SOS Patients en détresse : les usagers présents pour notre rassemblement du le 7 avril
Le rassemblement du 7 avril, organisé par l’UFC-Que Choisir de la Sarthe et l’Association citoyenne contre les déserts médicaux (ACCDM), a réuni une centaine de personnes devant le siège départementale de l’ARS, rue Paixhans, au Mans, avec une forte présence des médias.
Après une rencontre, mercredi 6 avril, entre les représentants de l’UFC-Que Choisir de la Sarthe et le Directeur de l’Agence territoriale de santé (ARS Sarthe), les organisateurs ont, pour les personnes présentes et la presse, renouvelé le constat de la situation dégradée de l’accès aux soins pour les sarthois.
Les causes sont identifiées. Les solutions existent. Il faut juste, aux représentants et maintenant futurs représentants des citoyens, à avoir le courage politique de prendre les bonnes décisions, mais aussi au conseil de l’ordre des médecins et autres spécialistes, à revenir à leurs fondamentaux : être au service des médecins dans l’intérêt des patients.
Nous ne manquerons pas de les interpeler dans les semaines à venir : il est temps de remettre de l’ordre dans « la maison de la santé » pour que tous les citoyens puisse bénéficier d’un accès aux soins de qualité.
« Comment se fait-il qu’en février 2022, il soit impossible d’obtenir un rendez-vous quand on n’a pas de médecin traitant ? »
Le directeur de l’Agence territoriale de santé de la Sarthe (ARS) nous répond lors de notre rencontre du 6.04.22)
- pas assez de médecins, la politique des quotas n’a pris fin qu’en septembre 2021, il faudra attendre 10 ans avant d’en percevoir les effets
- les médecins plus jeunes ont un regard différent sur le temps de travail, ils ne veulent plus travailler autant. Il faut plus d’un médecin pour remplacer un médecin retraité.
- à l’issue de la formation, ¼ des médecins ne s’installent pas. Certains ne s’inscrivent même pas à l’ordre des médecins alors qu’ils ont leur doctorat.
- une hyperspécialisation (ex : chirurgie de la main, voir de la main droite…) qui entraîne un allongement des études.
- la liberté d’installation qui fait que les médecins peuvent s’installer partout où ils le veulent. C’est une profession non régulée à la différence des pharmaciens, des infirmiers, des kinésithérapeutes.
- la longueur des études et peut être le contenu des études.
- le manque d’infirmières en pratique avancée (IPA)
- une masse non négligeable de rendez-vous pris et pas honorés
Selon l’UFC-Que Choisir : où sont les responsabilités ?
L’ordre des médecins qui devrait être au service des médecins dans l’intérêt des patients : visiblement l’intérêt des patients a été oublié ces dernières décennies.
Les gouvernements successifs et les parlementaires qui ont manqué de courage politique alors que de nombreuses occasions de faire bouger les lignes leur ont été offertes
L’UFC Que choisir de la Sarthe demande un égal accès aux soins pour tous, partout sur le territoire national.
Cela passe par la mise en œuvre d’une meilleure répartition et d’une régulation des installations des médecins sur notre territoire, pour faire reculer la fracture sanitaire.
Ce qui suppose l’idée d’un conventionnement sélectif des médecins (dans les zones où l’offre médicale est excédentaire l’assurance maladie ne conventionne pas de nouveaux médecins) et l’arrêt des mesures incitatives qui se sont révélées inefficaces ces 15 dernières années. Il est urgent de mettre fin au dogme de la liberté totale d’installation des médecins, qui doit s’arrêter là où commence le droit des usagers à se soigner.
« Tant que l’on se refusera de traiter la cause profonde du mal, la sacralisation d’une liberté individuelle absolue au mépris de l’intérêt général d’accès aux soins, il y a hélas fort à parier que la plaie ne fera qu’empirer, sauf à trouver toujours davantage de Roumains ou médecins d’autres pays prêts à exercer là où leur présence est indispensable. » A.Bazot, Président de l’UFC-Que Choisir
Evelyne Gaubert, Présidente, UFC-Que Choisir de la Sarthe
#SOSpatientsendétresse