Crise de l’élevage : un modèle agricole à bout de souffle !
Cet été les éleveurs ont manifesté, souvent violemment, leur inquiétude face à une problématique : la faiblesse de leurs revenus. L’UFC-Que Choisir a considéré à l’époque que c’était un sujet qui ne concernait pas les consommateurs.
Malgré tout, quelques mois après ces manifestations, il est urgent de réaffirmer que le consommateur n’est pas seulement une partie faible à protéger mais un acteur qui a le droit de participer à la régulation des marchés. C’est ce que semblent avoir oublié (ou peut-être jamais compris) les élus qui privilégient la relation avec le monde économique qu’il soit industriel ou agricole.
Nous sommes pourtant plus de 60 millions !
Le consommateur a le droit de savoir, non seulement d’où vient ce qu’il mange, mais aussi comment on le produit.
Dans une récente enquête que nous venons d’effectuer (plus de 32 000 répondants), l’alimentation arrive en 3ème position sur le podium des préoccupations des consommateurs français derrière la santé et les banques. La traçabilité des aliments est la préoccupation de 73 % d’entre eux et 63 % sont favorables à une agriculture respectueuse de son environnement. Ce sont des éléments nouveaux qui n’apparaissaient pas lors de notre précédente étude en 2011.
Au final, on assiste à l’émergence d’un consommateur éveillé, en demande d’informations. Il est plus exigeant en termes de transparence sur ce qu’il achète.
Que veulent les consommateurs par rapport aux denrées alimentaires ?
- Le droit à une information fiable
Les emballages des produits transformés mettent en avant des allégations marketing qui ne servent à rien pour le consommateur, sinon à vanter les mérites de la marque. Aucune indication sur la provenance de la viande, ni sur l’ingrédient principal n’y paraît.
Pour ce qui est des mentions volontaires existantes faisant référence à une origine française (par exemple, « viandes de France »), l’UFC-Que Choisir rappelle qu’elles ne sont pas en soi des garanties de qualité. En revanche, ces indications vont évidemment dans le sens d’une meilleure information du consommateur.
- La transparence sur les prix
Depuis le début des années 2000, les courbes des produits frais à la production et des produits frais à la distribution n’ont pas arrêté de s’écarter. Cette anomalie, nous l’avons constatée au moment du passage à l’euro et à la flambée du prix des matières premières qui a suivi. Pour l’UFC-Que Choisir, les prix des produits alimentaires mis en rayons doivent refléter fidèlement l’évolution des coûts des matières premières.
Une exigence qui vaut particulièrement pour les denrées brutes ou faiblement transformées, le prix des matières premières représentant une part significative du prix final. Cela reste un vœu pieu.
La grande distribution répercute les hausses mais oublie de répercuter les baisses pour les consommateurs.
- La sécurité des aliments
Des récentes crises agricoles (vaches folles, viande de cheval dans les lasagnes…) nous ont montré que le système n’était pas aussi protecteur que l’on veut bien le faire croire. On ne rétablira pas la confiance des consommateurs par l’unique communication mais par des actes montrant que leurs préoccupations sont bien prises en compte. Nous en sommes loin pour l’instant.
Le consommateur a le droit de savoir non seulement d’où vient ce qu’il mange, mais aussi comment on le produit. Si l’élevage français se donne les moyens de garantir sa qualité, le consommateur lui donnera sa préférence et acceptera de payer plus cher.
Une vision à long terme pour l’élevage français s’impose !
Il faut changer de cap en misant sur la qualité pour aller vers une véritable agro-écologie respectueuse des sols, de l’eau, de l’environnement d’une manière générale et naturellement des consommateurs. ¡
Jean-Yves Hervez, responsable national de la commission agriculture et alimentation
« Le consommateur 72 de décembre 2015 » p. 7
Origine des viandes : exigeons la transparence !
Pétition pour un étiquetage obligatoire
L’UFC Que Choisir de la Sarthe appelle l’ensemble des consommateurs à signer cette pétition dont vous trouverez le texte en cliquant sur le lien ci-dessous. Cet appel à signer est à l’initiative de l’UFC Que Choisir, de la FNSEA, des Jeunes agriculteurs et Coop de France. Cette convergence sur ce dossier ne doit pas masquer les divergences que nous avons par ailleurs avec ces organisations.
Signer la pétition : cliquez ICI
« Alors que plus d’un produit transformé sur deux (54% source UFC-Que Choisir) ne mentionne toujours pas le pays d’origine de la viande qu’il contient, l’UFC-Que Choisir, la FNSEA et ses associations spécialisées, Jeunes Agriculteurs et Coop de France, lassés de l’inaction des pouvoirs publics européens, ont décidé d’unir leurs voix et leurs forces à l’occasion du Salon de l’Agriculture. … »
Lire la suite du communiqué de presse sur quechoisir.org
Jean-Yves Hervez, Vice-président, UFC-Que Choisir de la Sarthe
5 avril : votre téléviseur est-il prêt pour le passage en HD Mpeg4 ?
Questions-réponses sur le passage à la TNT HD
Le passage de la télévision numérique terrestre (TNT) à un nouveau mode de diffusion (Mpeg4) le 5 avril 2016 soulève des inquiétudes et des questions. Pourquoi cette évolution ? Qui est concerné ? Que doit faire le consommateur ? Un décodeur Mpeg4 est-il nécessaire ? Nos réponses pour que certains, lorsqu’ils allumeront leur téléviseur au matin du 5 avril, ne se retrouvent pas devant un écran noir !
- Quelles raisons justifient ce passage à un nouveau mode de compression ?
- Quels foyers sont affectés par cette évolution ?
- Que doivent-ils faire ?
- Et si l’on reçoit les chaînes via une box (ADSL ou fibre) ou le satellite ?
- Existe-t-il des aides financières pour adapter son installation ?
- Les programmes seront-ils tous diffusés en haute définition, la HD ?
Le tutoriel et les conseils en vidéo TNT Mpeg4
Lire l’article sur quechoisir.org
Quelques problèmes signalés lors du passage à la TNT HD
Source Que Choisir
Généralisation de la Médiation de la consommation: l’heure doit être à la bonne information
Dans le cadre de la généralisation de la médiation et alors que la Commission européenne ouvre aujourd’hui sa plateforme de règlement des litiges en ligne, l’UFC-Que Choisir de la Sarthe, soucieuse de permettre aux consommateurs du département de se prononcer de manière éclairée sur le recours ou non à cette forme facultative de règlement amiable des litiges, publie 10 points clés sur les contours de la médiation. Elle entend par ailleurs souligner le rôle d’assistance et d’accompagnement que peuvent jouer les associations de consommateurs à l’occasion de cette voie de recours.
Une couverture de l’ensemble des secteurs qui se heurte à la réalité du paysage français de la médiation
Forme de procédure amiable de résolution des litiges entre un consommateur et un professionnel, la généralisation de la médiation doit permettre à tout consommateur de saisir un médiateur de la consommation dans n’importe quel secteur. Il doit proposer une solution aux parties dans les 90 jours suivant la saisine. La directive européenne n’a cependant pas mis fin à la myriade d’acteurs : médiateur public, sectoriel, interne à une entreprise, conventionnel … Difficile pour le consommateur de s’y retrouver ! Le ménage que l’UFC-Que Choisir appelait de ses vœux pour une médiation rationalisée et efficiente n’a pas été fait.
Une commission de contrôle et d’évaluation chargée de notifier les médiateurs à Bruxelles
Nommé pour une durée minimale de trois ans, le médiateur doit apporter les preuves de son indépendance. Cas particulier des médiateurs internes, salariés de l’entreprise partie au litige, ces derniers devront désormais être désignés par un collège paritaire composé à parts égales de représentants des consommateurs et des professionnels et justifier d’un budget dédié pour mener à bien leur mission. Pierre angulaire de la médiation de la consommation, la commission de contrôle et d’évaluation dans laquelle siège l’UFC-Que Choisir doit notifier les médiateurs à la Commission européenne et évaluer leur activité dans le temps. A l’heure qu’il est, à peine une petite dizaine de médiateurs ont été inscrits, autant dire que le travail est encore long. En tout état de cause, l’urgence est à la bonne information sur les contours exacts de la généralisation de la médiation, afin de lutter contre certaines idées reçues qui ont la vie dure.
Systématisation de la médiation : gare aux idées reçues
Si l’argument de la gratuité est régulièrement mis en avant, encore faut-il que les consommateurs soient pleinement conscients de la nature de la mission de médiation. Pas obligatoire, elle n’est en aucun cas un préalable ou un substitut à l’action judiciaire mais une simple alternative. Alors, médiateur ou juge ? Si la décision judiciaire s’impose aux parties, ces dernières sont libres d’accepter ou pas la proposition du médiateur. La médiation est soumise à l’obligation de confidentialité quand la justice étatique est publique. Le principe du contradictoire s’impose au juge, pas complètement au médiateur, le consommateur devant s’en remettre à la loyauté de ce dernier. Il propose une solution en équité et n’a pas nécessairement à appliquer le droit, ni même à rappeler ses droits au consommateur. Avant d’accepter, mieux vaut donc que ce dernier connaisse les siens, et tout particulièrement la possibilité de se faire assister, voire accompagner par une association de consommateurs à tous les stades de la procédure de médiation.
En vue d’une médiation transparente, indépendante et réellement efficiente, l’UFC-Que Choisir entend maintenir la plus grande vigilance au sein de la commission d’évaluation et de contrôle. Par ailleurs, L’UFC-Que Choisir de la Sarthe invite fortement les consommateurs à :
- Médiation Questions réponses sur cette généralisation pour balayer les idées reçues ;
- se rapprocher de l’UFC-Que Choisir de la Sarthe pour, le cas échéant, se faire accompagner dans la médiation.
Evelyne Gaubert, Présidente
Crise agricole et intérêts des consommateurs : lettre ouverte à Mme La Préfète de la Sarthe
Le Mans, le 29 janvier 2016
Madame la Préfète de la Sarthe
Actuellement, les agriculteurs manifestent pour des problèmes concernant leurs revenus.
Ils exigent une augmentation des prix à la production. « Des prix, pas de subventions », peut-on lire sur les banderoles.
L’UFC-Que Choisir dans une étude réalisée en 2009 avait déjà constaté et dénoncé un écart anormal, depuis le début des années 2000, entre les courbes des prix à la production et des prix à la consommation. Ceci perdure. Nous avons démontré que pour un steak haché de 125 g le prix était resté stable pour le consommateur entre 2013 et 2014, que pendant le même temps le prix de vente éleveur avait baissé de 8 %, que les marges brutes de l’industrie avaient baissé de 1,2 % alors que celles de la distribution avaient augmenté de 15 %.
Pour mémoire ce prix de vente éleveur était en moyenne légèrement inférieur au prix de revient, en clair il ne permet pas actuellement aux éleveurs de dégager un bénéfice ! La marge de la grande distribution a donc augmenté à la faveur de la baisse des prix agricoles, privant ainsi les consommateurs et les éleveurs des effets de cette baisse !
Dans ce contexte, les consommateurs Que Choisir de la Sarthe, tiennent à vous informer que, dans une enquête auprès de 32 000 consommateurs réalisée en 2015, l’alimentation arrive en 3e position sur le podium de leurs préoccupations. La traçabilité de leurs aliments est réclamée par 73 % d’entre eux, y compris sur les produits transformés. Ils sont favorables à une agriculture respectueuse de leur environnement pour 65 % d’entre eux.
Les consommateurs réclament le droit à une information fiable, la transparence sur les prix et la sécurité des aliments. Ils sont un partenaire économique à part entière et veulent en conséquence être informés et consultés sur d’éventuelles ententes sur les prix qui se feraient à leur détriment.
En vous remerciant de l’attention que vous voudrez bien porter à cette demande, veuillez croire, Madame la Préfète, en l’assurance de ma parfaite considération.
Evelyne Gaubert
Présidente de l’UFC-Que Choisir de la Sarthe
« Soigneurs de terre » : un excellent reportage de France 2 sur l’agriculture et l’agro écologie
Pour l’UFC-Que Choisir de la Sarthe, une vision à long terme pour l’agriculture française s’impose.
Ce reportage, porté par le ministre de l‘agriculture Sréphane Le Foll, montre bien les limites de l’agriculture chimique. Il faut changer de cap pour aller vers une véritable agro-écologie respectueuse des sols, de l’eau, de l’environnement d’une manière générale et naturellement des consommateurs.
« Le magazine « 13h15 le dimanche »diffusé sur France 2 a rencontré les « médecins des sols » Claude et Lydia Bourguignon. Ces biologistes affirment que « l’agriculture conventionnelle est un massacre pour les sols… Elle anéantit leur fertilité ». Ils trouvent des remèdes pour soigner les terres exsangues. Jean-Christophe Bady, « repenti » de l’agriculture intensive, n’utilise ni engrais ni pesticides pour des raisons de santé et fait le choix de l’agro-écologie… sans recevoir d’aide de l’Etat.
Emmanuelle Chartoire, Clément Montfort, David Geoffrion et Mathieu Houel ont suivi le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, pour qui le modèle agro-écologique n’a que des avantages : plus sain, moins cher, durable et même plus productif ! Le maraîcher normand Charles-Hervé Gruyer exploite depuis une dizaine d’années une ferme agro-écologique de pointe, au rendement dix fois supérieur à celui d’un maraîcher classique. Les pionniers du changement sont déjà à l’œuvre, aux petits soins du bien commun des hommes, la Terre. » (Source France TV Info)
Visionner le reportage : « Soigneurs de terre »
Jean-Yves Hervez, Vice-Président UFC-Que Choisir de la Sarthe
Loi Santé : les principales mesures
Combattue par les médecins en raison, entre autres, de la généralisation du tiers payant, la loi santé portée par la ministre de la santé Marisol Touraine a été définitivement approuvée, après plus d’un an de débats.
Décryptage des principales mesures
Tiers payant chez le médecin
À partir du 31 décembre 2016, les médecins devront appliquer le tiers payant à leurs patients pris en charge à 100 % par l’assurance maladie, c’est-à-dire ceux qui sont en affection de longue durée (ALD) et les femmes enceintes à partir du 6e mois de grossesse. Les autres assurés sociaux attendront le 30 novembre 2017 pour profiter de la dispense d’avance de frais, y compris sur la part complémentaire s’ils bénéficient d’une complémentaire santé. Reste à savoir comment seront récupérées les franchises de 1 € sur chaque consultation.
Action de groupe en santé
Elle est instaurée en vue de réparer les dommages corporels subis par les usagers du système de santé. L’action de groupe en santé passera nécessairement par une association agréée.
Dossier médical personnel
Promis depuis la réforme de l’Assurance maladie de 2004, le dossier médical personnel n’en finit pas de ne pas aboutir. Il devrait être développé sous la houlette de l’assurance maladie. Le médecin traitant aura accès à toutes les informations qu’il contient, le patient aussi, qui aura la possibilité de masquer des données, de s’opposer à ce qu’un professionnel de santé consulte son dossier et de savoir qui a consulté son dossier.
Médecin de garde
Un numéro national sera mis en place.
Tabagisme
À partir du 20 mai 2016, les paquets de cigarettes seront neutres et uniformes.
Il sera interdit de fumer dans une voiture en présence d’enfants de moins de 18 ans.
Après décret, il sera interdit de vapoter des cigarettes électroniques dans les établissements scolaires, les transports publics fermés et les lieux de travail à usage collectif.
Alcoolisme
Les parlementaires ont en grande partie défait la loi Evin qui limitait déjà à peine la publicité en faveur de l’alcool. La loi élargit les possibilités de communiquer autour du terroir, du tourisme, d’une zone de production, etc.
Nutrition
Le principe d’un étiquetage nutritionnel simplifié enfin compréhensible par tous les consommateurs est confirmé, mais il sera facultatif. Son format précis reste à définir sous la houlette du ministère de la Santé et de l’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses). À ces autorités reconnues, le Sénat avait cru bon d’ajouter le Conseil national de l’alimentation. Ce dernier étant composé massivement d’industriels du secteur, arc-boutés contre tout système qui permettrait aux consommateurs d’identifier la mauvaise qualité nutritionnelle de certains aliments. L’Assemblée nationale n’a heureusement pas conservé cette instance. Dans l’attente de la définition du modèle officiel, vous pouvez tester le calculateur simplifié récemment mis en place par l’UFC-Que Choisir.
Droit à l’oubli
Des délais au-delà desquels les assureurs ne peuvent plus collecter d’informations sur les pathologies cancéreuses sont fixés : 10 ans après la fin du traitement pour les adultes, 5 ans pour les enfants. Le cumul d’une surprime et d’une exclusion de garanties est interdit : les assureurs ne pourront plus faire payer plus cher pour un risque qu’ils n’assurent pas.
Liens d’intérêt des professionnels de santé
L’obligation pour les professionnels de santé de déclarer leurs liens financiers avec l’industrie de la santé s’étend : elle vaudra aussi quand ils s’exprimeront sur Internet, quand ils écriront un livre ou quand ils donneront un cours à la faculté.
Autre avancée de taille : les firmes pharmaceutiques devront déclarer sur un site Internet unique le montant et l’objet des prestations fournies par les professionnels de santé contre rémunération, par exemple pour un discours lors d’un congrès. Jusqu’alors, la transparence ne s’appliquait qu’aux « cadeaux » – repas, notamment – qui ne représentent pas le plus gros des liens financiers des professionnels de santé avec les laboratoires.
Bisphénol A
Il était question d’interdire le bisphénol A dans les jouets et hochets, mais la loi se contente de prévoir la remise d’un rapport sur les effets du BPA non chauffé.
Sport
Les médecins pourront prescrire de l’activité physique à leurs patients en affection de longue durée (diabète, maladies cardiovasculaires, etc.). Les modalités de prescription seront précisées par décret.
Optique
Les opticiens auront la possibilité d’adapter les prescriptions de lentilles de contact.
Ouverture des données publiques de santé (open data)
La loi institue le principe de l’ouverture des données publiques de santé, pour mieux connaître la performance du système et l’apparition de nouveaux services au bénéfice des usagers. Les données à caractère personnel ne sont pas concernées par cette ouverture, et resteront entièrement confidentielles.
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Source Que Choisir – 17.12.2015