UFC-QUE CHOISIR DE LA SARTHE

Légumes surgelés : de nombreux rappels pour un risque de Listeria

Des produits surgelés à base de légumes en provenance de Hongrie et distribués en France par des grandes surfaces et la restauration collective sont rappelés à la suite d’une alerte sur une possible contamination à la Listeria.

C’est la douche froide pour les amateurs de petits pois, carottes et autres légumes surgelés. Une vingtaine de produits surgelés ont été placés sous surveillance par la Direction générale des fraudes (DGCCRF) et font l’objet de rappels en raison d’une possible contamination à la Listeria. Cette infection alimentaire grave, due à la bactérie Listeria monocytogenes, se traduit habituellement par une fièvre accompagnée de maux de tête et parfois de troubles digestifs (nausées, diarrhées, vomissements). Chez la femme enceinte, elle peut provoquer un avortement ou une infection néonatale grave. Le 3 juillet dernier, l’Efsa (l’autorité européenne de sécurité des aliments) faisait un point sur cette nouvelle épidémie alimentaire à l’origine de 48 cas humains dont 10 décès. Aucun cas n’a été identifié en France à ce jour, le délai d’incubation pouvant aller jusqu’à huit semaines.

RAPPEL À L’INTERNATIONAL
À l’instar de l’affaire des œufs contaminés au fipronil survenue à l’été 2017, cette nouvelle infection alimentaire collective se joue à l’échelle européenne. C’est en effet le géant belge du légume surgelé Greenyard, leader européen du secteur, qui est à l’origine de la vague d’infections via une de ses usines hongroises.

Mais contrairement au scandale du fipronil, la communication entre le réseau de vigilance européen et les services sanitaires nationaux semble cette fois avoir fonctionné, avec malgré tout une semaine de délai. Ainsi, le 6 juillet 2018, la direction des fraudes (DGCCRF) a été informée par le biais du réseau d’alerte européen Rasff de la décision de l’autorité hongroise chargée de la sécurité alimentaire de demander, le 29 juin 2018, à Greenyard le retrait et rappel des légumes surgelés (notamment du maïs) fabriqués dans son usine hongroise entre le 13 août 2016 et le 20 juin 2018.

L’affaire ne daterait toutefois pas d’hier, la bactérie Listeria ayant déjà été repérée en 2017 en Belgique dans deux échantillons de maïs surgelé, rapportent les journaux Het Nieuwsblad,  Gazet van Antwerpen et Het Belang van Limburg selon une information du quotidien belge Le Soir.

En France l’alerte concerne  … Lire la suite sur quechoisir.org

Article Quechoisir.org du 25/07/2018

31 juillet 2018

Loi Alimentation : la société civile appelle les parlementaires à ne pas voter une coquille vide

Après les reculades du gouvernement sur ses propres engagements (1), la faible ambition des députés et les récentes suppressions du Sénat, le projet de loi Alimentation se transforme en véritable coquille vide. Censé traduire les propositions consensuelles des États Généraux de l’Alimentation, ce texte – hormis quelques avancées sur la sécurisation des relations commerciales et la restauration collective – ne répond quasiment plus à l’objectif pointé dans son intitulé : « pour un équilibre dans les relations commerciales et pour une alimentation saine et durable ». En l’état, la société civile (2) se désolidarise du texte et appelle les parlementaires de la Commission Mixte Paritaire (CMP) à ne pas voter le projet de loi afin de mettre à profit la procédure législative autorisant les députés à réexaminer la loi.

Mettre à profit la procédure législative pour éviter un accord a minima

Les décideurs doivent impérativement revoir la copie et prendre les décisions politiques pour transformer notre agriculture, en préservant la santé des citoyens, l’environnement, le climat et rétablir en priorité :

•    l’extension de la définition des néonicotinoides
•    la reconnaissance des alternatives aux pesticides : les PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes)
•    la fin des promotions commerciales sur les pesticides et sur les engrais
•    la suppression de la pulvérisation par drones
•    un étiquetage et une transparence pour les consommateurs (amendement initial de la députée Barbara Pompili adopté contre l’avis du Gouvernement en séance) sur :
–    le mode d’élevage des animaux
–    les animaux « nourris aux OGM »
–    la fréquence des traitements pesticides sur les fruits et légumes
–    mais aussi l’indication du pays de provenance du miel

•    le réajustement des sanctions pour les industriels qui ne publient pas leurs comptes
•    la suppression de l’indemnité de rupture de contrat en cas de conversion à l’agriculture biologique

Renforcer le texte pour répondre à la crise agricole

De même pour répondre aux défis de notre siècle, nous invitons vivement les députés à conjuguer économie et environnement pour sortir de la crise agricole. Parmi les mesures prioritaires :

•    sécuriser l’engagement de sortie du glyphosate par les acteurs du monde agricole et agroalimentaire en inscrivant l’interdiction du glyphosate à 2021
•    assurer une véritable transparence sur la construction des prix alimentaires et annuler la hausse du seuil de revente à perte
•    réglementer la publicité et le marketing ciblant les enfants pour des produits trop sucrés, trop salés, trop gras, sur tous supports, notamment pour les plus jeunes.
•    poser des exigences fortes pour améliorer les normes du bien-être animal, notamment mettre fin aux élevages de poules en cage. Cette demande est arrivée en tête de la consultation citoyenne des Etats généraux de l’alimentation.
•    initier un vrai plan pour favoriser les protéines végétales et manger moins de viande mais de meilleure qualité
•   cConserver uniquement le niveau 3 de la certification environnementale dans les 50 % de produits de qualité dans la restauration collective
•    interdire dans les achats de l’Etat les produits ayant contribué à la déforestation importée

Nos organisations rappellent que si la résolution de la crise économique structurelle du milieu agricole est devenue urgente, elle va de pair avec une réponse à la crise environnementale et sanitaire, qui ne peut plus être reportée.

Communiqué de presse UFC-Que Choisir 3/07/2018

 1 Refus d’inscrire la fin du glyphosate dans le texte, échec de la montée en gamme de l’agriculture via les plans de filières, et peu d’amélioration côté bien-être animal…
2 Agir pour la biodiversité – Chrétiens dans le monde rural – CMR – CIWF France – Commerce Equitable France – Fédération Artisans du Monde – Fédération Nationale d’Agriculture Biologique – FNAB – Filière Paysanne – Fondation pour la Nature et l’Homme – FNH – Générations Futures – Greenpeace France – Justice Pesticides – Les Amis de la Terre – Mouvement Interrégional des AMAP – MIRAMAP – Nature et Progrès – Rencontres Nationalse des Espaces Tests Agricoles – RENETA – Réseau Action Climat France – Réseau CIVAM – Réseau Environnement Santé – SOL, Alternatives Agroécologiques et Solidaires – Terre&Humanisme – UFC-Que Choisir – WECF France – World Wide Fund – WWF

8 juillet 2018