UFC-QUE CHOISIR DE LA SARTHE

Environnement / Energie

Les Consommateurs sarthois sensibles à la réduction des pesticides

Des consommateurs s’informent sur le stand de l’UFC

Des consommateurs s’informent sur le stand de l’UFC

Pour la troisième année consécutive, l’UFC-Que Choisir de la Sarthe avait en charge l’appréciation de l’efficacité de l’action « jardiner au naturel ». Son objectif est d’amener les jardiniers amateurs à mettre en œuvre des pratiques de jardinage respectueuses de l’environnement en évitant l’usage des produits chimiques de synthèse qui détruisent la nature et qui plus est, polluent l’eau et les nappes phréatiques.

Comme les années passées, nous nous sommes rendus anonymement dans les 28 jardineries spécialisées du bassin versant de l’Huisne et 10 Grandes et moyennes surfaces proches de celles-ci.

En matière d’affichage réglementaire de l’arrêté préfectoral du 12 octobre 2010, les 12 jardineries signataires de la charte « Jardiner au naturel » sont quasiment sans reproche. La situation est un peu moins parfaite chez les autres enseignes. Enfin dans les Grandes et Moyennes Surfaces (GMS) visitées, cet affichage est quasiment toujours inexistant.

Cet arrêté rappelle aux usagers des pesticides (particuliers, collectivités…), les distances à respecter pour leur utilisation vis-à-vis des points d’eau.

A l’égard des conseils prodigués, il reste encore beaucoup « de chemin à faire » pour que toutes les jardineries préconisent spontanément des solutions de jardinage sans pesticides de synthèse. Cependant on assiste à une évolution importante : Ÿ

  • les jardineries signataires valorisent bien les outils et documents fournis par l’Institution Interdépartementale du Bassin de la Sarthe (IIBS) ainsi que les formations spécifiques de leurs vendeurs ;
  • des solutions respectueuses de l’environnement sont mises en avant même si la référence aux produits chimiques de synthèse est parfois encore faite ; Ÿ
  • les jardineries autres, ont de plus en plus tendance à conseiller des pratiques de jardinage plus soucieuses de l’environnement que celles qui font appel aux pesticides de synthèse même si ces derniers sont encore trop souvent évoqués ;
  • la différence entre les signataires » et les « non signataires » tend à diminuer ;  Ÿ
  • au niveau des GMS se dégagent 2 tendances. L’une, majoritaire, qui consiste à promouvoir les pesticides et à les rechercher dans les rayons en lisant les étiquettes, l’autre, nouvelle mais importante, qui se caractérise par des vendeurs quelque peu sensibilisés à l’environnement ou par des vendeurs, qui aussitôt en matière de conseil, nous ont renvoyés vers des jardineries spécialisées.

En conclusion le comportement des jardineries signataires tend à se développer comme si elles faisaient école. C’est là une évolution notable.

 Parallèlement, nous avons conduit des enquêtes sur la connaissance, par les consommateurs, de la loi Labbé. Elle contient l’interdiction de se procurer et d’utiliser des produits phytosanitaires de synthèse par les collectivités à compter de 2020 et par les particuliers à partir de 2022. Très peu connaissent encore cette loi mais nombreux sont ceux qui trouvent qu’elle va dans le bon sens quand on leur en donne le principe. Quasiment tous souhaitent une démarche similaire, ou tout au moins une réduction très forte, de l’usage des pesticides par les agriculteurs. Rappelons que ces derniers consomment plus de 90 % des pesticides vendus dans la Région !

  A quand un engagement sincère et réel des agriculteurs dans la réduction des pesticides ?

Les consommateurs ont montré leur engagement dans la réduction forte de l’usage des produits phytosanitaires. Parmi les Schémas d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SAGE) du département, on constate un engagement fort de communes à ne plus utiliser de pesticides pour l’entretien de leurs différents espaces.

Ne reste plus qu’aux agriculteurs à donner une image sincère et réelle dans la volonté de réduire au mieux l’usage des pesticides de synthèse.

Les solutions respectant la rentabilité des productions existent, mais encore faut-il que le lobbying agricole ultra majoritaire, veuille bien redécouvrir les observations, les assolements, les rotations, les variétés…qui permettent de se détacher du seul intérêt de l’agrofourniture. La baisse de l’usage des produits phytosanitaires n’est pas encore amorcée…alors que le plan écophyto 2008 – 2018 prévoyait une baisse de 50 % à l’horizon 2018 !

 Alain André, commission environnement, UFC-Que Choisir de la Sarthe

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