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Relèvement du seuil de revente à perte : danger pour le consommateur !

Durant les Etats Généraux de l’Alimentation (EGA), les représentants agricoles demandent le relèvement du seuil de revente à perte, une requête poussée par les industries agroalimentaires et la grande distribution.

Le seuil de revente à perte (SRP), c’est quoi ? C’est le prix auquel le distributeur achète le produit avant de le revendre. Il lui est interdit de le vendre aux consommateurs à un prix inférieur. Une hausse de 10% du seuil est demandée par la FNSEA et l’Ania (Association nationale des industries agroalimentaires).

En 1996, la loi Galland a mis en place l’interdiction de revendre en dessous du prix d’achat au fournisseur, c’est le seuil de revente à perte. Un système officieux s’est peu à peu installé. Les marges de la grande distribution ont ainsi augmenté de 54% entre 1996 et 2002.

La loi de modernisation de l’économie (LME) a été instaurée en 2008 pour stopper ces dérives. Avec pour objectif de permettre la négociation des prix afin de développer la concurrence. Son but final était de faire baisser les prix et ainsi, d’augmenter le pouvoir d’achat des consommateurs. En réalité, un grand flou s’est installé autour de la fixation des prix.

Quant à la nouvelle loi demandée, nous ne sommes pas certains que les agriculteurs bénéficieront de cette augmentation des prix. Rien n’est prévu pour obliger les grandes et moyennes surfaces (GMS) à redonner ces 10% aux producteurs.

Mais évidemment, augmenter le prix de vente minimum conduira les GMS à augmenter leur prix, une mauvaise nouvelle pour les consommateurs. Dans une étude, l’UFC Que Choisir montre qu’une hausse de 15% du seuil de revente à perte (taux demandé initialement lors des EGA) conduirait à une perte 1,4 milliard € pour les consommateurs.

En réduisant de 70% le prix de la pâte à tartiner Nutella, Intermarché a provoqué de nombreuses scènes de bousculade en France. L’interdiction de vendre sous le seuil de revente à perte a certainement été franchie. Néanmoins, ce cas n’est pas unique, il arrive souvent de croiser des réductions de ce type : un acheté, le deuxième à moitié prix ou bien trois pour le prix d’un.

L’illégalité et le risque d’amende ne freinent pas les GMS. Le fait de vendre à perte un produit n’est pas inquiétant, le consommateur est attiré par les promotions. Mais une fois dans le magasin, il va aussi acheter d’autres produits, sans promotion cette fois. Ainsi, la perte provoquée par le produit en promotion est compensée par les achats additionnels du consommateur.

Pour plus d’informations sur ce sujet, vous pouvez aller lire l’article suivant.

Marie Chevalier, stagiaire communication

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