UFC-QUE CHOISIR DE LA SARTHE

Consultation

Pour le « monde d’après » : Construisons ensemble la loi pour une consommation responsable

La crise sanitaire et maintenant économique que traverse notre pays met en lumière l’impasse que constitue notre modèle actuel. Il est donc urgent et impératif d’imaginer une consommation plus sobre, plus juste et responsable.
Le président de la République a annoncé dans sa dernière allocution vouloir s’appuyer sur les corps intermédiaires pour élaborer l’action publique de l’après-crise sanitaire. Les consommateurs ne semblent pas une priorité du gouvernement alors que la relance passera nécessairement par eux.
L’UFC-Que Choisir de la Sarthe, soucieuse de porter la voix des consommateurs auprès des pouvoirs public, publie 17 propositions pour une consommation plus sobre, plus juste et responsable. Dans une démarche participative, l’association appelle les consommateurs sarthois à s’exprimer sur celles-ci et à les prioriser, afin d’élaborer une loi pour une consommation responsable qu’elle soumettra aux parlementaires et au gouvernement d’ici l’automne.

Une consommation repensée est indispensable à la reconstruction économique du pays

La « première priorité » du président de la République est de « reconstruire une économie forte, écologique, souveraine et solidaire ». Or, la consommation, premier moteur de l’économie française, en est également le premier déterminant : l’économie de demain sera ce que nos choix de consommation en feront. Dès lors, il est urgent et impératif de prendre le chemin d’une politique de consommation repensée. L’UFC-Que Choisir a ainsi identifié, au vu de la crise, sept orientations prioritaires qu’elle veut défendre : au-delà de la sobriété dans notre consommation et d’une reconnexion aux acteurs locaux, le confinement a mis en évidence la nécessaire autonomie d’approvisionnement pour les biens essentiels (en santé particulièrement) autant que l’impératif d’une société du numérique sécurisée et accessible à tous. Les politiques de prévention en santé doivent en outre être largement renforcées, notamment dans l’alimentation : la pandémie a en effet mis en évidence la forte augmentation du risque de forme grave pour les personnes en surpoids.

17 propositions concrètes pour une consommation plus sobre, plus juste et responsable

Dans le cadre de ces orientations transverses, l’UFC-Que Choisir a établi 17 propositions concrètes, qui permettront de faire émerger cette nouvelle consommation. Autonomie alimentaire, droit opposable à un internet de qualité, allongement de la durée de garantie pour combattre l’obsolescence organisée, mais aussi promotion des circuits courts ou hausse des effectifs dans l’accompagnement des personnes âgées dépendantes : les consommateurs sont appelés à se prononcer sur une grande variété de sujets, pour en dégager les priorités.
Mais les revendications de l’association portent également sur la nécessaire protection des consommateurs contre les effets de la crise économique, dont les entreprises ne sont pas les seules victimes, loin de là. L’UFC-Que Choisir propose donc des mesures d’urgence comme l’allégement temporaire de la charge de remboursement des crédits ou la prévention des expulsions des locataires, particulièrement dans le parc social, en difficulté financière.

Le « prix vert », l’instrument d’une consommation plus respectueuse de l’environnement

Parmi les 17 propositions soumises au débat, figure la mise en place d’un « prix vert », c’est-à-dire d’un prix qui reflète le vrai coût environnemental de notre consommation (fabrication, transport, déchets, etc.). Quand un produit ou un service nuit à l’environnement, il n’est plus acceptable que son prix n’en tienne pas compte et qu’il n’entre donc pas dans les arbitrages des consommateurs et des producteurs. Cette mesure permettrait de rendre plus compétitifs les produits écologiquement vertueux, qui pâtissent aujourd’hui des prix indûment bas des fabricants qui n’assument pas le coût de leurs pollutions. Comment accepter par exemple que le transport aérien bénéficie d’exonérations de taxes sur le carburant, ou que les produits entrant en Europe ne soient pas soumis à une « taxe carbone » à la différence des productions locales ?
Véritable instrument d’une consommation responsable, cette mesure n’est naturellement acceptable qu’à la condition qu’elle soit transparente, neutre budgétairement pour les consommateurs (les sommes collectées doivent revenir à la collectivité des consommateurs ou financer de nouvelles actions en faveur de l’environnement) et progressive (dans son montant et dans les produits concernés).

 

L’UFC-Que Choisir appelle les Français à participer massivement
à cette CONSULTATION sur la « consommation d’après »
en cliquant sur ce lien.

A l’image de la contribution au Grand débat national, notre association portera ensuite les propositions prioritaires auprès des pouvoirs publics pour obtenir une Loi qui ancrera cette vision politique… dont le besoin est plus criant que jamais, d’autant que cette mandature, contrairement aux précédentes, n’a toujours pas adopté de loi générale sur la consommation.

Le résultat de la consultation

Classement des propositions au vu du vote de plus de 100 000 consommateurs

 

Evelyne Gaubert, Présidente UFC-Que Choisir de la Sarthe

26 juin 2020

Consultation nationale

Les consommateurs des pays de la Loire expriment leurs inquiétudes.

En cette année préélectorale, votre association UFC-Que Choisir de la Sarthe et les autres associations UFC Que Choisir des pays de la Loire ont voulu prendre le pouls des consommateurs de la région en organisant durant quatre mois une grande consultation sur leurs préoccupations et leurs attentes. Et l’appel a été très largement entendu puisque 2382 personnes, dont certains d’entre vous, ont répondu à cette consultation pour souligner les symptômes et les maux dont souffrent les consommateurs de notre région :

– Des droits largement bafoués !
L’étude des 2382 réponses met en évidence le très fort sentiment chez les consommateurs d’une grande insécurité juridique. Ainsi, 78% des personnes consultées estiment que leurs droits ne sont pas respectés contre 20% seulement qui pensent le contraire… Ces tristes résultats se trouvent confortés par la très inquiétante proportion de consommateurs (66%) ayant subi au cours des 12 derniers moins, un litige avec un professionnel et ce, quel que soit le secteur ; un quart des enquêtés en ayant même eu plusieurs ! Face à cette impressionnante preuve de litiges massifs dans le domaine de la consommation, la question est de savoir quels sont les secteurs les plus problématiques.

– Le podium des préoccupations : Santé, banque-assurances, énergie
Interrogés sur les secteurs dans lesquels ils ont le plus besoin d’être défendus, les habitants des pays de la Loire ont établi le désolant palmarès suivant : santé (60%), banques-assurances (59%), énergies (53%). Si l’actualité sanitaire (scandale du Médiator) explique sans doute que la santé se soit retrouvée championne des préoccupations consuméristes, force est de constater que le domaine bancaire, lui, est un habitué de ce regrettable podium ! L’alimentation et les TIC suivent ensuite de près avec respectivement 52% et 49% des réponses obtenues. Ce classement fait consensus quel que soit l’âge ou la zone de résidence…

– Tarifs exorbitants et informations aux abonnés absents !
Lorsque l’on étudie, tous secteurs confondus, le top 5 des préoccupations des consommateurs, on constate que les niveaux des prix trustent 3 des premières places (tarifs de l’énergie : 87% ; coûts des soins et médicaments : 72%, tarifs bancaires : 72%) tandis que le déficit d’information termine le quinté (clarté des services bancaires : 72% ; information sur les couvertures assurance : 68%).

– Des consommateurs des pays de la Loire sans recours !
L’autre grand enseignement de cette grande consultation régionale tient à l’impossibilité pour les consommateurs de faire valoir leurs droits. En effet, la principale préoccupation des consommateurs dans leurs relations avec les professionnels tient aux recours en cas de problème (56%) – ce qui implique autant la résolution du problème que la difficulté à identifier les voies de recours possible. Cette préoccupation ne trouve à ce jour aucune réponse satisfaisante puisque sur les 34% de consommateurs ayant envisagé une action en justice suite à un litige, 82% d’entre eux ont fini par renoncer faute de temps et de moyens. Ce sentiment confirme le constat récurrent de la part de l’UFC-Que Choisir de l’absence de voie de recours simple et efficace !

– L’appel unanime en faveur de l’action de groupe !
Face à cette impossibilité de faire valoir leurs droits, les consommateurs lancent un appel unanime à la mise en place d’une procédure d’action de groupe comme l’ont déjà instaurée certains de nos voisins européens. 96% des répondants se sont ainsi prononcés en faveur d’une telle réforme. Plus spectaculaire encore, les trois-quarts l’ont jugé très importante. Alors que le MEDEF, seul opposant à l’action de groupe, allègue de l’absence de demande citoyenne, voilà donc un chiffre qui balaie d’un revers de main cette objection artificieuse !

Alors que 92% des personnes interrogées affirment que la consommation devra constituer un thème important (dont 45% de très important) des prochaines élections, votre association UFC Que Choisir de la Sarthe, ainsi que les autres associations Que Choisir des Pays de la Loire, interpelle dès maintenant les parlementaires sur ces résultats pour leur demander ce qu’ils entendent faire pour remédier à ces dysfonctionnements. Elle travaille également, avec la Fédération, à l’élaboration d’un pacte consumériste qu’elle soumettra aux candidats aux prochaines élections, présidentielles et législatives.

26 juillet 2011