Bronzage en cabine les risques
Les professionnels mettent-ils en garde les clients sur les risques liés au bronzage en cabine : les résultats de l’enquête de l’UFC-Que Choisir de la Sarthe
Contrairement aux idées reçues, la pratique du bronzage artificiel comporte beaucoup de risques pour la santé
« Je dois partir en Martinique dans trois semaines. Je ne veux pas arriver blanche comme un cachet d’aspirine sur la plage. Le temps morose de ce printemps sarthois ne m’a pas permis d’effectuer un léger bronzage. » Ainsi s’exprime Camille, client mystère, de l’UFC-Que Choisir, qui s’est rendue dans des établissements de bronzage pour notre enquête.
Pour informer les consommateurs qui se rendent dans les centres de bronzage, l’UFC-Que Choisir de la Sarthe a réalisé une enquête client mystère auprès de 14 établissements du département du 26 janvier au 9 février 2013.
Son objectif : évaluer d’une part, les pratiques du bronzage en cabine, d’autre part, les informations fournies par les professionnels sur les risques de ces pratiques.
Les principaux enseignements de notre enquête en Sarthe :
? 78 % des centres assurent que les UV préparent la peau à une exposition solaire. Cela est faux et prouvé par la communauté scientifique ;
? 28 % des centres affirment que les UV sont bons pour la peau ;
? 28 % seulement ont évoqué un risque lié à l’exposition aux UV artificiels. Un seul sur 14 a évoqué un risque de cancer cutané ;
? 50 % ont spontanément formulé des mises en garde sur la pratique des UV en cabine ;
? 71 % ont interrogé spontanément sur un éventuel traitement médicamenteux photo-sensibilisant (diurétique, anti-inflammatoire, antidépresseur…).
? 75 % des brochures obtenues ne précisent pas les mentions légales de mise engarde.
Ce constat est inquiétant.
Les récentes recherches en matière de santé présentent l’exposition aux UV comme la première cause mondiale de cancer de la peau. Les UV en cabine ont été classés cancérigène en juillet 2009 par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) et l’agence cancer de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Le décret n° 97-617 du 30 mai 1997, régissant le bronzage en cabine, encadre les 5 dispositions suivantes :
? l’information des utilisateurs sur les risques des UV pour la santé ;
? l’interdiction des UV aux mineurs ;
? la présence de personnel qualifié ;
? la déclaration des installations UV à la préfecture du département ;
? le contrôle technique régulier des appareils (tous les 2 ans).
De plus, l’article 12 précise : « …le rayonnement d’un appareil de bronzage UV peut affecter la peau et les yeux…Il ne peut en aucun cas être fait référence à un effet bénéfique pour la santé ».
Les résultats démontrent qu’il persiste des idées reçues sur la pratique du bronzage artificiel. La publicité a sans doute sa part de responsabilité. La communication des professionnels est efficace et sème le doute sur les connaissances scientifiques (augmentation des cancers de la peau et de son vieillissement prématuré, perforation de la cornée…).
Pascale Besnard, responsable enquêtes