Télémédecine, éducation (avec la mise à disposition dans les collèges de contenus pédagogiques numérisés), accès à nos services publics (avec la possibilité d’effectuer des démarches administratives en ligne) et pour nous, simple particulier, envoi et réception de photos avec la famille, service de télévision (vidéo à la demande, programme en haute définition) en quelques années, les usages du numérique ont explosé.
Toujours plus d’informations échangées, toujours plus vite, nécessite d’adapter et de développer des réseaux de plus en plus performants.
Au début des années 2000, avec l’arrivée de l’ADSL en Sarthe, on parlait du haut débit. Sa vitesse de transmission affolait les compteurs en faisant passer les années modem dans la préhistoire. Aujourd’hui, nous parlons de très haut débit avec le déploiement de la fibre optique.
La fibre optique, technologie reine et pérenne
On parle de très haut débit quand celui-ci dépasse les 30Mbit/s. Trois technologies permettent d’atteindre un tel débit : le VDSL2 (qui utilise le réseau cuivre existant à l’instar de l’ADSL), le câble (déjà présent au Mans par exemple) et la fibre optique. La fibre permet des débits beaucoup plus importants tant en réception (flux descendant) qu’en émission (flux montant). De plus, sa performance n’est pas altérée par la situation géographique de l’usager, contrairement à la technologie ADSL pour laquelle la distance par rapport au point de distribution joue un grand rôle sur la vitesse de transmission.
Les acteurs du très haut débit aujourd’hui dans notre département
Il n’est pas simple de s’y retrouver. Pour simplifier, on a l’opérateur d’infrastructure qui construit le réseau et le Fournisseur d’Accès Internet (FAI) que l’on connaît tous. Certains opérateurs, comme Orange, couvrent l’ensemble.
Orange, en tant qu’opérateur d’infrastructure, a déployé la fibre sur 14 communes de la Sarthe représentant 38% des ménages et 44% des entreprises du département.
En parallèle, le syndicat mixte « Sarthe numérique » a commencé le déploiement de son réseau fibre en 2015. Les zones où l’ADSL est inexistant sont priorisées pour respecter l’équilibre entre les territoires. Une délégation de service public est en cours pour l’extension du réseau fibre optique.
Le câble, présent au Mans et à Sablé- sur-Sarthe, est un réseau coaxial très haut débit, avec des flux descendants et montants différents, beaucoup moins performant que la fibre.
On parle encore et toujours de fracture numérique, d’équité des territoires
Quand un opérateur d’infrastructure se penche sur la carte de la Sarthe pour définir sa stratégie de déploiement de la fibre optique, sa première préoccupation est de localiser les zones géographiques rentables comme Le Mans, Sablé.
Face à cette vision purement commerciale, le Département et les collectives locales doivent peser pour garantir une couverture totale de nos territoires.
Le haut débit est un élément important dans l’attractivité d’un territoire. Aujourd’hui, pour un cabinet médical, une entreprise, la présence d’une connexion très haut débit est une nécessité.
Après la fracture, attention à la facture…
Aujourd’hui, globalement, les FAI proposent une offre fibre à un prix équivalent à une offre ADSL, aux alentours de 30 € par mois. Quand on évoque les nouvelles technologies, difficile de prédire l’avenir. La mise à disposition de la fibre, dans les zones rurales, nécessite un fort investissement financier et la crainte d’en voir des répercutions sur nos factures est réelle.
L’ UFC-Que-Choisir demande un internet de qualité pour tous et s’oppose à des hausses du tarif ADSL visant à inciter les consommateurs à migrer vers une offre en fibre optique.
Jean Louis Cabaret, consultant et Christian Goujon, communication