Dans le cadre d’une consommation responsable accessible à tous, l’UFC-Que Choisir promeut en particulier un développement de l’économie circulaire par la réduction des déchets, des prélèvements sur les ressources de la Terre. Un des moyens pour y parvenir est de développer la réparation des produits au lieu de les mettre en décharge et d’acheter un nouveau produit.
Dans le contexte de la loi Anti-Gaspillage promulguée le 10 février 2020, et pour sensibiliser le consommateur, l’indice de réparabilité de familles d’équipements (électroménager, appareils numériques, de jardinage …) doit être affiché depuis le 1° janvier 2021, que ce soit en magasins ou sur les sites Internet de vente. Cet indice doit permettre au consommateur de choisir un produit facilement réparable.
L’UFC-Que Choisir de la Sarthe a mené son enquête dans dans 18 magasins du de la Sarthe (300 produits) et sur 11 sites Internet de vente (55 produits). L’objectif était de vérifier la présence, la visibilité, de l’indice de réparabilité et d’évaluer la connaissance, les explications des vendeurs et sur les sites sur cet indice.
Les conclusions de l’enquête
L’enquête en magasin
Affichage de la note de l’indice de réparabilité (à proximité du prix avec pictogramme pour chaque article)
Sur les 18 magasins visités, un tiers respecte la loi, pour les autres, l’affichage ne concerne au final que 79 % des produits observés en rayon. 2 magasins n’affichent aucun indice de réparabilité.
Qu’en est-il de la qualité des informations fournies : mise à disposition sur demande du détail de l’indice ?
Nos enquêteurs ont pu échanger avec un vendeur ou une vendeuse dans 15 magasins sur les 18. Pour 3 d’entre eux, les réponses étaient insuffisantes, erronées voire fantaisistes. Pour le reste, la moitié ont fourni des explications complètes, documentées et plutôt claires, et pour l’autre moitié, les informations apportées étaient partielles.
Les vendeurs connaissent-ils bien les critères de notation et sont-ils en mesure de les communiquer ?
Rappelons que la loi prévoit, pour un achat en magasin, que la grille détaillée des critères de notation d’un produit soit communiquée au consommateur et fournie quand il la sollicite.
Les résultats sont globalement décevants face à notre demande de la grille et de son explicitation. Le renvoi vers Internet sans autre précision n’est pas satisfaisant. Quelques vendeurs ignorent même apparemment de quoi il s’agit.
Les résultats sur Internet
Affichage du pictogramme d’indice de réparabilité sur les pages d’achat de l’article
10 sites sur 11 affichent 100 % de l’indice. Le 11ème l’affiche pour 4 articles sur 5. Lisibilité des informations sur le détail de l’indice.
Grille de détails de l’indice fournie dans 9 cas sur 11. 6 enseignes seulement le font de manière irréprochable en affichant clairement le pictogramme, en donnant des explications et en permettant de disposer de la grille de critères.
Quel bilan peut-on tirer de cette enquête ?
L’application de la loi sur l’affichage de l’indice de réparabilité connaît un indéniable manque de mise en pratique chez certains géants du commerce. Une différence importante dans la qualité des conseils s’observe d’un magasin à l’autre. Elle porte autant sur l’existence des logos et l’affichage obligatoire des informations relatives à la réparabilité que sur la durée de disponibilité des pièces détachées et la prise en charge de l’appareil en panne, ce qui montre que les enseignes ont encore peu investi dans l’information de leurs équipes de vente sur le sujet de la réparabilité. ¡
La position de l’UFC Que Choisir sur ce sujet
Le consommateur est en droit d’accéder aux données qui lui permettront de choisir en vue d’achats aussi pérennes que possibles. Des efforts devront ainsi être généralisés à toutes les enseignes, en Sarthe comme dans tout le pays, pour permettre une égalité d’information, de façon directe et systématique, dans l’intérêt des consommateurs comme dans celui de l’environnement.
L’UFC Que Choisir dénonce la méthode de calcul de la note : un produit peut être bien noté alors même que les pièces détachées, élément crucial pour la réparation, ne sont pas disponibles.
Elle déplore que les vendeurs s’affranchissent de leur obligation d’affichage de l’indice de réparabilité.
Elle revendique le fait que cet indice soit construit de façon pertinente, que le vendeur l’affiche et soit en mesure de l’expliciter !
Il faut aussi inciter fortement les fabricants à mettre sur le marché des produits durables et réparables.
A noter : Une évolution prochaine
À partir de 2025, l’indice de durabilité remplacera l’indice de réparabilité pour certaines catégories de produits, à commencer par les téléviseurs et les lave-linges (hublot et top). Il comprendra de nouveaux critères, notamment relatifs à la fiabilité des produits. https://www.economie.gouv.fr/particuliers/tout-savoir-sur-lindice-de-durabilite
Retrouver ICI les résultats complets de notre enquête
A noter : Une évolution prochaine
À partir de 2025, l’indice de durabilité remplacera l’indice de réparabilité pour certaines catégories de produits, à commencer par les téléviseurs et les lave-linges (hublot et top). Il comprendra de nouveaux critères, notamment relatifs à la fiabilité des produits. https://www.economie.gouv.fr/particuliers/tout-savoir-sur-lindice-de-durabilite
Daniel Géraud et Babette Hops, co-responsables commission enquête