.

L’UFC-Que Choisir dénonce une organisation défaillante de la concertation et demande la refonte de ces instances pour :
• charger le ministère de l’Environnement du pilotage de la politique de l’eau ;
• résoudre le problème de sous-représentation des associations ;
• l’application du principe pollueur-payeur.

Jean-Yves Hervez, responsable commission nationale agriculture et alimentation

2 juillet 2013

Quels enjeux pour l’eau ?

Consultation publique sur la gestion de l’eau : l’UFC-Que Choisir de la Sarthe conseille les consommateurs

L’aménagement et la gestion de l’eau en France sont assurés par 6 agences de bassin. Une consultation publique, organisée par l’agence du Bassin Loire-Bretagne, pour notre département, concerne « les grands enjeux qui se posent à nous et aux générations futures pour l’avenir de l’eau et des milieux aquatiques sur nos territoires ». Cette consultation doit servir à élaborer le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) pour la période 2016/2021.

Cette consultation se fera en répondant à un questionnaire accessible et téléchargeable sur le site internet de l’agence : http://www.prenons-soin-de-leau.fr/cms/render/live/fr/sites/prenonssoindeleau/accueil/le-bon-etat-des-eaux/votre-avis-sur-leau/consultation-2012-2013.html
Ce questionnaire est également disponible à la délégation Anjou-Maine de l’agence : rue Jean-Grémillon (quartier de l’Université), 72000 – Le Mans ou auprès de notre association 21 rue Besnier – 72000 Le Mans. Cette consultation est en cours depuis le 1er novembre 2012 et se terminera le 30 avril 2013. Les réponses ou autres contributions écrites, individuelles ou collectives, peuvent se faire en ligne sur le site ci-dessus, ou par email à l’adresse sdage@eau-loire-bretagne.fr. Les réponses ou contributions écrites « papier » sont à adresser à Monsieur le Président du comité de bassin – BP 6339 – 45063 Orléans Cedex 2, ou en préfecture.

L’UFC-Que Choisir de la Sarthe a examiné ce questionnaire : les questions nous paraissent trop consensuelles, non sélectives, et ne nous permettent pas d’avancer notre revendication de l’application du « principe polluer payeur » inscrit dans la constitution.

En effet, les consommateurs supportent à plus de 90 % la mise à disposition au robinet, dans notre département, d’une eau de qualité satisfaisante. Il semblerait qu’en France, l’application du concept de « pollueur pas payeur » est de mise. L’agriculture ne contribue qu’à environ 2 % des dépenses de dépollution. La cour des comptes dresse le triple constat que la France laisse les agriculteurs polluer, les dispense du paiement de redevances pour pollution et de plus les fait bénéficier des aides à la dépollution. Il est évident que les budgets pour la gestion durable de l’eau sont à visée curative et pour l’essentiel à la charge des consommateurs (1,5 milliard d’euros par an).
Pour réduire suffisamment cette pollution d’origine agricole, il faudrait modifier plus radicalement les pratiques de ce secteur. Une orientation des aides de la PAC (politique agricole commune) dans ce sens est indispensable.

De plus, à aucun endroit du questionnaire, le consommateur, principal financeur, n’est consulté sur la bonne gestion de l’eau par les agences de bassin. Aucun état des lieux et aucun bilan ne sont soumis à l’appréciation des consommateurs.

Notre conseil : remplir le questionnaire mais avec des réserves.

L’UFC-Que Choisir de la Sarthe encourage ses adhérents, mais aussi tous les consommateurs, à remplir le questionnaire mais avec les indications suivantes :

Page 4 (dernière page), en réponse à la question : « Souhaitez vous proposer d’autres enjeux importants pour l’eau ? » répondre « oui » et indiquer ensuite « application du principe constitutionnel pollueur-payeur ». En effet si la collecte et le traitement collectifs des eaux usées s’améliorent régulièrement, il reste encore beaucoup à faire pour l’assainissement non collectif. L’effort d’amélioration doit pouvoir être supporté équitablement.

Pour la piste d’actions (bas de page 2) : « Etudier la possibilité de stocker l’eau disponible en hiver pour l’utiliser à d’autres saisons, tout en préservant prioritairement l’alimentation en eau potable et la vie des milieux aquatiques », l’UFC-Que Choisir trouve cette proposition « pas du tout adaptée » car ce stockage dénommé « bassine », réalisé par les agriculteurs avec un financement public, se fait pour l’essentiel, aux frais des consommateurs. Ces bassines sont en fait alimentées majoritairement par de l’eau puisée dans la nappe, bien commun, mais uniquement utilisées par les agriculteurs comme moyen d’irrigation, sans quasiment aucun contrôle.

Commission environnement de l’UFC-Que Choisir de la Sarthe

21 avril 2013