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Problèmes d’accès aux soins dans la Sarthe : l’UFC-Que Choisir de la Sarthe passe à l’action

L’UFC-Que Choisir de la Sarthe rend publics les chiffres affolants de la désertification médicale qui frappe notre département, révélée par l’actualisation de la carte de la fracture sanitaire.

Face à l’inaction coupable du gouvernement, notre fédération l’attaque aujourd’hui devant le Conseil d’État.

L’UFC-Que Choisir de la Sarthe soutient cette démarche et invite les sarthois à également la soutenir en signant et en partageant massivement la pétition « Accès soins – J’accuse l’État » dans le cadre de la campagne #MaSanteNattendPlus.

Notre association locale mène ce jour une deuxième action de sensibilisation et de mobilisation à 10 h devant la Préfecture de la Sarthe

Un accès territorial aux soins dégradé dans notre département

L’accès géographique à la médecine de ville est extrêmement dégradé dans la Sarthe. Notre analyse montre en effet que 55,7 % des habitants du département résident dans un désert médical[1] pour l’ophtalmologie, et que 60,8 % des femmes et 65 % des enfants qui y habitent sont respectivement dans un désert médical gynécologique et pédiatrique.

Bien que les déserts médicaux soient moins répandus pour les généralistes (6,9 % de la population départementale), la situation reste tout de même tendue pour 51,6 % des usagers du département qui ont d’importantes difficultés[2] pour accéder à ce pilier du parcours de soins[3].

Avec la dimension économique, les déserts médicaux s’étendent dramatiquement

En combinant la dimension géographique et financière de l’accès aux soins, c’est-à-dire en ne prenant en compte que l’accès à des médecins ne pratiquant pas de dépassements d’honoraires, la situation se détériore très fortement en ce qui concerne l’accès aux spécialistes. Les déserts médicaux se retrouvent alors aussi bien les zones urbaines que les zones rurales de notre département.

Dans la Sarthe, ce sont ainsi 70,8 % des femmes qui résident dans un désert médical pour les gynécologues, 71,9 % des enfants qui sont dans un désert médical pour les pédiatres, et 97,3 % des personnes qui vivent dans une commune ou trouver un ophtalmologue respectant le tarif de la sécurité sociale relève de la gageure.

Obtenir un rendez-vous médical est souvent impossible

Pour illustrer les conséquences concrètes des difficultés d’accès aux soins, les bénévoles des associations locales de l’UFC-Que Choisir, dont ceux de notre association locale ont contacté anonymement 2 642 médecins généralistes présents dans 70 départements pour savoir s’ils acceptaient de les suivre en tant que médecin traitant.

Alors qu’au niveau du pays dans 51,5 % des cas les médecins ont refusé la demande de nos bénévoles, à l’échelle de notre région ce pourcentage se monte à 63 %, un chiffre en hausse par rapport à une enquête identique que nous avions réalisée il y a 4 ans 52 %. Pour le département de la Sarthe, lors de notre enquête 2022 auprès de 68 médecins généralistes, 87% refusaient de prendre de nouveaux patients.

Également, 761 ophtalmologues présents dans 65 départements ont été contactés afin de leur demander s’il était possible d’obtenir un rendez-vous pour une visite de contrôle, en tant que nouveau patient. Dans 25 % des cas, les professionnels interrogés dans notre région ont refusé de planifier un rendez-vous (contre 28 % à l’échelle nationale).

Quant aux délais d’attente constatés quand il est possible d’avoir un rendez-vous, ils sont extrêmement importants : dans notre région dans 28 % des cas, il faut attendre entre 1 et 3 mois, et dans 39 % des cas, ils sont supérieurs à 3 mois.

Avec la campagne #MaSanteNattendPlus, notre association mobilise les consommateurs de la Sarthe

Devant l’urgence à mettre fin aux inégalités territoriales sur l’accès aux soins et refusant d’assister plus longtemps à l’immobilisme du gouvernement qui refuse de prendre les mesures courageuses de nature à résorber la fracture sanitaire (régulation de l’installation des médecins et fin des dépassements d’honoraires incontrôlés), la fédération UFC-Que Choisir dépose ce jour un recours devant le Conseil d’État pour que la plus haute autorité administrative du pays constate et sanctionne l’inaction du gouvernement, mais également qu’elle l’enjoigne à prendre sans délai les mesures courageuses permettant de résorber la fracture sanitaire.

L’UFC-Que Choisir de la Sarthe soutient ce recours et appelle l’ensemble des habitants de la Sarthe à en faire autant en signant et partageant massivement la pétition nationale « Accès soins – J’accuse l’État ».

 Evelyne Gaubert, Présidente, UFC-Que Choisir de la Sarthe

 

 

Nous invitons également les habitants du département à consulter la carte interactive gratuite sur l’état de l’accès aux soins dans leurs communes.

 

Enfin, notre association lance une action de terrain dans le cadre de la campagne #MaSanteNattendPlus. Elle est présente aujourd’hui devant la préfecture de la Sarthe pour sensibiliser et mobiliser les habitants de notre département contre les déserts médicaux auxquels ils sont confrontés.

Symboliquement, l’association locale déploie des rubalises J’accuse l’Etat pour souligner l’éloignement de l’accès aux soins des sarthois.

[1] Un désert médical est caractérisé ici par une accessibilité médicale au moins 60 % inférieure à la moyenne nationale (éloignement d’un cabinet de plus de 30 mn).

[2] Un accès difficile est caractérisé ici par une accessibilité médicale au moins 30 % inférieure à la moyenne nationale.

[3] Précisons que depuis 2021, dans la Sarthe, l’accès territorial à un généraliste, à un pédiatre, et à un gynécologue et à un ophtalmologue s’est dégradé pour respectivement 17,1 %, 40,5 %, 33,4 % et 56,9 % de la population.

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