UFC-QUE CHOISIR DE LA SARTHE

impact du marketing alimentaire

Nos enfants victimes du marketing alimentaire

Impact du marketing alimentaire sur les enfants sarthois : la vérité sort du cartable des enfants !

Deux ans après l’engagement de l’industrie agro-alimentaire de moraliser son marketing à destination des enfants , l’UFC-Que Choisir de la Sarthe fait la preuve de l’inefficience de ces promesses.
Les résultats alarmants d’une enquête sur l’impact du marketing alimentaire à destination des enfants menée par nos bénévoles, démontrent que les produits gras et sucrés, intensément promus à la télévision, envahissent les cartables et les placards des enfants.

En effet, à l’occasion d’une action de sensibilisation à la nutrition réalisée dans 4 classes du département auprès de 105 élèves du CE1 au CM2, nos bénévoles ont constaté avec effarement l’impact du marketing alimentaire. Alors qu’un flot de publicités pour des produits déséquilibrés inonde toujours les écrans aux heures de grande écoute des enfants (4 publicités alimentaires à destination des enfants sur 5, promeuvent des produits trop gras ou trop sucrés ), force est de constater que ces mêmes produits se retrouvent dans les cartables et aux domiciles des écoliers.

Plus de 78 % des en-cas apportés à l’école sont trop riches en gras et en sucre !

Preuve la plus tangible de cette alimentation déséquilibrée : le contenu des cartables de nos enfants sarthois. Au global 78,57 % des aliments que les enfants amènent à l’école pour la récréation sont trop riches en sucre ou matières grasses ! Ces en-cas se composent principalement de confiseries 46 %, de viennoiseries et de gâteaux 7 %, ainsi que de biscuits gras ou sucrés 25 %.
Et ce sont bel et bien les produits déséquilibrés présents à la télévision qui se retrouvent sur le podium des goûters. En effet, les confiseries (barres chocolatées, barres céréalières hyper-sucrées, etc.) qui représentent la catégorie d’aliments la plus promue à la télévision, se retrouvent à la 1ère place des produits trouvés dans les cartables.

Cette donnée est confirmée par les réponses que les enfants ont données à nos animateurs sur leurs habitudes alimentaires à la maison
– dans 46,21 % des cas, leurs petits déjeuners s’avèrent trop riches du fait des gâteaux ou des viennoiseries et des céréales hyper-sucrées promues à la télévision, qui les composent ;
– à quatre-heures, 54,78 % de leurs goûters sont à base de confiseries, de viennoiseries ou de biscuits sucrés ou gras également vus à la télévision ;
– quant aux boissons que les enfants boivent à la maison, dans 51 % des cas, il s’agit de sodas ou d’autres boissons sucrées sans aucun intérêt nutritionnel.

Loin d’être un cas isolé, les résultats de notre département sont confirmés par les conclusions des autres associations locales participant à l’action de sensibilisation à l’équilibre nutritionnel, organisée auprès de plus de 2.000 élèves de 6 à 12 ans dans 17 départements français.

Alors que l’obésité infantile continue de progresser à un rythme soutenu dans les foyers défavorisés et que le diabète, trouble sanitaire lié à l’alimentation, explose , les pouvoirs publics ne peuvent rester passifs plus longtemps et se doivent de protéger la santé des générations futures.

A l’appui de son constat désolant, l’UFC-Que Choisir de la Sarthe a donc interpellé les parlementaires Sarthois afin qu’ils agissent pour que le projet de Loi de Santé Publique présenté prochainement, prévoie expressément l’encadrement des publicités télévisées aux heures de grande écoute des enfants.


Les demandes de l’UFC-Que Choisir

  • L’encadrement des publicités alimentaires aux heures de grande écoute des enfants : sur l’ensemble des programmes d’une journée regardés par les enfants de 4 à 10 ans1, 80 % des publicités alimentaires destinées aux enfants portent sur des produits trop gras ou trop sucrés.
  • La validation par le PNNS des programmes éducatifs sur la nutrition : une partie importante des engagements figurant dans la charte des professionnels porte sur la diffusion de programmes éducatifs, dont le contenu éditorial reste sous la seule responsabilité de l’industrie alimentaire. Les professionnels ont en effet refusé de soumettre leurs productions à la validation du Programme National Nutrition Santé (PNNS), seule instance officielle pouvant en vérifier la validité scientifique.
  • La gratuité de diffusion pour les communications de l’INPES sur la nutrition : disposant d’un budget annuel de communication de 8 millions € pour ses campagnes sur la nutrition, l’INPES ne peut combattre à armes égales avec le matraquage publicitaire de l’industrie agro-alimentaire qui dispose d’un budget de communication près de 200 fois supérieur (1,5 milliard € en 2009 – Source Kantar Média).

 

30 mars 2013

Enquête sur le pain

Enquête sur le pain

1 – La baguette : ordinaire ou super ?

L’UFC-Que Choisir de la Sarthe a profité de la fête du pain qui s’est déroulée dans toute la France du 11 au 17 mai 2009 pour donner le point de vue des consommateurs et, en quelque sorte, pour apporter son grain de sel à cette manifestation.

Le Protocole de l’enquête.
Pour déterminer le taux de sel ainsi que le poids de chaque baguette, nous nous sommes adressés au laboratoire ACM (Analyses conseils Microbiologiques) de Sablé sur Sarthe qui a assuré l’analyse et la pesée de chaque baguette sans en connaître l’origine.

Pour apprécier l’aspect et les qualités gustatives des différentes baguettes, nous avons mis en place un jury composé de deux groupes : celui des experts comprenant des professeurs de lycées professionnels et des cuisiniers de maisons de retraite ou de collège et celui des consommateurs pour lequel nous avons fait appel à des bénévoles de l’association. La dégustation qui s’est faite en aveugle, chaque baguette ayant été anonymée, a pris en compte divers critères d’évaluation déterminés par le jury, tels que la couleur, la grigne (ce sont les coups de rasoirs sur le pain), la mie, l’équilibre en sel, l’acidité, le croustillant de la croûte, le goût de froment… Le lendemain, nous avons également évalué la qualité de la conservation des baguettes.

L’analyse des résultats.
En moyenne, pour l’ensemble des baguettes, la teneur en sel est de 1,92g pour 100g de pain. Néanmoins, le taux moyen de sel des baguettes artisanales (1,96g pour 100g de pain) est plus élevé que celui des grandes surfaces (1,77g pour 100g de pain) et que celui des terminaux de cuisson (1,73g pour 100g de pain). La baguette la moins salée contient 1,60g de sel pour 100g de pain et la plus salée 2,29g, soit 43% en plus.
Bonne nouvelle pour les consommateurs, lors des deux pesées, le poids réel des baguettes a presque toujours été supérieur au poids affiché.
Le prix moyen de l’ensemble des baguettes se situe à 0,75€, celui des baguettes artisanales à 0,79€, celui des baguettes de la grande distribution à 0,46€ et enfin celui des baguettes des terminaux de cuisson à 0,75€.

En ce qui concerne les appréciations du jury, il faut souligner que seules 8 baguettes ont fait l’objet d’évaluations positives allant de 1 à 3 étoiles pour chacun des 3 critères pris en compte (goût, autres qualités, conservation) et que 3 baguettes se sont vu attribuer une appréciation négative concernant leur goût.

Commentaires

Le sel sur la sellette : si l’on considère que chaque adulte mange en moyenne 160g de pain par jour et que l’AFSSA recommande de limiter sa consommation journalière de sel à 7g, on s’aperçoit que cette ration de pain représente 36,6% de la consommation de sel recommandée pour la baguette la moins salée et 52,3% pour la plus salée. Les consommateurs ont-ils conscience de cet apport quotidien de sel caché ? On peut en douter. En outre, il n’apparaît pas de lien direct et systématique entre la teneur en sel du pain et l’avis du jury sur ses qualités gustatives.
Position de l’UFC-Que Choisir : Le lien sel-hypertension ne fait guère de doute et pourtant les trois quarts des produits alimentaires que nous consommons cachent une quantité de sel excessive. Nous demandons donc que, comme dans les pays anglo-saxons, les industriels de l’agroalimentaire aient l’obligation de mentionner, sur leurs emballages, la teneur en sel des produits qu’ils fabriquent au même titre que les ingrédients qui entrent dans leur composition. Nous demandons également à ces industriels comme aux boulangers de réduire la quantité de sel dans leurs produits, ce qui sera bénéfique pour la santé et qui est tout à fait possible sans altérer pour autant le goût des aliments.

Pour la baguette, la note peut aussi être salée : Le prix au kilo des différentes baguettes présente un large éventail, de 1,76€ pour la moins chère (Auchan et Leclerc) à 4,20€ pour la plus coûteuse (St Saturnin). Notre comparatif confirme l’absence de corrélation entre le prix et la qualité de la baguette, deux exemples pour illustrer notre propos : le centre Leclerc se classe en 5e position et la boulangerie de Saint Saturnin en 9e.

Conclusion
Si les résultats de notre enquête sont indéniables, n’oublions cependant pas ses limites : seuls 26 établissements de la grande agglomération mancelle ont été enquêtés et nous n’avons analysé que la baguette ordinaire. On peut néanmoins considérer que notre échantillon est suffisamment représentatif des fabricants de pains pour en tirer des enseignements généraux mais qu’il convient d’être très prudent quant au jugement que certains pourraient porter sur les entreprises mal classées : nous n’avons étudié qu’un seul produit, la baguette ordinaire, et non l’ensemble de la production de pain de tel ou tel fabricant et moins encore les pâtisseries qu’il propose à sa clientèle.

2 – Nouvelle enquête

Une enquête sur la « baguette tradition » a été réalisée en complément de celle-ci au début de l’année 2010.
La synthèse de cette enquête peut être lue dès maintenant dans « Le Consommateur 72 » N°43 (en vente à l’association). Les résultats complets de cette enquête seront visibles sur ce site fin septembre 2010.

Nous nous sommes essentiellement préoccupés d’évaluer deux aspects de ce produit de grande consommation qu’est le pain et, tout particulièrement, la baguette ordinaire. En premier lieu, nous nous sommes attachés à vérifier dans quelle mesure les fabricants de pain s’efforçaient de mettre en œuvre les recommandations formulées par l’Agence Française pour la Sécurité Sanitaire de Aliments (AFSSA) en 2002, à savoir diminuer de 25% le taux de sel contenu dans le pain pour atteindre 18g de sel ajouté par kg de farine. En second lieu, nous avons souhaité mesurer le poids et l’amplitude des prix de la baguette ordinaire ainsi que la relation éventuelle entre le prix et la qualité de la baguette. Autrement dit, nous nous sommes posé les questions suivantes : les baguettes les plus chères sont-elles les meilleures ? Les baguettes artisanales surpassent-elles celles fabriquées dans la grande distribution ou dans les terminaux de cuisson ?

30 mars 2013

Etiquetage des denrées alimentaires

Savoir décrypter les étiquettes pour consommer mieux

Les informations données sur les emballages des produits alimentaires sont tellement nombreuses que le consommateur se laisse souvent guider par les seules informations de marketing apposées volontairement par le fabricant. Pourtant, un certain nombre d’informations règlementaires peuvent permettre au consommateur d’identifier, de comparer, de choisir en connaissance de cause.

A rechercher en premier, si vous voulez savoir ce que contient réellement le produit : la liste des ingrédients. Elle est obligatoire, précédée de la mention ingrédients.

On doit y indiquer la totalité des ingrédients utilisés, même à dose infime tels que les additifs. C’est une question de sécurité sanitaire, certains ingrédients pouvant être allergisants. Il est important qu’ils soient indiqués aux consommateurs allergiques à ces composés.
Ces ingrédients sont cités dans l’ordre décroissant de leur importance pondérale. Regardez donc les ingrédients qui apparaissent dans les premiers de la liste. Si le sucre arrive en premier, le produit est très sucré. Si ce sont les matières grasses, le produit est très gras.

De plus, pour tout ingrédient de la recette qui est mis en avant volontairement, ou qui est un ingrédient caractéristique du produit, le fabricant doit indiquer la quantité minimale de cet élément dans le produit.
Cela permet de vérifier la justesse de certaines allégations mises en avant sur l’emballage. Par exemple : « yaourt plein de bons fruits » ingrédients principaux : yaourt, poire 11%, sucre 9,4%, sirop de glucose et fructose 2,3% … la proportion de sucre est en fait plus importante que la proportion de fruits qui reste peu importante dans le produit. Vous allez donc consommer une proportion minime de fruits.

A rechercher également si vous voulez comparer des produits entre eux, par exemple, voir si la quantité de matière grasse est plus ou moins importante : l’étiquetage nutritionnel.

Ce sont les tableaux de chiffres que l’on voit de plus en plus souvent sur les emballages de produits alimentaires. Ils nous informent sur le contenu nutritionnel des aliments : au minimum protéines, matières grasses (lipides), glucides (sucres lents et sucre), sel, et dans certains cas vitamines, minéraux… La nature des informations est définie par la règlementation européenne.
Il n’est pas obligatoire en Europe, sauf quand le fabricant mentionne sur l’emballage ou dans une publicité les qualités nutritionnelles de son aliment, par exemple s’il indique qu’un produit est « riche en calcium ».
Cependant les fabricants commencent à le mettre de plus en plus souvent sur les produits à titre volontaire.

Comment lire l’étiquetage nutritionnel ?
La présentation en est complexe et souvent difficile. Deux types de tableaux existent : la présentation de base et la présentation détaillée où les glucides en particulier sont détaillés en sucre complexe (amidon) et sucres.
L’indication de la valeur énergétique (les calories) n’apporte pas grand-chose. Par exemple, 100 g de sucre et 100 g de pain complet ont la même valeur énergétique, donc apportent la même quantité de calories mais avec des intérêts nutritionnels diamétralement opposés.

Trois « trucs » pour extraire de cette accumulation de chiffres, les informations vraiment utiles :

1 – lire avant tout les matières grasses, le sucre et le sel
Pour rappel, les repères nutritionnels journaliers (RNJ) pour une femme adulte sont : 2000 Kcal, 70 grammes de lipides (pas plus de 1/3 de saturés), 90 grammes de sucre (1 morceau = 5 g), 6 grammes de sel.
Les matières grasses figurent obligatoirement dans tous les étiquetages nutritionnels mais souvent sous le nom de lipides. Quand il y a plus de 10 % de matières grasses dans un produit, il est considéré comme gras.
Le sucre : il n’est pas obligatoire dans l’étiquetage nutritionnel de base mais apparait dans l’étiquetage complet.
Ex : il apparait sur les céréales du petit déjeuner pour enfants, qui pour la plupart contiennent au moins 33 % de sucres simples soit au moins 1/3 de sucre !
Le sel apparait en général sous le nom de sodium.

Quand aux vitamines et minéraux, une alimentation variée en apporte suffisamment. La plupart des vitamines ajoutées sont inutiles et ne servent qu’à des fins de marketing.

2 – ne lire que la colonne pour 100 g.
Elle donne les teneurs en matières grasses, protéines, glucides, etc… pour 100 g de produit, donc un pourcentage facilement traduisible en proportion.
Ex : dans le tableau étiquetage nutritionnel d’une barre chocolatée pour enfant, vous lisez lipide 33 g (pour 100g), cela signifie que le produit est constitué à 33 % de matières grasses, soit un tiers de gras.

3 – arrondissez les chiffres (oubliez la virgule)

Les limites de l’étiquetage nutritionnel

Il n’est pas obligatoire, ce qui limite les produits que le consommateur peut comparer entre eux.
Le vocabulaire en est compliqué. Une proportion minime des informations est nécessaire.
Il est exprimé en pourcentage, donc quelque soit la taille de la portion, l’analyse reste la même.

Les étiquetages nutritionnels simplifiés
De nouveaux étiquetages sont apparus plus facilement compréhensibles malheureusement très variés, ce qui ne facilite toujours pas la comparaison.
Ils abandonnent l’information par rapport aux 100 g. les chiffres expriment ce qu’une portion du produit apporte par rapport à la quantité recommandée pour la journée.
Ex : pour un verre de 25 cl de soda : l’étiquetage sucre indique que ce verre apporte déjà 29 % de la quantité de sucre maximale préconisée pour une journée. Ils font apparaitre de façon plus explicite sucre, lipides, sel.

Cette information permet aux consommateurs de gérer les quantités consommées. Il ne s’agit pas de se priver d’un produit qui nous fait plaisir, mais de gérer les quantités et la fréquence de consommation.

L’UFC-Que Choisir réclame, au niveau européen, la généralisation d’un étiquetage nutritionnel simplifié et normalisé.

D’autres informations règlementées apparaissent sur les emballages ce sont les fonctionnelles et allégations de santé, par exemple : « le calcium du fromage améliore la densité osseuse ».

Il existe 222 allégations de santé autorisées au niveau européen, ce qui a pour objet de réduire les allégations trompeuses. Les allégations thérapeutiques, par exemple : « le calcium de X guérit de l’ostéoporose », sont interdites.

Généralement ce que disent ces allégations est vrai, mais pour une toute petite partie du produit. Ce qu’elles oublient souvent de dire, c’est que d’autres composés du produit sont moins bons voire néfastes pour notre santé.
Exemple : « le calcium est bon pour la santé de nos os », mais s’il se trouve dans une barre chocolatée ou un gâteau, son intérêt est minime par rapport aux problèmes liés à la surconsommation de sucres ou de matières grasses présentes en grande quantité dans ce produit.
Autre exemple : « seulement X % de matière grasse », vérifiez dans ce cas la teneur en sucre.

Les députés européens ont voté une règlementation applicable dans tous les pays de l’Union, qui réservera progressivement ce type d’argument nutritionnel et de santé aux seuls aliments ayant un faible taux de sucre et de matières grasses. Cette règle n’est pas encore obligatoire. C’est également une demande de l’UFC-Que Choisir.

Evelyne Gaubert, administratrice

 

30 mars 2013

Disponibilité du nourri sans OGM

Disponibilité du « Nourri sans OGM » dans les grandes surfaces de la Sarthe : un choix encore trop restreint

Face aux nombreuses interrogations scientifiques quant à la sécurité des OGM, l’UFC-Que Choisir de la Sarthe rend publics, un an après la publication du décret autorisant la mention « Nourri sans OGM » sur les produits d’origine animale, les résultats de son enquête exclusive épinglant la trop faible présence en magasin de cet étiquetage pourtant réclamé par les consommateurs .

Les résultats de l’enquête dans la Sarthe

L’UFC-Que Choisir, après avoir contribué à lever l’interdiction de communiquer sur les produits « Sans OGM », a diligenté grâce aux bénévoles et stagiaires de son association locale de la Sarthe, une enquête pour vérifier la disponibilité et la valorisation des produits portant la mention « Nourri sans OGM ». Elle à été effectuée dans 17 grandes surfaces (8 enseignes), situées dans les agglomérations du Mans et de Château du loir. Force est de regretter que l’appétit pour des produits ‘sans OGM’ n’a pas été rassasié.

• Marques nationales : le bien maigre panier « Nourri sans OGM ».

Si les rayons de la grande distribution alignent des dizaines de références parmi les aliments recherchés, en revanche s’agissant du « Nourri sans OGM » nos enquêteurs n’ont trouvé dans tous les magasins, que les volailles et les œufs des Fermier de Loué, ainsi que le saumon fumé sous vide de Labeyrie !

• Marques distributeurs : vous avez dit « Sans OGM » ?

Pour ce qui est des marques de distributeur (MDD), sur les 8 enseignes visitées, pas moins de 6 font l’impasse sur le « sans OGM » ! Dans ce triste palmarès, deux enseignes se distinguent, en bien, en proposant des produits « Sans OGM » sous leurs marques propres : Carrefour et Auchan (œufs, volailles, jambon, poisson).

Si l’indisponibilité actuelle de produits laitiers « Sans OGM » peut s’expliquer par la longueur de la mise en place de cette filière, pour les autres aliments en revanche les professionnels ne peuvent arguer de la récente entrée en vigueur de la réglementation, puisque les contours des modalités de communication du « Sans OGM » étaient connus dès 2008.

• Le « sans visibilité » du « Sans OGM ».

Seuls 3 magasins de la Sarthe sur les 17 aident les consommateurs à trouver les produits « Sans OGM » par des affichages. Quant aux étiquetages figurant sur les produits eux-mêmes, si les produits à marques Carrefour et Auchan bénéficient d’un marquage bien visible, la mention « Nourri sans OGM » des Fermiers de Loué ou de Labeyrie se remarque à peine.

• « Sans OGM » et sans surcoût !

Cette faible disponibilité est en outre d’autant plus regrettable, que notre enquête souligne qu’il n’y a pas de différence de prix entre les deux filières. En effet, au niveau national, le prix du jambon et du saumon fumé sous vide « Nourris sans OGM » sont respectivement 4% moins cher et 0,3% plus cher que leurs homologues conventionnels !

Alors que l’interdiction maintenue jusqu’en 2012 de toute communication vers les consommateurs a fait péricliter les filières « Sans OGM », l’UFC-Que Choisir de la Sarthe refuse que le trop faible investissement des professionnels fasse disparaitre purement et simplement la possibilité pour les consommateurs de manger sans OGM. Au vu de ces éléments, elle réclame le lancement de toutes actions permettant le développement effectif des filières d’alimentation animale sans OGM.

L’UFC-que Choisir est plutôt favorables aux évolutions technologiques qui améliorent le travail des agriculteurs à condition bien entendu que ce ne soit dangereux ni pour eux, ni pour les consommateurs, ni pour l’environnement.
Pour les OGM, aucune expérimentation sérieuse ne permet d’affirmer qu’il n’y a aucun risque ni sanitaire ni environnemental. En l’absence de cette expérimentation, nous serons donc toujours contre.
Malgré tout, même si cette absence de danger était avérée, nous voulons avoir le choix et donc exigeons un étiquetage « sans OGM », visible et sans surcoût.
Nous demandons également que la préservation des ressources génétiques soit effective, que l’agriculteur puisse ressemer des variétés protégées, et que le marché dans le secteur des semences soit concurrentiel.

La confiance des consommateurs ne reviendra réellement que si l’impartialité et l’indépendance des différentes autorités européennes (AESA : autorité européenne de sécurité des aliments) et françaises (ANSES : agence nationale de sécurité sanitaire des aliments) sont réelles. L’actualité récente démontre que l’on peut en douter.

Jean-Yves Hervez, responsable de la commission nationale agriculture et environnement pour l’UFC-Que Choisir

 

30 mars 2013

Résultats de l’enquête prix

Enquête sur le panier de la ménagère : en 2012, la sarthe assez bien placée

Du 22 septembre au 6 octobre 2012, les enquêteurs bénévoles de l’UFC-Que Choisir de la Sarthe ont relevé, de façon anonyme, les prix de 77 produits de marques nationales (61%), de marques de distributeurs (33%) et sans marque (6%), dans 29 magasins de grande distribution classique (Auchan, Carrefour, Intermarché, Leclerc, Monoprix, …).
Le choix des produits a été défini afin de disposer d’un panier représentatif des dépenses des ménages en grandes surfaces (épicerie salée et sucrée, fruits et légumes, viande, poisson, produits d’entretien, produits de soins).
* L’indice de cherté, figurant dans le tableau, est calculé par rapport au coût moyen du panier de produits au niveau national. A l’indice 0 correspondra un caddy de 215 €. La colonne « indice de cherté » indique le niveau de prix du magasin, soit l’écart entre le prix payé dans ce magasin pour le caddy de 77 produits et le prix moyen des mêmes articles au niveau national.
Sur le plan national, le coût moyen d’un caddy est de 215 € toutes enseignes confondues. En Sarthe, il est de 209 €.

L’enquête révèle des écarts importants.

Le Centre Leclerc de Vouvray-sur-Loir est 9,2% moins cher (195 €) que la moyenne nationale, alors que Monoprix au Mans, est 12,8% plus cher (242 €). On relève un écart de 47 €, soit presque 27% entre les 2 caddys pour les mêmes produits !

Il est à noter que, la Sarthe reste dans une bonne moyenne (209 €). Paris et le Sud-Est de la France sont à 225 €. L’Orne est dans les moins chers de France avec un caddy à 205 €. Les Pays de la Loire restent tout de même assez bien placés.

Les résultats pour les magasins enquêtés en Sarthe

          *
Vouvray sur Loire Centre Leclerc ZAC du chêne vert 72500 195 € – 9,2
La Flèche Centre Leclerc 7 rue Henri Dunant 72220 197 € – 8,3
Sablé-sur-Sarthe Centre Leclerc Route du Mans 72300 198 € – 8,1
Le Mans Centre Leclerc Route de Bonnétable 72000 202 € – 6
  Carrefour CC Centre Sud 72100 203 € – 5,6
  Intermarché Super 204 av. Bollée 72000 203 € – 5,4
Conlie Super U Lieu-dit La Fosse 72240 204 € – 5,2
Arnage Super U CC Rive Sud 72230 204 €- – 5,1
Ecommoy Hyper U Lieu-dit Le Soleil 72220 205 € – 4,5
Le Mans Super U Av. de la Libération 72000 206 € – 4,2
La Chapelle-St-Aubin Auchan CC Auchan 72650 207 € – 3,9
La Flèche Carrefour Market Av. Rhin et Danube 72200 207 € – 3,9
Le Mans Carrefour Market 1 route de Bonnétable 72000 207 € – 3,9
  Intermarché Hyper CC Beauregard 72200 207 € – 3,9
La Suze-sur-Sarthe Super U ZC Les Trunedières 72210 207 € – 3,8
Changé Super U CC du Gran Pin 72560 207 € – 3,5
Allonnes Centre Leclerc CC Médicis 72700 208 € – 3,4
Bouloire Super U 129 rue Nationale 72440 211 € – 2,1
Le Mans Carrefour Market ZAC du Ribay pavillon 72000 211 € – 2,1
  Carrefour Market 168 rue d’Arnage 72100 211 € – 1,9
  Super U 154 av. Léon Bollée 72000 211 € – 1,8
  Carrefour Market 69 av. Louis Cordelet 72000 213 € – 0,8
  Carrefour Market 8 bd. Wilson Churchill 72100 214 € – 0,4
  Carrefour Market 66 av. Olivier Heuzé 72100 215 € – 0,1
  Carrefour Market 1/11 rue Auguste Piron 72100 216 € 0,5
Sablé-sur-Sarthe Carrefour Market Route de La Flèche 72300 216 € 0,3
  Super U Route de laval 72300 217 € 1
Coulaines Carrefour Market Rue de La Paix 72190 223 € 3,6
Le Mans Monoprix 30 Place de la République 72000 242 € 12,8

 

Un bénévole «invité » d’arrêter de relever les prix !

Dans un magasin du Mans, un de nos enquêteurs a été importuné et prié d’arrêter les relevés de prix..
Il faut savoir que la jurisprudence (un arrêt de la Cour de Cassation d’octobre 2011) indique que chacun et notamment « les associations de consommateurs », a le droit de noter des prix en magasin, sans fournir de justification.

 

Pascale Besnard, responsable enquêtes

20 mars 2013

Voeux et objectifs 2013 Alain Bazot

Discours prononcé par Alain Bazot, Président, à la Maison de l’Amérique latine, le 23 janvier 2013, en présence de Benoît Hamon, ministre délégué chargé de la Consommation, à l’occasion de la présentation des Voeux UFC-Que Choisir

Monsieur le Ministre, je vous remercie d’honorer de votre présence, la présentation des objectifs 2013 de l’association et ce d’autant que je sais votre emploi du temps serré, aujourd’hui particulièrement. En près de 10 ans, c’est la deuxième fois qu’un Ministre de la Consommation assiste à la présentation des objectifs de l’UFC-Que Choisir, et à chaque fois, cela se fait en début de mandature, au moment où les pages des réformes « consommation » restent encore à écrire. J’espère donc, à l’instar d’un de vos prédécesseurs, que vous puiserez au cours de ce rendez-vous quelques idées… même si je vous sais parfaitement à l’abri du « syndrome de la page blanche ».

Rappelez-vous que l’UFC-Que Choisir a œuvré pour faire entrer la consommation et le consommateur au cœur des programmes présidentiels avec son « pacte consumériste » et ses 12 orientations pour 2012. Force est de constater que l’objectif… n’a été que très partiellement atteint ! Si certaines orientations de notre pacte (action de groupe, lutte contre la fracture sanitaire) ont bien été inscrites à l’agenda de la nouvelle majorité, si les politiques ont certes fait du consommateur un « animal politique », ce n’est pas forcément celui qu’on attendait. Je dirais qu’en 2012, le consommateur aura été tour à tour « vache à lait », « pigeons », « bouc émissaire » !

« Vache à lait » :
Si l’an dernier je m’indignais de la TVA improprement baptisée « sociale », cette année, nous devons de nouveau regretter la prochaine hausse de la TVA dans ce qu’elle a d’aveugle. En effet, une occasion formidable de remettre à plat la TVA pour en faire une taxe sociétale, véritable incitation à consommer mieux a bel et bien été manquée ! Car que penser d’un taux réduit qui mêle joyeusement kilo de pommes et chips goût barbecue ? Les produits trop gras, trop sucrés ou trop salés n’ont selon nous rien à faire dans la catégorie «taux réduit » ! Et quid de la restauration ou des prestations touristiques, dont on ne sait trop pour quelle raison elles bénéficient du taux intermédiaire ? Sans oublier les transports publics (train, bus, métro et tramway) dont le prix va augmenter à rebours des objectifs de lutte contre l’effet de serre !

Un autre secteur où le consommateur se résume à un porte-monnaie, c’est bien celui de la culture : entre la taxe à 70 centimes proposée par Fleur Pellerin sur les abonnements aux services de télévision et la mission Lescure, chargée de trouver un financement pérenne de la création, les propositions affluent pour ponctionner le consommateur. Pourtant les caisses débordent déjà ! Alors qu’on me le dise : où l’argent manque-t-il ? Et quand un véritable audit du financement de la culture sera-t-il organisé ?

Enfin que penser de la redevance pour copie privée qui représente environ 70 % du prix d’un CD ou d’un DVD vierge -un record dans l’Union européenne ! Ce système, censé compenser l’éventuelle perte que constitue pour les ayants droit la possibilité laissée aux consommateurs de reproduire une œuvre sur les supports de stockage (DVD, clés USB, smartphones, etc.) est en effet d’une hypocrisie sans nom ! En 2011, la copie privée a rapporté 193 millions d’euros, une manne sans rapport avec le prétendu préjudice de la copie ! Car y a-t-il bien préjudice ? Tous les consommateurs qui copient un contenu culturel l’auraient-ils acheté si la copie n’avait pas été possible ? Evidemment pas ! Comme la partition européenne est claire- la redevance doit compenser le préjudice- mais que la France continue inlassablement de prêter l’oreille à la seule petite musique des ayants droit, l’UFC-Que Choisir va saisir la Commission européenne pour que cette petite musique soit mise en sourdine !

« Pigeons » :
L’expression a été un peu « galvaudée » à force d’être utilisée mais rappelez-vous que le premier à l’avoir employée en 2012 fut le patron de la quatrième Licence à propos des abonnés des « trois opérateurs historiques ». Or, un an après l’arrivée effective de Free, le bilan est mitigé : si l’opérateur a révolutionné les prix, la qualité de son offre mobile, elle, est on ne peut plus discutable. Notre étude technique rendue publique tout récemment est à cet égard sans appel… Pour autant, et alors que certaines voix se sont élevées pour évoquer un éventuel rapprochement entre opérateur de réseaux, l’UFC-Que Choisir ne peut manquer de rappeler son attachement à la quatrième licence, dont elle a activement accompagné l’arrivée pour lutter contre les effets de la très bonne entente des opérateurs historiques…

Un autre domaine où le consommateur aura été mal traité, c’est le domaine de la santé. D’ailleurs, s’il ne s’agissait pas de l’accès aux soins, on aurait pu en rire… l’accord obtenu sur les dépassements d’honoraires, qui ont doublé en 20 ans, a en effet été une tragi-comédie riche en rebondissements, mais pour une fin dramatique… Sans cesse repoussée, la conclusion de l’accord, négocié sans les premiers intéressés -les usagers- laisse pantois : l’accord ne fait que cautionner la situation actuelle où, comme nous l’avons montré, se soigner au tarif de la sécurité sociale est mission impossible pour certaines spécialités, y compris dans les grandes agglomérations…

Enfin « bouc émissaire » :
le consommateur l’aura été comme jamais en 2012 ! Quel ne fut pas mon agacement d’entendre dans de nombreuses bouches, y compris celles de ceux qui se faisaient hier les chantres de la protection des consommateurs, que la plupart des maux de l’économie (délocalisations, chômage,) avaient comme origine la cause consumériste. Prise pour combattre les excès du crédit revolving et prévenir le malendettement des Français, la Loi Lagarde serait un fléau pour l’emploi des organismes de crédit et expliquerait à elle seule les suppressions d’emplois chez Cofinoga ! Les délocalisations des services d’assistance téléphonique seraient dues au fait que ceux-ci ont été rendus gratuits ! De même la libéralisation des pièces détachées automobiles engendrerait des délocalisations massives ! Sans oublier le fait que l’arrivée de Free Mobile aurait été un désastre pour l’emploi français !

Dois-je à nouveau rappeler à ces cassandres que le plus gros des centres d’appel est parti lorsque l’assistance était encore payante? Dois-je rappeler qu’intérêt des consommateurs et intérêt économique sont souvent consubstantiels ? L’autorité de la concurrence a confirmé officiellement notre analyse selon laquelle la libéralisation des pièces détachées permettrait d’ouvrir de nouveaux marchés à des PME françaises qui rêveraient de cette opportunité pour pouvoir développer leurs activités; de même l’arrivée du 4ème opérateur a non seulement permis une baisse importante des prix mais aurait pu permettre une création substantielle d’emploi, si les secteurs de la consommation qui bénéficient de ce report de pouvoir d’achat étaient développés en France (Smartphones, tablettes, logiciel, etc.).

Devant l’insupportable car infondée posture anti-consumériste, je dois saluer la voix dissonante qui fut la vôtre, Monsieur le Ministre, notamment sur le quatrième opérateur et profite de l’occasion pour vous inviter à continuer de participer avec nous au « redressement productif » de la cause consumériste. A ce propos, j’aimerais revenir sur l’actuel procès contre le low cost ! L’offre low cost a toute sa place, elle permet à de nombreux consommateurs d’accéder à des biens ou services en se débarrassant de prestations, disons accessoires. Evidemment, à aucun moment nous n’accepterons que le low cost consiste en une dégradation de la qualité du service essentiel. Comme pour le cholestérol, il convient donc de distinguer le bon du mauvais low cost.

Je ne vais pas poursuivre plus longtemps l’énonciation de ce bien triste « arche de Noé consumériste», mais les faits sont là… Au nom de l’argument tarte à la crème de l’emploi, la plupart des marchés sont revenus à l’état de nature, où la liberté exacerbée aboutit à ce que les consommateurs subissent la loi du plus fort… Le Comité économique et social européen nous le rappelle pourtant solennellement : « dans le contexte actuel, où le retour aux niveaux de croissance que l’on a connus par le passé semble peu probable dans un avenir proche, il est capital de placer le consommateur au centre des politiques économiques et financières ». Au vu de ces éléments, il importe donc de réorganiser la société de consommation, et cela exige, pardon de briser un récent tabou, de la « régulation ».

Pour faire de 2013, l’année de la régulation, nous avons bien sûr besoin des régulateurs eux-mêmes, régulateurs représentés en nombre aujourd’hui et dont je voudrais non seulement saluer la présence, mais aussi l’engagement. Il est vrai que pour réguler des secteurs où les abus sont légion, ces instances interviennent souvent avec autorité ! En 2013, l’UFC-Que Choisir entend dynamiser encore davantage cette régulation institutionnelle et des dossiers brûlants d’actualité lui en donne l’occasion…
– Compte tenu des préoccupations aussi fortes que légitimes des consommateurs s’agissant de leur vie privée et de la discussion européenne d’un règlement consacré au sujet, l’UFC-Que Choisir entend faire de la protection des données personnelles un chantier prioritaire, en lien bien évidemment avec la CNIL, très active sur le sujet.
– De même, comment ne pas mentionner, après la polémique Free/You Tube ou la suppression de la publicité sur certaines box, la question, trop souvent délaissée, de la neutralité des réseaux ? Profondément attachée à un Internet neutre et sûr, nous continuerons de solliciter l’ARCEP pour nous aider à obtenir enfin des avancées législatives et réglementaires sur ce sujet majeur, notamment en lui donnant les moyens de piloter un vrai observatoire de la qualité de l’internet fixe et mobile. En citant l’ARCEP, permettez-moi de rappeler qu’en cette période de discussion autour du mariage pour tous, l’UFC-Que Choisir s’oppose à celui de la carpe et du lapin, le mariage contre nature entre l’ARCEP et le CSA. Je souhaite que les rumeurs actuelles annonçant non pas un mariage mais une forme acceptable d’« union libre » entre les deux autorités se vérifient.
– Dans le domaine financier, après la victoire obtenue devant le Conseil d’Etat s’agissant du scandale de l’assurance emprunteur, l’association compte sur l’Autorité de contrôle prudentiel qu’elle vient de saisir pour remplir sa mission de protection des consommateurs.
– Et puis comment ne pas parler des tarifs de l’énergie ? En effet, après avoir dénoncé les coups de massue tarifaires injustifiés du prix du gaz, et dans une moindre mesure de l’électricité, l’UFC-Que Choisir n’a pas manqué de regretter l’insécurité juridique les entourant au point qu’aujourd’hui entre les rattrapages, les hausses en cours d’annulation et les annonces de réformes tarifaires, le consommateur est complétement perdu. L’association compte plus que jamais sur la CRE pour garantir le juste prix pour le consommateur.
– Enfin, bien évidemment, l’UFC-Que Choisir entend contribuer à instaurer ou restaurer la concurrence sur certains marchés (médicaments, énergie) et ne manquera pas de saisir le gendarme de la concurrence avec qui elle partage un autre objectif permettant une meilleure régulation, l’instauration de l’action de groupe.

Monsieur le Ministre, sitôt nommé, vous nous l’avez annoncée pour le printemps 2013… Cette réforme majeure que tout le monde évoque – des consommateurs au MEDEF… Véritable arlésienne, l’action de groupe promise est encore aujourd’hui une inconnue : quels seront ses contours, ses formes ? Beaucoup de mystère l’entoure et l’UFC-Que Choisir refuse que la promise arrive en guenilles… C’est avant tout au sujet de la concurrence que nous nous inquiétons. En effet, il ne semble pas certain que ce secteur, terreau fertile aux préjudices de masse, ne soit compris dans le champ d’application de votre réforme. Une phrase résonne encore pourtant dans ma tête « si j’étais élu président de la République, une procédure d’action de groupe serait mise en place pour permettre aux victimes d’un même professionnel de se regrouper pour obtenir réparation, et ce au-delà du seul champ de la concurrence ». Je ne doute pas que vous saurez traduire cette volonté présidentielle.

Enfin, si l’UFC-Que Choisir entend en 2013, comme en 2012, lutter contre la prolifération de clauses abusives dans les secteurs des dépenses contraintes (secteur bancaire, logement, énergie), l’association compte sur votre détermination à muscler encore davantage la lutte contre ce fléau juridique. En effet, l’instauration d’un effet erga omnes pour les décisions de justice constatant le caractère abusif d’une clause, attendue depuis de nombreuses années et annoncée dans votre projet de loi, serait une avancée indéniable. Cela simplifierait grandement un travail d’Hercule des associations de consommateurs qui, en matière de clauses abusives combattent l’Hydre de Lerne depuis plus de 30 ans.

Pour faire de 2013, l’année de la régulation, l’UFC-Que Choisir entend jouer plus que jamais et directement, SON rôle de régulateur de l’économie (qui lui avait été officiellement reconnu en 2006 par le Nouvel Economiste). En effet, cette année l’association va moderniser sa mission d’éclaireur à destination des consommateurs :
– La nouvelle formule du Que Choisir autour du triptyque (décrypter-choisir-alerter) se veut ainsi le bras armé du consommateur pour l’aider à déjouer les pièges et dangers de l’univers de la consommation. Une refonte du même type interviendra prochainement sur notre site Internet étant entendu que les passerelles entre le journal et le site seront plus fréquentes et les maîtres mots seront « réactivité et interactivité».
– Pour développer l’accès des consommateurs aux ouvrages qu’elle publie et ne diffuse qu’à distance, l’association élargira ses canaux de distribution, notamment en librairie.
– Les comparateurs indépendants mis en place par l’association dans les secteurs de dépenses contraintes vont se multiplier avec prochainement un comparateur des grandes surfaces. De même, compte tenu de la faible vitalité de la concurrence dans ce secteur, l’UFC-Que Choisir va prochainement proposer un comparateur assurance-emprunteur, étant entendu, Monsieur le Ministre, que beaucoup reste à faire, y compris au niveau législatif, pour que la libéralisation de ce marché, ouverte par la Loi Lagarde, devienne enfin effective.

Si nous voulons développer et mener à bien, notre mission d’information au service des consommateurs, nous avons besoin, Monsieur le Ministre, de nombreuses données qui sont aujourd’hui confisquées par les pouvoirs publics. A l’heure de l’Open data, et alors que chaque membre du gouvernement s’est engagé à travers la charte déontologique signée lors du premier Conseil des Ministres à ouvrir les données dont il a la charge, l’UFC-Que Choisir entend, avec d’autres acteurs de la société civile, obtenir la libération de nombreuses données indispensables à notre mission de veille et d’information des consommateurs, notamment dans le domaine de la santé.

Mais en 2013, l’association entend aller au-delà de cette mission traditionnelle. Il ne s’agira plus seulement d’organiser la demande mais également d’agir sur l’offre. A l’instar des exemples étrangers, l’UFC-Que Choisir entend avancer sur des projets permettant de proposer aux consommateurs des biens et services au meilleur rapport qualité/prix. De ce point de vue l’association réfléchit à un rôle d’intermédiaire permettant de proposer au consommateur des offres économiquement attrayantes et juridiquement sécurisées dans des secteurs stratégiques pour le budget des consommateurs.

Vous l’aurez compris, en 2013, l’objectif de l’UFC-Que Choisir n’est plus seulement d’accompagner les consommateurs, de les aider à faire des choix, mais plus que jamais d’agir directement sur les marchés. Et c’est bien l’ensemble des 160 associations locales, 4000 bénévoles, 130 salariés de la Fédération qui se mettent en ordre de marche pour ce faire…
Mais une question demeure : si la société de consommation doit être mieux régulée en 2013, encore faut-il que l’objectif soit bel et bien l’instauration d’une consommation enfin responsable !

En effet, n’oublions pas que 2013 est l’année européenne des citoyens, et l’UFC-Que Choisir ne manquera pas de rappeler que consommer doit être un acte citoyen, et donc d’agir pour une consommation responsable… Est-ce à dire que je vais endosser une marinière pour me faire l’avocat du « Made in France » ? Certainement pas ! Si l’UFC-Que Choisir entend l’aspiration des Français à consommer local, elle entend néanmoins garantir la loyauté de l’information donnée aux consommateurs quant à l’origine des produits et répondre à certaines interrogations… Comment en effet admettre que la kyrielle de labels autour du made in France obéisse à des cahiers des charges différents, et que la valeur ajoutée produite en France soit parfois inférieure à 50% ? De même, doit-on accorder la même importance à toutes les étapes de fabrication : ne va-t-on pas sacrifier la conception sur la fabrication ou l’inverse? Voilà de vraies questions à soulever et trancher avant d’avancer à marche forcée vers le « made in France »… Je suis d’ailleurs assez amusé de voir que le patriotisme économique passe par un anglicisme.

De même, l’UFC-Que Choisir ne saurait admettre que l’instauration d’une consommation responsable passe par le fichage généralisé des détenteurs de crédit. Si l’on doit, comme nous le souhaitons tous les deux, renforcer l’assainissement de la distribution du crédit à la consommation, l’UFC-Que Choisir n’accorde, elle, toujours aucun crédit au fichier positif que vous souhaitez instaurer. Même rebaptisé « registre ou répertoire national des crédits », ce dispositif, coûteux et complexe à mettre en œuvre, conserve des effets pervers surtout s’il n’est pas mis complétement fin à la liaison dangereuse crédit renouvelable/carte de fidélité.

Quelle est donc alors cette vraie consommation responsable que l’UFC-Que Choisir entend promouvoir ? C’est avant tout celle visant à la préservation des ressources naturelles. Après avoir étudié en 2012 la qualité de l’eau, l’UFC-Que Choisir entend veiller cette année à la préservation et la gestion de la ressource. De même, débat et projet de loi sur la transition énergétique oblige, l’UFC-Que Choisir, qui a publié une étude accablante sur les surcoûts cachés du chauffage électrique, multipliera cette année les études visant à garantir le développement d’équipements participant à l’efficacité énergétique. Ce combat crucial passe notamment par l’examen de la rentabilité réelle des équipements dits « peu énergivores » au regard de leur performance. De même, à l’heure où le coût des travaux de rénovation reste dissuasif, la pertinence des outils de financement et le conseil restent à organiser…

Toujours pour une consommation responsable, il s’agira enfin de combattre l’obsolescence organisée… Nous ne pourrons jamais rien contre les évolutions technologiques, les effets de modes, mais comment admettre que des appareils deviennent inutilisables au bout de quelques années, voire quelques mois, faute de pièces détachées disponibles sur le marché ou de mise à jour possible ? Faut-il rappeler que le Code de la Consommation impose au professionnel vendeur de biens meubles d’indiquer la période prévisible de disponibilité de pièces détachées sur le marché, mais que faute de sanction et de réelle information des consommateurs, cette obligation reste largement un vœu pieux ! En renforçant cette obligation, en créant des sanctions ou en mentionnant, pourquoi pas, le coût de la réparabilité sur les produits, les pouvoirs publics pourraient agir en vue d’une plus grande durabilité des appareils. De même, plutôt que de changer d’appareil, il vaudrait mieux changer la durée de la garantie. L’UFC-Que Choisir entend donc œuvrer pour un rallongement de la durée légale de garantie de 5 ou 10 ans?

Enfin, comment rester en dehors du mouvement relatif à la consommation collaborative : cette aspiration à consommer autrement, à passer de la possession par la propriété à l’usage à moindre prix, doit être encouragée. Cette économie de l’usage permet tout à la fois de donner du sens à sa consommation mais aussi d’optimiser son pouvoir d’achat….
Merci encore Monsieur le Ministre de votre aimable présence. Je sais que vous ne pouvez rester pour apprécier les mets du buffet, mais j’espère que quelque uns de nos objectifs auront contribué à nourrir votre appétit de réforme.
Tous mes bons vœux à toutes et à tous au nom de tout l’UFC-Que Choisir, MAIS SURTOUT SOUHAITONS UNE BONNE ET HEUREUSE ANNEE AUX CONSOMMATEURS !

19 mars 2013

information ERDF

ERDF alerte sur des pratiques commerciales trompeuses

Suite à des réclamations de clients, ERDF constate que des entreprises utilisent son nom voire son logo pour du démarchage commercial ou de vente.
ERDF informe qu’elle n’a aucun partenariat avec des entreprises de ventes de moyens de production d’énergies renouvelables (panneaux solaires, éoliennes,..) ou de boîtiers de gestion de consommation et/ou de production.

Parmi ses missions, ERDF se doit de raccorder les nouveaux producteurs, qui en font la demande, au réseau de distribution électrique moyennant une participation financière telle que définie par le barème validée par la CRE et consultable sur son site et celui d’ERDF.

Source : communiqué ERDF


 

9 mars 2013

Politique agricole commune

Politique agricole commune : l’UFC-Que Choisir appelle à une modification en profondeur de ses mécanismes et de ses objectifs

L’échec de la PAC (Politique Agricole Commune) au niveau environnemental est patent.

Malgré l’existence d’une réglementation environnementale fournie, se développent des pollutions dues à une agriculture intensive qui est encouragée par les mécanismes de la PAC. Ainsi, la moitié de la surface agricole française est désormais classée en zone vulnérable au regard des nitrates. On retrouve également des pesticides dans près des trois quarts des prélèvements des eaux de ruisseaux, rivières et fleuves. Dans l’Hexagone, 43,1% seulement des eaux de surface s’avèrent en bon état chimique.

Ceci place la France en 14ème position de l’Union Européenne (UE). Des pesticides, dont certains interdits de longue date, et des solvants représentent la première cause de déclassement. La situation est aussi urgente sur le plan européen, puisque la France est sous le coup d’une assignation devant la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) pour mauvaise application de la directive nitrates.

source : ministère de l’économie et du développement durable

La Cour des Comptes Européenne a réalisé plusieurs audits explicitant les raisons de cet échec. Ainsi elle pointe du doigt :

  • ? des critères environnementaux européens trop vagues, traduits de manière laxiste au niveau national ;
  • ? des contrôles insuffisants et peu crédibles ;
  • ? l’absence de sanctions financières pour les agriculteurs en infraction.

Des discussions ont été lancées au niveau européen, en vue de modifier le fonctionnement de cette PAC après 2013. La réforme qui s’annonce constitue une opportunité majeure de la modifier, afin de réorienter les productions agricoles vers des modes de production plus durables tout en étant économiquement viables.
L’INRA a mis en évidence que l’on pouvait maintenir la production agricole avec la même rentabilité en diminuant d’un tiers les intrants.
Pourtant, les discussions actuelles à Bruxelles portent moins sur l’environnement que sur les modalités de partage du budget agricole entre les États membres !

A la différence des autres secteurs économiques, l’UFC-Que Choisir a accepté historiquement le principe d’un soutien financier aux agriculteurs, compte tenu des spécificités de l’agriculture. On peut citer par exemple : l’objectif de maintenir une autonomie alimentaire au niveau européen, l’impact positif de la PAC dans le maintien d’une présence humaine et d’une activité économique en milieu rural, ou encore la contribution au patrimoine culturel alimentaire comme les AOC et IGP agricoles.
Mais du point de vue strictement consumériste, il importe de rappeler que les 19 milliards d’euros de contribution de la France au budget de la PAC, sont financés pour moitié par les consommateurs eux-mêmes, par le biais des TVA qu’ils paient à l’État.
Certes tous les agriculteurs ne sont pas aussi favorisés par les aides de la PAC que les céréaliers. L’élevage souffre davantage.

Dans un contexte de changement climatique, et alors que s’accroissent les dommages environnementaux d’une agriculture intensive encouragée par la PAC, l’UFC-Que Choisir appelle à une modification en profondeur des mécanismes et des objectifs de la PAC, et demande :

  • ? une modification des exigences environnementales, s’inspirant des approches de l’agriculture intégrée et de l’agriculture biologique : – pour favoriser les cultures pertinentes selon les climats et les sols, et la mise en place de rotations de cultures adaptées ; – pour une fertilisation adaptée, privilégiant des solutions agronomiques ou des sources d’azote à libération lente, une utilisation des pesticides en dernier recours et une stricte limitation du recours aux ressources en eau ; – pour une adaptation obligatoire de ces critères généraux au niveau local (par exemple au niveau du bassin versant), selon la nature du sol et les conditions climatiques locales sur la base d’objectifs d’amélioration chiffrés et validés préalablement par la Commission Européenne.
  • ? la mise en œuvre et le respect de ces exigences environnementales : – des contrôles efficaces ; – l’adoption de sanctions dissuasives et proportionnelles ; – un suivi et une publication annuelle des performances environnementales au niveau local, régional et national.
  • ? une contribution de la PAC à l’amélioration de la qualité nutritionnelle de l’offre alimentaire : – rééquilibrage des aides en faveur des filières fruits et légumes ; – réorientation des aides au développement rural, en vue de favoriser les produits transformés à haute valeur nutritionnelle.
  • ? l’application du principe pollueur payeur pour déterminer le prix de l’eau : actuellement, les consommateurs contribuent à 90 % au traitement de l’eau.

Jean-Yves Hervez, Président,
Alain André, commission environnement

8 mars 2013

Petit eolien

Calculs des rendements et prix d’achat des éoliennes de toit

On me propose une éolienne de toit, qui devrait me faire économiser jusqu’à 30% sur ma facture d’électricité. Comment vérifier cette affirmation ?

Prenons le cas d’une éolienne d’une puissance de 1200w. Cela signifie que lorsqu’elle tourne au régime maximum, elle produit 1,2kW en une heure, soit de quoi alimenter un petit radiateur électrique ou 12 ampoules de 100w.
Soit en une journée : 1,2kWh x 24 = 28,8kWh
Soit par an : 28,8kW x 365 = 10512 kWh
Cela en fonctionnant en continu à plein régime (vent de 14m/seconde, soit 50km/h environ).Toutes les études confirment qu’une éolienne de toit ne fonctionne à ce régime, au mieux, qu’entre 10 et 15% du temps, soit 850 à 1300h/an. L’éolienne de 1200W produira donc, au mieux, entre 1051 et 1576kWh par an. Pour économiser 30%, ma consommation annuelle ne devra donc pas dépasser 4500 kWh.
Cette électricité n’est pas reprise par EDF. C’est donc bien en économie de consommation qu’il faut parler.
Le prix du kWh est actuellement facturé par EDF entre 0,11€ et 0,15€. J’économiserai donc entre 157€ et 236€ par an.
Si l’on considère que ce matériel a une durée de vie de l’ordre de 10 ans, il faudrait donc que je l’amortisse en 5 ans pour avoir une rentabilité pendant 5 ans. Je ne devrais donc pas payer l’installation plus de 236€ x 5 = 1180€. Plus le prix sera élevé, plus longue sera la période d’amortissement.

Le prix généralement proposé est de l’ordre de 6000 à 8000€, et certains démarcheurs proposent ce matériel à 20000€ assortis de prêts sur 15 ans, ce qui majore la facture de 10000€….. Même avec un crédit d’impôt de 32%, le compte n’y est pas. Vous pouvez refaire les calculs avec des puissances différentes : les vraies économies ne sont pas à votre portée. L’UFC-Que choisir peut vous aider à y voir plus clair. LE SEUL GAGNANT EST LE VENDEUR.


Nota : les données ci-dessus sont des ordres de grandeur que des études de spécialistes peuvent affiner. Pour plus d’informations : voir le rapport « le petit éolien-Le guide », édité par le pôle énergie 11 de l’ADEME. (Moteur de recherche Internet : pole énergie 11)


UFC-Que Choisir de la Mayenne

www.ufc-quechoisir-mayenne.org

8 mars 2013

Dépassement d’honoraires médicaux

Dépassement d’honoraires médicaux : que penser d’un accord qui se fait sans les usagers ?

L’accord qui vient d’être signé en décembre 2012 par quatre syndicats de médecins libéraux et l’assurance maladie suscite des réactions négatives.

Le Collectif Inter-Associatif sur la Santé, fédérant de nombreuses associations, a qualifié l’accord de « fiasco pour les patients… De pigeons, les assurés sociaux vont devenir les dindons de la farce ! »

L’UFC-Que Choisir déplore pour sa part l’accord qui vient d’être signé.

Cet accord prévoit :

  • ? un seuil de dépassement de 150% du tarif remboursé par la sécurité sociale, soit 70 €. Il était présenté au début comme un plafond au-delà duquel des sanctions seraient prononcées. Il a été finalement transformé en simple « repère ». C’est un texte complexe compte tenu que : « les dépassements sont en principe plafonnés mais à un taux de 150% qui peut varier : – dans le temps, en fonction de la situation géographique ; – de la spécificité de la pratique ; – de la notoriété du praticien avant de déclencher des sanctions possibles ».En clair, des critères inapplicables !
  • ? un contrat d’accès aux soins, non obligatoire et pouvant être abandonné au bout d’un an. Dans le cadre de ce contrat qui entrera en vigueur au 1er juillet 2013, les médecins conventionnés du secteur 2 volontaires s’engagent à limiter leurs dépassements jusqu’à ce seuil et à facturer le tarif de la sécurité sociale aux patients aux revenus modestes (CMU et éligibles à l’aide à la complémentaire santé). Le taux applicable à ces derniers ne devra pas dépasser 100% du tarif sécurité sociale. L’assurance maladie s’engage en contrepartie à prendre à sa charge leurs cotisations ;
  • ? de sanctionner les médecins du secteur 2 qui n’ont pas choisi le contrat et qui dépasseraient de plus de 150% le tarif sécurité sociale, mais avec des exceptions qui rendent difficilement applicables les sanctions ;
  • ? d’accorder enfin une certaine revalorisation des actes des médecins du secteur 1 conventionnés (sans dépassements) : un forfait de 5 € par consultation par patient âgé de plus de 85 ans au 1erjuillet 2013 puis de plus de 80 ans au 1erjuillet 2014 ;
  • ? une consultation majorée pour certains patients ayant été hospitalisés, comme les insuffisants cardiaques ;
  • ? que les assureurs complémentaires santé s’engagent «à consacrer des ressources» pour cette revalorisation. L’adhérent paiera l’addition avec une augmentation à terme de sa cotisation.

Un accord loin du compte pour l’UFC-Que Choisir qui demande la disparition des dépassements d’honoraires avec une phase transitoire les plafonnant à 40 % du tarif de la sécurité sociale (niveau médian de prise en charge par les complémentaires santé).

Pierre Besnard, responsable de la commission santé

8 mars 2013