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Campagne UFC QUE Choisir #lagouttedetrop : les consommateurs de la Sarthe refusent de payer seuls la dépollution de l’eau du robinet !

A l’occasion de la publication de la 5e version de la carte interactive de l’UFC-Que Choisir, l’Association locale de la Sarthe révèle que même si l’eau au robinet est de bonne qualité dans l’ensemble de notre département, les proportions des pollutions en pesticides  dans l’eau de la ressource sont significatives. Elle réclame une véritable protection des sources du département. L’Association demande en outre la mise en œuvre du principe pollueur-payeur par un relèvement de la taxe sur les pesticides agricoles afin d’aider les petites communes à financer des actions de prévention et les traitements de dépollution qui vont considérablement augmenter la facture d’eau dans les prochaines années.

18 ans après le lancement d’Ecophyto qui prétendait diviser par deux l’utilisation de pesticides, plus de 30 ans après ‘Fertimieux’ qui promettait une utilisation raisonnée des engrais, l’agriculture industrielle de la Sarthe n’a aucunement changé ces pratiques et continue à polluer massivement les nappes phréatiques et les fleuves.

Désormais plus de 80 % des cours d’eau du département de la Sarthe ont un Indice de Pression Toxique Cumulé (IPTC) en pesticides supérieur à 1, traduisant un niveau de toxicité élevé la totalité du département est classée en zone vulnérable au regard des nitrates.

C’est dans ce contexte très préoccupant que l’UFC-Que Choisir de la Sarthe s’appuyant sur la carte interactive actualisée, publie son analyse de la qualité de l’eau du robinet du département.

Actuellement, 5,6% des réseaux d’eau potable du département dépassent les seuils réglementaires en pesticides. Ces réseaux se situent essentiellement dans le nord du département (cf. carte). Mais pour toutes ces communes, l’eau peut bien entendu continuer à être bue, compte tenu de la marge importante existant entre la limite réglementaire protectrice définie par la réglementation européenne et les valeurs sanitaires beaucoup plus élevées.

Si l’eau potable est de bonne qualité en Sarthe c’est parce que les communes et ou collectivités, mettent en œuvre des unités de dépollution de plus en plus coûteuses 

Les services de l’Etat estimaient les coûts de la dépollution en pesticides et en nitrates à plus d’un milliard d’euros par an en France, intégralement payés par les consommateurs. Mais au vu de ces contaminations, il est clair que ces estimations vont être largement dépassées à l’avenir car les techniques classiques de filtration atteignent leurs limites face aux nouveaux polluants. Les nouvelles technologies membranaires plus efficaces sont également beaucoup plus chères : jusqu’à quatre fois plus pour des petites collectivités ! D’ailleurs, les conséquences pèsent déjà sur la facture d’eau : en deux ans et demi, le prix moyen au niveau national a déjà augmenté de 16 %.

Les sources d’eau potable sans protection face aux pollutions

Trop peu de captages dans notre département bénéficient de délimitations d’aires d’alimentation, zones sur lesquelles les agriculteurs sont censés limiter l’usage de pesticides et d’engrais. Pourtant des solutions existent ailleurs, comme à Lons-le Saunier où seule l’agriculture biologique est autorisée dans la zone la plus sensible du captage. Le coût des mesures d’accompagnement pour passer en bio et les indemnisations versées aux agriculteurs conventionnels ayant limité l’usage des pesticides et des engrais de synthèse, sont largement compensées par les gains pour les consommateurs, puisque le coût de ces mesures revient seulement à 3 centimes d’euros par m3 d’eau distribuée. Le préventif est préférable au curatif.

C’est dans ce contexte que, refusant que les consommateurs sarthois continuent à être les seuls à payer le traitement des pollutions qu’ils subissent, l’UFC-Que Choisir de la Sarthe part en campagne et demande :  

  • que le Préfet de notre département impose des mesures obligatoires de protection des captages. Un courrier lui est adressé en ce sens par l’association.
  • que la taxe sur les pesticides agricoles soit augmentée pour aider les petites communes à faire face aux coûts croissants de la dépollution.

L’association a commencé sa campagne #lagouttedetrop sur le terrain vendredi 21 novembre, Place de la Sirène au Mans. Nos bénévoles ont pu échanger avec un cinquantaine de consommateurs sur ces enjeux.

Sensibles à ce sujet, ils ont rempli le formulaire « Je refuse de payer pour les pollueurs » également en ligne sur le site quechoisir.org.

 

Vous souhaitez rejoindre cette mobilisation, remplissez dès maintenant le formulaire « Je refuse de payer pour les pollueurs » pour joindre symboliquement la facture nationale de la dépollution d’eau à celles des milliers de consommateurs qui refusent de payer à la place des pollueurs.

Votre message sera adressé aux décideurs publics pour exiger : 

  1. l’application effective du principe pollueur-payeur ;
    2. la protection des captages et la prévention en amont ;
    3. une eau réellement propre, accessible et durable pour toutes et tous  

 

 

 

Jean-Yves Hervez, responsable action politique, UFC-Que Choisir de la Sarthe

 

 

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