UFC-QUE CHOISIR DE LA SARTHE

Defense des consommateurs, Environnement / Energie, Immobilier / Logement, Traitement des litiges

Rénovation énergétique: les abus continuent.

Notre adhérente souhaitait remplacer sa chaudière gaz ancienne par une chaudière à gaz à condensation beaucoup plus performante. Renseignements pris sur les entreprises locales elle a fait venir une société du Mans pour se renseigner. Lors du démarchage à domicile, le commercial a effectivement proposé une chaudière à condensation mais a convaincu notre adhérente d’en profiter pour mettre en place une VMC à insufflation.

La commande de 9 650 euros TTC a été acceptée par l’adhérente qui a trouvé que c’était un peu cher mais elle faisait confiance.

Renseignement pris auprès de connaissance elle s’est rendu compte qu’une chaudière de ce type coûte environ 6 000 euros TTC et qu’une VMC en grande surface de bricolage s’achète à environ 500 euros TTC. Bien sûr il y a la main d’œuvre qui s’ajoutera…

Notre adhérente a laissé passer le temps avec une inquiétude qui grandissait chaque jour. Le délai de rétractation de 14 jours finit par s’écouler. Elle revient vers l’entreprise en lui demandant l’annulation de la commande au motif qu’elle se sentait victime d’une arnaque. Celle-ci lui signifie qu’elle acceptera sous réserve du paiement d’une indemnité de 30% de la commande.

Sur conseil d’une amie elle s’adresse à notre association.

Notre consultant lui explique que selon l’article L221-18 du Code de la consommation le délai de rétractation s’applique à compter de la réception du matériel, dès lors qu’il s’agit d’un contrat de prestation de service avec fourniture de biens. Le courrier est fait en rappelant cette règle. Il précise également que plusieurs anomalies sont présentes dans le bon de commande qui pourraient conduire à la nullité du contrat en cas de saisine judiciaire.

Quelques jours après, la société a confirmé par écrit l’annulation de la commande et s’excuse des erreurs commises à la grande satisfaction de notre adhérente.

 

Alors que s’est-il passé et quels enseignements à en tirer ?

Le vendeur a poussé sa chance en tentant de vendre un appareil supplémentaire à la demande initiale. Il a profité de la méconnaissance technique de sa cliente pour lui vendre un appareil très couteux (et à plus forte marge bénéficiaire pour sa société).

Heureusement pour elle, elle a douté mais sans l’aide de notre association elle n’aurait pas pu avoir gain de cause.

Pour ce qui concerne les litiges liés à la rénovation énergétique, les cibles favorites des vendeurs escrocs sont les femmes âgées et isolées. Rien de plus facile que de leur faire peur et de profiter de leur fréquent manque de connaissance technique.

Retenez qu’un vendeur sait argumenter et si vous n’avez pas les connaissances techniques, il y a de fortes chances qu’il vous convaincra de signer la commande. Le conseil est toujours le même : il faut se renseigner et faire plusieurs devis avant de signer. Il ne faut jamais signer la commande le jour du démarchage, quelques soient les arguments employés par le commercial pour vous inciter à le faire. Retenez que si votre commande est susceptible de bénéficier d’aides financières de l’état, il faut en faire la demande et obtenir validation des organismes avant de signer la commande. Le vendeur le sait bien mais il veut faire signer un maximum de commandes pour obtenir une commission des ventes la plus importante possible quitte, pour certains, à être malhonnête et contrevenir à la Loi.

Au niveau technique, une ventilation mécanique à insufflation (VMI) nécessite beaucoup de compétences pour que son efficacité soit supérieure à une VMC classique qui aurait largement suffit en pareil cas. Ce type d’appareil est fréquemment présent dans les litiges que nous traitons parce qu’il génère plus de marge bénéficiaire. Il est conseillé de ne pas se laisser abuser et éblouir par les arguments commerciaux fallacieux qui n’ont pour but que de vous faire dépenser votre argent pour un appareil qui sera inefficace ou très souvent inutile

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