Disponibilité du nourri sans OGM
Disponibilité du « Nourri sans OGM » dans les grandes surfaces de la Sarthe : un choix encore trop restreint
Face aux nombreuses interrogations scientifiques quant à la sécurité des OGM, l’UFC-Que Choisir de la Sarthe rend publics, un an après la publication du décret autorisant la mention « Nourri sans OGM » sur les produits d’origine animale, les résultats de son enquête exclusive épinglant la trop faible présence en magasin de cet étiquetage pourtant réclamé par les consommateurs .
Les résultats de l’enquête dans la Sarthe
L’UFC-Que Choisir, après avoir contribué à lever l’interdiction de communiquer sur les produits « Sans OGM », a diligenté grâce aux bénévoles et stagiaires de son association locale de la Sarthe, une enquête pour vérifier la disponibilité et la valorisation des produits portant la mention « Nourri sans OGM ». Elle à été effectuée dans 17 grandes surfaces (8 enseignes), situées dans les agglomérations du Mans et de Château du loir. Force est de regretter que l’appétit pour des produits ‘sans OGM’ n’a pas été rassasié.
• Marques nationales : le bien maigre panier « Nourri sans OGM ».
Si les rayons de la grande distribution alignent des dizaines de références parmi les aliments recherchés, en revanche s’agissant du « Nourri sans OGM » nos enquêteurs n’ont trouvé dans tous les magasins, que les volailles et les œufs des Fermier de Loué, ainsi que le saumon fumé sous vide de Labeyrie !
• Marques distributeurs : vous avez dit « Sans OGM » ?
Pour ce qui est des marques de distributeur (MDD), sur les 8 enseignes visitées, pas moins de 6 font l’impasse sur le « sans OGM » ! Dans ce triste palmarès, deux enseignes se distinguent, en bien, en proposant des produits « Sans OGM » sous leurs marques propres : Carrefour et Auchan (œufs, volailles, jambon, poisson).
Si l’indisponibilité actuelle de produits laitiers « Sans OGM » peut s’expliquer par la longueur de la mise en place de cette filière, pour les autres aliments en revanche les professionnels ne peuvent arguer de la récente entrée en vigueur de la réglementation, puisque les contours des modalités de communication du « Sans OGM » étaient connus dès 2008.
• Le « sans visibilité » du « Sans OGM ».
Seuls 3 magasins de la Sarthe sur les 17 aident les consommateurs à trouver les produits « Sans OGM » par des affichages. Quant aux étiquetages figurant sur les produits eux-mêmes, si les produits à marques Carrefour et Auchan bénéficient d’un marquage bien visible, la mention « Nourri sans OGM » des Fermiers de Loué ou de Labeyrie se remarque à peine.
• « Sans OGM » et sans surcoût !
Cette faible disponibilité est en outre d’autant plus regrettable, que notre enquête souligne qu’il n’y a pas de différence de prix entre les deux filières. En effet, au niveau national, le prix du jambon et du saumon fumé sous vide « Nourris sans OGM » sont respectivement 4% moins cher et 0,3% plus cher que leurs homologues conventionnels !
Alors que l’interdiction maintenue jusqu’en 2012 de toute communication vers les consommateurs a fait péricliter les filières « Sans OGM », l’UFC-Que Choisir de la Sarthe refuse que le trop faible investissement des professionnels fasse disparaitre purement et simplement la possibilité pour les consommateurs de manger sans OGM. Au vu de ces éléments, elle réclame le lancement de toutes actions permettant le développement effectif des filières d’alimentation animale sans OGM.
L’UFC-que Choisir est plutôt favorables aux évolutions technologiques qui améliorent le travail des agriculteurs à condition bien entendu que ce ne soit dangereux ni pour eux, ni pour les consommateurs, ni pour l’environnement.
Pour les OGM, aucune expérimentation sérieuse ne permet d’affirmer qu’il n’y a aucun risque ni sanitaire ni environnemental. En l’absence de cette expérimentation, nous serons donc toujours contre.
Malgré tout, même si cette absence de danger était avérée, nous voulons avoir le choix et donc exigeons un étiquetage « sans OGM », visible et sans surcoût.
Nous demandons également que la préservation des ressources génétiques soit effective, que l’agriculteur puisse ressemer des variétés protégées, et que le marché dans le secteur des semences soit concurrentiel.
La confiance des consommateurs ne reviendra réellement que si l’impartialité et l’indépendance des différentes autorités européennes (AESA : autorité européenne de sécurité des aliments) et françaises (ANSES : agence nationale de sécurité sanitaire des aliments) sont réelles. L’actualité récente démontre que l’on peut en douter.
Jean-Yves Hervez, responsable de la commission nationale agriculture et environnement pour l’UFC-Que Choisir