Sécheresse : à quand une vraie réforme de la politique agricole de l’eau ?
Cet été, comme chaque année, et de manière de plus en plus criante à cause du changement climatique, l’eau est venue à manquer. Et c’est une gestion de crise à très court terme qui s’est installée. Des restrictions, en particulier pour l’agriculture, ont été imposées par des arrêtés préfectoraux. Ceux-ci ont régulièrement fait l’objet d’infractions * . Le ministre de l’agriculture demande à tout vent la construction «sans retenue» de retenues d’eau pour l’irrigation, payées par des fonds publics. Il prétexte, de manière inexacte, que c’est une action demandée durant les assises de l’eau, clôturées le 1er juillet dernier. Il n’a pas compris, qu’au delà du changement climatique, force est de constater la responsabilité de l’agriculture intensive (48% des prélèvements nets ; beaucoup plus en été ; ne contribuant que pour 4% aux redevances ! ) dans le triste état qualitatif (déclassement par les pesticides et les nitrates) et quantitatif de la ressource aquatique. Il faudra évidemment des réserves multi-usages à certains endroits, en particulier pour l’eau potable. Mais la priorité doit être donnée aux véritables économies d’eau en modifiant les pratiques agricoles, en changeant pour des cultures variées, plus adaptées aux territoires. Le maïs, cultivé principalement pour alimenter les vaches laitières, souvent sur des terres sableuses et avec très peu de rotation avec d’autres cultures, peut être remplacé par de l’herbe, mais aussi par la betterave, le sorgho, le millet… L’UFC-Que Choisir affirme avec force que ce ne sont pas les agriculteurs qui sont coupables de cette situation, mais leurs représentants majoritaires et les politiques publiques qui les ont contraints à aller vers le productivisme et l’agriculture intensive. Une réorientation des aides agricoles, nationales et européennes, doit donc intervenir au plus vite pour des pratiques plus respectueuses de la ressource en eau, de la santé des populations, de la biodiversité, d’une manière générale, de l’environnement, et du porte-monnaie des consommateurs et des ménages !Irrigation de maïs sur terrain sablonneux, malgré l’ interdiction préfectorale (situation dite de crise), sur le bassin Dué- Narais, le 03/08/2019, en pleine journée
Pierre Guillaume, responsable environnement, UFC-Que Choisir de la Sarthe
Energie moins chère ensemble 2019 : inscriptions jusqu’au 9 septembre
Il n’est pas trop tard pour faire baisser votre facture de gaz et d’électricité grâce à la campagne Energie Moins Chère Ensemble de l’UFC-Que ChoisirInscrivez vous jusqu’au 9 septembre 2019
Inscription gratuite et sans engagement Retrouvez toutes les informations sur la campagne 2019 https://youtu.be/tM9snUn11QsEvelyne Gaubert, Présidente, UFC-Que choisir de la Sarthe
CETA : les votes des députés sarthois
Vous l’avez entendu dans les médias : les députés ont voté pour la ratification à 266 voix/ 213 contre… Et 74 abstentions. Si les abstentionnistes avaient voté contre, le projet de loi était rejeté…Qu’ont voté nos députés sarthois ?
- Pour : Damien Pichereau Groupe La République en Marche
- Abstention : Pascale Fontenel-Personne Groupe La République en Marche
- Contre : Jean-Carles Grellier Groupe Les Républicains ; Mariette Karamanli Groupe Socialistes et apparentés ; Sylvie Tolmont Groupe Socialistes et apparentés
Les risques liés ce traité
Dans notre courrier aux députés sarthois du 8 juillet, nous appelions nos députés à ne pas voter pour la ratification du CETA, en mettant en avant :- les risques liés au mécanisme d’arbitrage : Ce mécanisme prévoit qu’une entreprise privée peut attaquer un État devant un tribunal d’exception si elle estime que ses intérêts sont lésés par des réglementations – notamment environnementales ou sanitaires – trop rigoureuses. Le risque est grand de voir les intérêts commerciaux prendre l’ascendant sur les réglementations nationales qui protègent les consommateurs.
- les risques liés à un cadre réglementaire bien moins contraignant que celui en vigueur : Les nouveaux traités de libre-échange ne se contentent pas d’abaisser les droits de douanes, ils prévoient un dialogue permanent pour faire converger les normes, nommé « coopération réglementaire ». À la clé, un risque réel de voir bien des réglementations édictées dans l’intérêt des consommateurs et de l’environnement vidées de leur substance.
- les risques pour la transition écologique, la biodiversité, la santé des écosystèmes fragilisées : la perspective de favoriser les échanges transatlantiques, aujourd’hui avec le Canada, demain avec le Mercosur (2) semble contradictoire avec le mouvement vers une relocalisation de l’économie et la survie d’un mode d’élevage familial et herbager que les consommateurs, les défenseurs de l’environnement et un certain nombre d’agriculteurs appellent de leurs vœux.
Aux Sénateurs de se positionner….
La date n’est pas encore fixée mais le projet de loi de ratification devrait, selon certaines sources, être examiné au Sénat en octobre. Nous pourrons relancer une action de sensibilisation des Sénateurs à la rentrée de Septembre. A lire sur Quechoisir.org :Vote des députés : CETA faute ou pas ? par Alain Bazot, Président de l’UFC-Que Choisir Retrouvez le détail des votes des députés : : http://www2.assemblee-nationale.fr/scrutins/detail/(legislature)/15/(num)/2059Evelyne Gaubert, Présidente, UFC-Que Choisir de la Sarthe